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Livre VII : « Les sauveurs se sauveront »

Publié le 23/10/2013

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PIÈCE II, « LA RECULADE«, Le poète s'imagine que Louis Napoléon tentera de suivre les traces de son oncle illustre (1), mais l'avancée du czar« sur le Danube « ne le décide pas à s'aventurer dans les exploits guerriers (2). Le poète s'adresse alors aux soldats sur le ton de la plainte car ils sont juste bons à massacrer les civils de Décembre (3) : l'armée sur laquelle s'est appuyé ce Tranchemontagne de Louis Napoléon est finalement « sa dupe et sa complice « (4) tandis que les« capitans« qui entourent l'empereur lui conseillent de garder la chambre et de se tenir « les pieds chauds «.

« 1 -LES MÉTAMORPHOSES DU MAL Le Mal, dans Les Châtiments, mais plus précisément dans ce dernier livre, est représenté par ces« sauveurs» qui« se sauveront», mais qui n'ont cessé de mentir pour prendre le pouvoir, car ils n'ont même pas le courage de se présenter sous leur vrai visage (XVI); c'est pourquoi ils sont livrés, dans les strophes du recueil, à toutes les métamorphoses dégradantes dont la plus puissante est sans doute la pièce IV,« L'égout de Rome»,« morne abîme»« où nagent on ne sait quels êtres lents et noirs ».

Ce cloaque est l'envers ironique de Rome, sa face cachée, comme il existe une face cachée du Second Empire et qui explique pourquoi le poète refuse de faire entrer Louis Napoléon dans !'Histoire(« Tu resteras dehors et cloué sur la porte » ).

De même, c'est cette vision du « cloaque », symbole de la conscience humaine qui s'est éteinte, qui fait que le poète restera proscrit, « vou­ lant rester debout ».

Il incombe ainsi au poète que le Mal se transforme en Bien, que l'Empire redevienne République.

Il -LE MYSTÈRE DE LA JUSTICE DIVINE Devant le spectacle d'un naufrage, le poète s'en prend à Dieu:« Qu'es-tu donc, Dieu jaloux, Dieu d'épreuve et d'effroi» (IX), ce Dieu qui a aussi permis à un bri­ gand de prendre la France en otage; mais la pièce 1 enseigne qu'il ne faut pas désespérer de la justice divine : elle frappe Saint-Arnaud en lui enlevant la possi­ bilité de faire oublier sa souillure de Décembre par la gloire des armes (XVI).

Et Dieu se manifeste aussi dans sa décision de traîner les fiers césars «dans l'ombre où sont les morts»(« Lux»).

On rencontrera à nouveau la figure divine qui laisse sans démenti les paroles d'un conservateur qui condamne Jésus à la crucifixion (XII) mais en même temps, le nom de Dieu est le « mot vivant » qui doit tomber dans la tombe avant qu'elle ne se referme (note V).

Ill -L'ANNONCE DE LA VICTOIRE C'est la première pièce(« Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée») qui précise le renversement de la puissance tyrannique : il ne se fera ni avec des armes ni en faisant couler le sang (voir aussi la pièce X, et la note V de l'auteur, à la fin du recueil: «Non, nous ne répliquerons pas à l'échafaud par l'échafaud»).

Le fait est que ce renversement des puissances du mal est clairement vu par le poète-prophète(« ô République universelle/fu n'es encore que l'étincelle,/ De­ main tu seras le soleil!,« Lux») et il est non moins clair que c'est le peuple et lui seul qui est à même de se libérer de la tyrannie (XV).

« La caravane » présente jus­ tement le peuple comme ce lion qui imposera silence aux bandits « et tous dispa­ raîtront/Subitement».

Car« la force des choses», c'est cette marche du peuple vers le progrès, vers la République qu'il doit reconquérir parce qu'elle lui donne sa pleine et entière liberté et la maîtrise de tous les corps constitués (administra­ tion, armée, justice, clergé).

Ce réveil du peuple est alors sollicité par la Nature : « on voit sous ton haleine/La liberté sortir de l'herbe de la plaine » (XIII) ; mais il est aussi hâté par les signes de Dieu, comme ce « chasseur noir » à la fois démo­ niaque et angélique qui « chasse le brigand Bonaparte » (III).. »

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