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«Aurait-elle la force de s'empoisonner un jour ?». Écrivez un monologue délibérant dans lequel Renée (texte 4) se demande si elle doit mourir ou vivre. Votre travail fera au moins deux pages.

Publié le 30/08/2014

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travail

Oui, mort ! Viens à moi, délivre-moi, enlève-moi ! Je ne veux plus réfléchir, je ne veux plus affronter ma conscience, je ne veux plus me sentir coupable. Monstre tu es, monstre tu resteras. Allons Renée, il faut mourir ! Sois digne pour une fois ! Cours chercher un poignard ! Tu trancheras tes veines, tu partiras lentement vers la Paix. Mais s'ouvrir les veines, n'est-ce pas douloureux ? Tiens, voilà Maxime, demandons-lui conseil... Maxime, Maxime ! J'ai besoin de toi !

travail

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0 CJ " " le suje~ 1 'iR~emitiiDR femme» crieront-ils, plein de rancœur et de mépris pour moi.

Non vraiment, j"ai si peur de cet au-delà inconnu quïl serait bête de s'y plonger avant l'heure.

Mais, en même temps, mourir serait une délivrance.

Imagine ma Renée, plus de remords, plus de pensées coupables ...

Quelle paix! Cette paix à laquelle j'aspire et que je ne parviens plus à trouver aujourd'hui, peut-être que la mort l'apporte 1 Je ne verrais alors plus Saccard, cette ombre maléfique qui rôde autour de moi et semble sans cesse me juger.

Je n'étoufferais plus dans la serre: plus de suffo­ cations, plus de poids oppressant sur mon cœur ...

Maxime ne viendra plus me tenter: ses mains efféminées ne souilleront plus mon corps.

Je serais de nouveau pure et libre ...

Si j'étais sûre qu'elle apportait tant de douceur, je courrais vers cette mort, sans hésiter, sans peur.

Sans peur ...

Mais je suis trop lâche pour décider de mourir ...

Trop lâche, ou plutôt moins bête que Phèdre.

Pourquoi mettre fin ainsi à ses jours? Pour sauver son honneur 1 Vaine présomption! Pourquoi a-t-elle dévoilé la vérité à Thésée? Pour soulager sa conscience! Quelle godiche! Hippo­ lyte était déjà mort, il fallait donc se taire et oublier cet incident...

Il y a bien mieux à faire sur terre que de se donner la mort! Ne commettons pas la même erreur que Phèdre.

Je suis jeune, j'ai le droit de profiter de la vie, des plaisirs qu'elle apporte et qu'elle offre.

Maxime m'aime, j'aime Maxime, nos rencontres dans la serre sont tendres et voluptueuses, mon cœur et mon corps s'en satisfont, pour­ quoi mettre sottement fin à tant de jouissance? Fêtes et faste me tendent les bras.

Saccard est riche, notre hôtel particulier du Parc Monceau ruisselle d'or, le tout Paris s'y presse.

Franchement, je serai trop bête de vouloir m'enterrer 1 J'ai le monde à mes pieds et je voudrais m'en retirer.

Non, vraiment, la scène pari­ sienne perdrait son soleil.

Jouissons donc sans scrupules, jouissons sans limites car la vie s'arrêtera bien assez vite.

Je suis jeune encore, belle encore, continuons de scintiller et de virevolter.

Comment puis-je être si immorale? Comment des discours aussi cyniques ne parviennent-ils pas à m'effrayer, à me toucher? J'ai conscience de ma faute et je ne fais rien pour lutter contre mon vice! Je vois la luxure et la débauche et je cours m'y vautrer? Mais quel monstre suis-je? Quelle femme suis-je? Suis-je encore une femme d'ailleurs? Une femme ne doit-elle pas avoir une conscience, ne doit-elle pas se fixer une droite conduite et s'y tenir? Je dois me punir et délivrer le monde d'un monstre qui lïnfecte.

Trouvons un poignard ou trouvons un philtre foudroyant et tranchons, buvons, mourons! La mort me délivrera et me rendra ma conscience.

Je veux de nouveau être la pure enfant de mon père.

Souviens-toi Renée quand tu jouais paisiblement dans ta chambre, chez ton père.

Quel lieu apaisant 1 Quelle présence réconfortante que celle de mon père.

Comme il est droit et calme, comme j'aimerais lui ressem­ bler ...

Il sait toujours où est le bien, où est le mal.

Il me l'a enseigné, pourquoi n'ai-je pas su retenir cette leçon? À présent, il est trop tard, je suis pourrie, je suis maudite.

Nulle issue pour moi autre que la mort si je ne veux pas avoir à affronter le regard réprobateur de mon père.

Viens mort, je t'en supplie, je t'en conjure, je tïmplore, délivre-moi de mes remords! Mais n'est-ce pas de nouveau un signe de lâcheté? Mourir, n'est-ce pas renoncer à s'amender? Oui, je divague, c'est vivre. »

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