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La guerre chez Clausewitz

Publié le 16/09/2015

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Clausewitz: «La guerre n’est ni un passe-temps, ni pure et simple passion du triomphe et du risque, non plus que l’œuvre d’un enthousiasme déchaîné : c’est un moyen sérieux en vue d’une fin sérieuse. Tout le chatoyant prestige de la fortune qu’elle déploie, tous les frémissements de passion et de courage, d’imagination et d’enthousiasme qu’elle comporte, ne sont que les propriétés particulières de ce moyen.
 
La guerre d’une communauté — de nations entières et notamment de nations civilisées — surgit toujours d’une situation politique et ne résulte que d’un motif politique. Voilà pourquoi la guerre est un acte politique. »
Les temps deviennent «modernes» lorsque la guerre se mêle de continuer la politique, lorsque la politique se continue par la guerre, lorsque entre guerre civile et guerre étrangère les frontières sautent. La continuité d’une continuation l’emporte sur la traditionnelle (et fragile) contiguïté des temps de guerre et des temps de paix. Les horreurs qu’on croyait «de la guerre» deviennent ordinaires, courantes. [...] La continuité guerre-politique, Clausewitz n’en rit ni n’en pleure, il l’analyse comme un fait, le grand fait de l’histoire de l’Europe (depuis : de la planète). Politique et guerre semblent se succéder, plus intimement elles se répondent. A grande politique, grande guerre, note déjà Clausewitz. A grandes puissances, grands massacres, fait écho notre siècle.
 
Le problème n’est pas de savoir qui est subordonné à l’autre, si c’est le civil qui dirige le militaire ou l’inverse, le problème est de repérer qu’il y a dans le politique comme dans le militaire quelque chose qui peut passer de l’un à l’autre. Ce que j’ai appelé religion de la guerre n’est pas la prétention du militaire de se subordonner le civil, mais la fluide facilité avec laquelle le civil se convertit en militaire, et le militaire en un guerrier absolu qui force la guerre à répondre à des questions qu’elle-même ne se posait pas, elles étaient de l’ordre du politique ou de la philosophie. Qui saura alors si le militaire se subordonne au civil, puisque ce sont les questions du civil qui agitent la tête du militaire, ou si le civil se subordonne au militaire, puisque c’est la guerre qui répond ?
 
L’opposition du civil et du militaire, de la guerre à l’étranger et de la guerre à l’intérieur, de la guerre totale et de la guerre limitée n’est plus pertinente. Les joutes électorales se veulent «guerres idéologiques» et les crises de l’énergie impulsent des «mobilisations» massives. Les questions aussi bien civiles que militaires se donnent à penser dans l’horizon d’une guerre absolue.

clausewitz

« 1 115 « La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté.,.

Soucieux d'affiner sa définition, Clausewitz en vient dans le cours du même chapitre à réfléchir sur les liens qui unissent guerre et politique.

Ce qu'affirme haut et fort Clausewitz, c'est que la guerre est avant tout un acte politique.

Réagissant contre une vision héroïque et irrationnelle de la guerre, il déclare : «La guerre n'est ni un passe-temps, ni pure et simple passion du triomphe et du risque, non plus que l'œuvre d'un enthousiasme déchaîné: c'est un moyen sérieux en vue d'une fin sérieuse.

Tout le chatoyant prestige de la fortune qu'elle déploie, tous les frémissements de pas­ sion et de courage, d'imagination et d'enthousiasme qu'elle comporte, ne sont que les propriétés particuliè­ res de ce moyen.

La guerre d'une communauté- de nations entières et notamment de nations civilisées -surgit toujours d'une situation politique et ne résulte que d'un motif politi­ que.

Voilà pourquoi la guerre est un acte politique.» Il est donc absurde aux yeux de Clausewitz de penser les rapports entre guerre et politique en termes de rup­ tures.

La guerre n'ouvre pas dans la vie des peuples un espace à part où les règles de la politique n'auraient plus de valeur.

Clausewitz ne nie pas cependant la spécificité du phénomène guerrier.

La politique doit tenir compte de cette spécificité et s'y adapter.

Cepen­ dant, c'est au bout du compte la politique qui doit l'em­ porter sur la guerre et non la guerre sur la politique.

Si le but de la guerre est militaire, la fin en est politique: «Donc, si l'on songe que la guerre résulte d'un dessein politique, il est naturel que ce motif initial dont elle est issue demeure la considération première et suprême qui dictera sa conduite.

Pourtant, l'objectif politique n'est pas, pour autant, un législateur despotique; il doit s'adapter à la nature des moyens dont il dispose.». »

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