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L'ONU de Kofi Annan

Publié le 05/12/2018

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À la fois premier contributeur et premier débiteur de l’ONU, les États-Unis détiennent la clef de la crise financière que traverse l’organisation. Washington est dans l’incapacité de payer une dette (environ 1,5 milliard de dollars) qui représente bien plus que le budget annuel des Nations unies (environ un milliard). Résultat : l’ONU est en cessation de paiements et obligée de revoir son rôle à la baisse, notamment en matière de maintien de la paix. Ainsi, le nombre de Casques bleus déployés dans le monde est passé de plus de 70000, en 1993, à environ 15000 en 1998. À l’origine de la crise : l’opposition du Congrès américain, à majorité républicaine, qui a refusé obstinément de voter le règlement des arriérés américains. Menés par le très conservateur sénateur Jesse Helms, grand pourfendeur de l’organisation onusienne, les républicains contestent le montant même de cette dette qu’ils ramènent à moins d’un million de dollars. Pour Kofi Annan, qui voulait «réconcilier les États-Unis avec l’ONU», c’est un sérieux camouflet. Certes, la Maison-Blanche a, de son côté, affirmé à plusieurs reprises sa volonté d’en finir avec une situation qui pourrait lui coûter son droit de vote à F Assemblée générale. Mais Washington n’en exige pas moins une réduction de sa quote-part, de 25 % actuellement à 20 % dans un délai de trois ans.

Pour sa deuxième année à la tête de l'Organisation des Nations unies, Kofi Annan est parvenu à faire taire ses détracteurs en réussissant de main de maître à empêcher un nouveau conflit en Irak, début 1998. Mais le secrétaire général de l’ONU a eu du mal à faire avancer la réforme de l'organisation et, surtout, il n ’est pas parvenu à sortir d’une crise financière largement due au non-paiement de leur dette par les Etats-Unis.

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