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Structure de La Charrette

Publié le 04/08/2014

Extrait du document

 

L'originalité de La Charrette est d'associer des épisodes de type classique

(combats, tournoi) avec des séquences dramatiques ou psychologiques qui

correspondent à une nouvelle recherche esthétique. Les deux fusionnent

harmonieusement pour construire une « conjointure « nouvelle, et très

convaincante .

« E X P 0 S É S F f C H E S Gorre -, puis un plateau (les épisodes qui se situent à la cour de Baudemagu) et enfin un mouvement de retour à l'origine, avec pauses et détours (prison chez le sénéchal, tournoi, emprisonnement dans la tour).

Mais par-delà cette apparente simplicité, on retrouve toutes sortes d'échos et de reprises d'un épisode à l'autre, d'une partie à l'autre, ou à l'intérieur d'une même partie .

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Il -L'INTÉRIORISATION La parole comme action À la différence de ce qui se passe dans une chanson de geste, cependant, les épi­ sodes guerriers ou chevaleresques, les séquences «d'action», ne sont pas les seuls composants de La Charrette.

Au contraire, pour chaque scène de ce type, on a ensuite une scène de type «intimiste», un dialogue, impliquant en général un per­ sonnage féminin, ou un monologue intérieur.

Il arrive que ces scènes soient plus complexes, comme par exemple la rencontre avec le nain de la charrette, ou la visite au Cimetière merveilleux.

Mais en règle générale, ce sont elles qui font avancer le récit, par opposition aux épisodes chevaleresques qui sont plutôt du «remplissage».

Une structure en contrepoint* Dans la première partie, cette dualité est particulièrement nette ; une séquence de ce type intervient en regard de chaque passage plus classique qui fait intervenir des motifs chevaleresques : ainsi, après le défi de Méléagant, a lieu la longue scène au terme de laquelle Keu parvient à obtenir le « don » de défendre la reine contre son ravisseur.

Le combat qui s'ensuit n'est pas explicitement raconté dans le récit, mais après cette ellipse survient l'épisode complexe de la charrette, où !'accent est mis sur les réflexions d'ordre psychologique (ou allégorique, ce qui revient au même pour l'époque) de Lancelot.

La bataille banale avec Je chevalier qui garde le Gué défendu est suivie par les scènes de comédie axées autour de la demoiselle en­ treprenante.

Et ainsi de suite : cette construction en contrepoint ménage les acquis de l'esthétique classique tout en faisant une large place aux innovations de Chré­ tien de Troyes dans le domaine de l'analyse psychologique.

Harmonie interrompue Godefroi de Loigny affirme avoir achevé La Charrette à la place de Chrétien de Troyes.

Il serait difficile de distinguer, sans son aide, le point où il a pris la relève de l'auteur en titre; pourtant, il faut reconnaître qu'après la nuit d'amour entre Lancelot et Guenièvre, la structure du roman devient beaucoup moins rigou­ reuse, comme si l'écrivain tirait à la ligne sans plus avoir de projet précis.

Cette tendance, à vrai dire, est déjà perceptible après l'arrivée de Lancelot en Gorre et son premier combat avec Méléagant : tout se passe comme si un second roman, de construction plus souple, succédait au conte primitif, implacablement struc­ turé par l'alternance entre scènes guerrières et séquences dramatiques ou analy­ tiques.

Conclusion : Au total, La Charrette présente une structure à la fois rigou­ reuse et« ouverte », reposant sur l'introduction dans un schéma de conte chevaleresque de séquences de type « courtois »,qui permettent l'élargis­ sement du champ romanesque, et témoignent de l'originalité de Chrétien de Troyes ainsi que de la spécificité du genre en train de se définir.. »

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