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Un langage nouveau dans Les Confessions de Rousseau

Publié le 26/10/2013

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« Prenez-moi dans le calme [ ... ]. Ajoutez [ ... ] « (p.72). « Ne cherchez pas en moi« (p.74). Rousseau cherche la connivence, au moment où il s'efforce d'expliquer une de ses « prétendues contradictions « : il transforme le lecteur en observateur et s'efforce de capter sa bienveillance pour obtenir sa compréhension.

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Ill -CONNIVENCE ET INTERPELLATION « Prenez-moi dans le calme [ ...

].

Ajoutez [ ...

] » (p.72).

« Ne cherchez pas en moi» (p.74).

Rousseau cherche la connivence, au moment où il s'efforce d'expli­ quer une de ses « prétendues contradictions » : il transforme le lecteur en observa­ teur et s'efforce de capter sa bienveillance pour obtenir sa compréhension.

À la confidence s'oppose l'interpellation.

Le procédé peut prendre une dimen­ sion déclamatoire dans le Préambule quand Rousseau, s'identifiant implicitement au Christ, se présente comme le représentant et la victime des hommes et les convoque devant Dieu : « Qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères » (p.43).

Le pronom personnel « Ils » représente les autres, plus sou­ vent désignés dans les Confessions par le pronom impersonnel« on» : «Si l'on me regarde, je suis décontenancé » (p.72), observe Jean-Jacques.

De là vient le besoin d'instruire lui-même son propre procès en s'adressant aux hommes ou en leur coupant la parole : «Qu'on ne me demande pas comment cc dégât se fit: je l'ignore et ne puis le comprendre » (p.56) .

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IV -ESQUISSE OU PORTRAIT Un certain nombre de personnages défilent dans les Confessions, au gré d'esquisses rapides.

En quelques lignes Rousseau souligne le« petit air imposant et fier» de Mademoiselle Goton, son « mélange d'audace et de réserve difficile à concevoir » (p.64).

Ou bien il croque le Maure de Turin, avec son «baragouin franc», son« visage de pain d'épice orné d'une longue balafre» (p.103).

Rousseau reprend au genre des Mémoires, illustré par le cardinal de Retz et Saint-Simon, la technique du portrait.

li peut s'agir d'une caricature avec le portrait humoristique du juge mage Simon, qui « n'avait assurément pas deux pieds de haut» (p.179) ou d'un portrait attendri comme celui de Madame de Warens, vue par le regard subjectif d'un adolescent lors de leur première ren­ contre : «Je vois un visage pétri de grâces ...

» (p.87) .

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V - LYRISME ET RÉALISME L'émotion de Jean-Jacques est portée à son paroxysme par la vue de Madame de Warens.

Rousseau revoit la scène et traduit l'intensité de ses sentiments par une succession de propositions interrogatives : « A-t-on de l'amour, je ne dis pas sans désirs, j'en avais, mais sans inquiétude, sans jalousie ? » (p.90).

Mais à certains moments, le lyrisme de Rousseau se heurte au sentiment de l'ineffable au moment d'exprimer un bonheur intense : «Le souvenir de ces faveurs si légères me transporte encore en y pensant» (p.113).

Du style du rêve idyllique Rousseau passe volontiers à la satire ou au réalisme du langage direct tiré de la vie quotidienne.

La conversion donne lieu à une des­ cription propre à traduire le dégoût : les pensionnaires de l'hospice des catéchu­ mènes apparaissent au narrateur « les plus grandes salopes et les plus vilaines cou­ reuses qui jamais aient emprunté le bercail du Seigneur» (p.98).

Rousseau recourt même au jargon argotique des métiers : mis en apprentissage chez un « grapi­ gnan », terme péjoratif pour désigner un procureur cupide, il avoue que « ce sur­ nom [lui] déplaisait souverainement» (p.66).

Conclusion : La splendeur et la poésie des Confessions dans les quatre pre­ miers livres tiennent aux oscillations d'un style qui reflète les impres­ sions successives et fluctuantes d'un écrivain en quête de soi.. »

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