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La désobéissance peut-elle alors se justifier rationnellement ?

Publié le 22/01/2020

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obéir. Exemple (d’un point de vue kantien) : mon devoir moral m’impose de respecter mon voisin comme une personne, car l’attitude contraire ne serait pas universalisable. De même, la loi juridique impose des devoirs identiques à tous les membres d’une société (universalité cette fois « restreinte », si l’on peut dire). Prétendre y échapper serait s’accorder une supériorité juridiquement inacceptable.

- La désobéissance produirait des effets négatifs (sur moi-même : je ferais preuve de « mauvaise volonté », et sur le corps social déséquilibré).

[II. Désobéissance dans certaines circonstances]

« CORRIGé33 obéir.

Exemple (d'un point de vue kantien) : mon devoir moral m'impose de respecter mon voisin comme une personne, car l'attitude contraire ne serait pas universalisable.

De même, la loi juridique impose des devoirs identiques à tous les membres d'une société (universalité cette fois « res­ treinte», si l'on peut dire).

Prétendre y échapper serait s'accorder une supériorité juridiquement inacceptable.

- La désobéissance produirait des effets négatifs (sur moi-même : je ferais preuve de « mauvaise volonté », et sur le corps social déséquilibré).

[Il.

Désobéissance dans certaines circonstances] - La nature de la loi prévoit la désobéissance : tout interdit ouvre la possibilité de sa transgression.

La loi va de pair avec la liberté.

Comment passer de cette possibilité théorique à une possibilité réelle sans offenser la raison? Dans certaines circonstances, il y aurait suspension de l'obligation habituelle (le médecin qui ment au malade incurable : sa désobéissance au devoir de vérité se justifie par le souci de ne pas faire souffrir moralement, et inutilement).

C'est alors le respect de la personne qui dirige la déso­ béissance.

- Contradiction classique entre l'état de guerre et l'interdiction de tuer.

La décision est purement individuelle : l'objecteur de conscience va jus­ qu'au bout de son refus, mais le citoyen peut choisir de faire la guerre pour défendre une patrie où s'incarnent des valeurs à ses yeux positives.

De tels cas s'accompagnent de problèmes de conscience.

Rousseau distingue ainsi le citoyen de son rôle momentané de soldat : ce dernier peut désobéir à la loi «normale» parce qu'il a en quelque s01te un statut d'exception.

Mais de telles règles d'exception ne peuvent durer.

[Ill.

Désobéissance au nom d'une autre rationalité] - La désobéissance d' Antigone est d'une autre nature : la loi qu'elle conteste lui semble illégitime, et elle lui désobéit au nom de « lois plus anciennes qui ne dépendent pas de la volonté des hommes».

C'est parce qu'elle perçoit une injustice absolue dans la loi de Créon - qui nie la pos­ sibilité même de se conduire humainement en enfouissant ses morts qu' Antigone lui désobéit en choisissant son devoir le« plus ancien».

- La contradiction entre la loi et les valeurs auxquelles adhère un indi­ vidu est théoriquement prévue, et réglée, dans un fonctionnement démo­ cratique, où la loi peut être modifiée par les représentants de la « volonté générale».

Si, toutefois, on considère que celle-ci ne peut être authen­ tique (elle serait aliénée, représentant une rationalité faussée), la loi qu'elle formulera sera elle-même non rationnelle (non universelle).

Dans ce cas, le révolutionnaire ne peut que se.situer hors la loi.

157. »

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