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Parménide : analyse et commentaire

Publié le 23/03/2015

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Le premier problème qui se pose pour les successeurs de Parménide, c'est-à-dire pour toute la philosophie grecque, est donc de parvenir à établir un lien entre le monde des réalités incontestables — l'Etre — et le monde sensible, le monde tel que nous le percevons, changeant, multi­ple, soumis au travail incessant du temps, afin de ne pas se contenter de la position radicale de l'Eléate qui, il faut l'avouer, laisse en dehors de son champ l'intégralité de ce que l'homme peut percevoir du monde. Le second problème est celui du langage : comment élaborer un dis­cours qui convienne à l'expression de l'Etre dans son entier, sous sa forme sensible et mouvante, que laisse de côté Parménide, et sous sa forme intelligible et immobile ?

« Considérons tout d'abord la première partie du Poème.

Parménide, pour énoncer ce qu'est l'Etre, ce qui constitue exactement l'essence de ce qui existe, par-delà toutes les différences individuelles, recourt, et c'est la première fois dans l'histoire de l'humanité, au principe logique fon­ damental qui est celui de la non-contradiction.

En logique, il est en effet impossible que deux propositions contraires soient vraies en même temps.

C'est ce que découvre et applique Parménide.

En cela, il est véri­ tablement le père de la pensée rationnelle.

Il déclare en effet que de l'Etre, il n'est possible que de dire« il est», et il est impossible de dire « il n'est pas ».

Car comment pourrait-on adjoindre au sujet « Etre » un verbe « N'est pas ».

L'écriture même de cette proposition est absurde.

Cela peut revenir à adjoindre à un sujet « ce qui possède » un verbe « ne possède pas ».

Les deux propositions ne peuvent êtres valables en même temps car on ne peut ni connaître ni même exprimer ce qui n'est pas : ce serait lui donner une existence dont le Non-Etre est évidemment dépourvu, puisque, précisément, il ne peut pas exister.

Parménide souligne une impossibilité logique et l'on peut estimer qu'elle est visible dans l'écriture même de la phrase « le Non-Etre est ».

Car comment accoler au verbe « Etre » son contraire « Non-Etre » ? Parménide découvre que dans le langage lui-même exis­ tent des règles, et il estime que ces règles du langage sont aussi les règles du monde.

Mais que veut dire exactement Parménide ? En fait, l'Eléate 10 est confronté au problème suivant : comment expliquer que les choses, dans le monde, naissent et meurent, apparaissent et disparaissent ? Autrement dit, comment ce qui « est » peut-il cesser, à un moment, d'être ? Comment l'Etre peut-il se transformer en Non-Etre ? Ce pro­ blème est celui de l'écoulement du temps, du fait que toutes les cho­ ses, sans exception, sont soumises à la loi du devenir, qui est celle de l'incessante mort et renaissance -végétaux, animaux et même miné­ raux, gaz, liquides, etc.

Dans l'écoulement du temps, les choses« sont» et puis« ne sont plus » : un homme naît et meurt, il est et il n'est plus.

Comment expliquer ce phénomène du temps ? Parménide propose une réponse radicale.

Grâce à la logique, il affirme qu'il ne peut y avoir de contraires coexistant.

Donc si l'Etre est, le Non­ Etre ne peut pas être.

Sous une autre forme, cela signifie que le devenir est une illusion.

Les choses, dans le monde, semblent naître et mourir, mais tout ceci ne peut être pris en considération.

Le véritable discours c'est le discours logiquement cohérent, celui qui affirme l'existence de l'Etre et de l'Etre seul.

Tout ce qui dans le monde est soumis à l'écoule­ ment du temps n'entre pas en considération.

Le discours de Parménide 10.

Ainsi sont appelés les habitants de la cité d'Elée.

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