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Le présent est-elle mieux connu que le présent ?

Publié le 12/02/2019

Extrait du document

Alors même que le passé se caractérise d'abord par son absence du monde dans lequel nous vivons, nous devons considérer qu’il est plus facile à connaître que le présent lui-même. Les événements qui l’ont constitué ont sans doute perdu leur « actualité », mais c’est précisément ce qui autorise à en constituer une connaissance : nous n’y sommes plus engagés comme nous le sommes dans l’actualité, les événements les moins significatifs ont disparu de la mémoire collective, et le travail des historiens consiste bien, quelles qu’en soient les difficultés, à en proposer une compréhension.

 

Mais il faut ajouter aussitôt que le passé n’est évidemment pas entièrement absent du monde : en fait, il s’y prolongée et reste lié au présent parce qu’il le détermine.

« CORRIGÉ [Introduction] Ne se privant pas des charmes évidents d'un jeu de mots, Paul Claudel a ff irm e gue la « connaissance » implique une « co-naissance », et désigne donc en priorité une « naissance avec » (le phénomène que 1 'on veut connaître).

S'il est un moment avec leque l je semble être dans cette situa­ tion de «co-naissance», c'est évidemment le présent : chacun de ses ins­ tants coïncide avec les miens, et je su is de la sorte «de mon temps », à la fois en hannonie ou au même rythme que lui et investi par ce qui le carac­ térise.

Doit-on en déduire que je suis pour si peu capable de réellement le connaître -dans un autre sens, il est vrai.

que celui de Claudel ? Et, plus particulièrement, connaissons-nous mieux ce présent auquel nous partici­ pons que le passé -dont la première caractéristique est de ne plus être là où nous sommes ? (1.

La relation au présent] Commençons par cara ctér ise r notre relation au présent.

la façon dont nous y sommes en effet immergés.

Le présent s'offre, dans le quot4dicn, sous J'aspect de ce qui nous entoure : ces rues, ces immeu ble s, ces auto­ mobiles, ces silhouettes que j'aperçois au cours de la moindre pro menad e, avec leurs vêtements, leur allure.

leurs occupations et préoccupations diverses.

C'est aussi bien les informations que me fournit l'« actualité », par définition liée au présent lui-même, au monde tel qu'il est en cours, puisqu'elle me parvient de manière ininterrompue, comme une sorte de flux qui me donne des «nouvelles » innombrables et hété rogène s- d'un accident de circulation, grave, semble-t-il, sur une autoroute lointaine, à un conflit qui vient d'éclater entre deux États que j'aurai peut-être du mal à situer sur une carte, en passant par la mort d'un écrivain célèbre (c'est sans doute la première fois que de nombreuses personnes entendent pro­ noncer son nom) ou les cours du jou r à la Bourse.

Le présent, c'est encore la masse des conversations saisies en passant, par bribes ; le déversement de diverses catégories d'images -affiches publicitaires, photographies de presse, émissions de télévision, éventuelle­ ment un film dans la soirée -qu i me donnent du monde une vision à chaque fois partielle, éclatée; l'information que je retir e , si j'en trouve le temps, de la lecture des journaux, d'une biographie, d'un essai.

Le pré­ sent, c'est la mul tiplic ité des événements survenus dans le monde, jour après jour : imp oss ible s à totali se r, trop rapides dans leur formulation pour qu'on puis s e les classer, se substituant indéfiniment les uns aux autres.

C'est la vision rapide d'un paysage aperçu d'un train, le parcours. »

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