Albertine de Barbey d’Aurevilly
Publié le 07/10/2017
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26
PHILOSOPHIE
DES SCIENCES
les actiVItes musculaires, la fixation ou le rappel du souvenir, etc ..
RIBOT (cf.
Lect.) la présente comme une "attitude musculaire "·
L'e xpression a été vivement critiquée.
Elle mériterait de l'être si,
en l'employant, on négligeait l'état de conscience du sujet "attentif "•
si, à côté de l'ada ptation motrice, on ne parlait pas de l'adaptation
mentale.
Or, Ribot n'a pas commis cette étrange erreur, puisqu'il
parle aussi du «monoïdéisme " de l'attention.
Ce qu'il a voulu mettre en lumièr e , c'est la relative immobilisation
(fa cile à constater même chez l'Animal) qu'exige l'attention (au moins
dans les activités dites précisément "immobilisantes "• où l'on ren
contre les cas les plus fréquents et les plus nets d'attention) ...
Immo
bilisation qui s'étend -toujours de façon relative, bien sûr ! -
à la respiration, dont l'amplitude diminue, et qui devient superficielle.
Des expériences très précises ont montré que le maximum d'attention
coïncide avec un court arrêt respiratoire.
D'ailleurs, chacun de nous,
instinctivement, ne retient-il pas " son souffle " dans les instants
difficiles ?
Si l'attention prolongée fatigue, c'est surtout à cause de l'ir regu
larité respiratoire (dont les conséquences jouent sur l'oxygénation
des tissus).
Nous savons enfin qu'une gêne de la respiration (enchifrè
nement, ou, parfois, chez l'enfant, végétations adénoïdes) diminue
sensiblement la capacité d'attention.
Au point .de vue psychique proprement dit, le "m onoïdéisme "
dont a parlé RIBOT n'est certes pas contemplation fixe et stupide
d' un objet.
Il se produit au contraire un continuel va-et-vient entre
l' esprit et cet objet, une série de "questions " et de "réponses "•
en quelque sorte, enrichissant la perception et la compréh ension.
"M onoïdéisme " doit donc s'entendre comme une relative inhi
bition (") de toutes idées ou images " parasites " : on ne peut
être vraiment attentif à plusi eurs choses à la fois ; il y a forcément
préd ominance (ou alors, alternance, l'esprit se portant successivement
sur ceci et sur cela.) ...
Les organes des sens n'acquièrent pas, dans l'attention, plus d'acuité,
croyons-nous.
Mais il y a comme une " accommodation "• et, comme
on l'a dit souvent, une «focalisation "• un rétrécissement du champ
de perception (très sensible dans l'attention visuelle).
Parallèlem ent,
le champ de conscience contient de moins en moins (à mesure que
l' attention est plus vive) d'éléments étrangers à l'objet d'attention.
II I.
- CLA SSIF ICATION, D'APRÈS LES GENRES D'AC
TIV ITÉS.
Il convient de ne pas exagérer les différences.
Tout au plus distin
guerons-nous : r0 des formes sensorielles d'attention (regarder,
écouter, palper, flairer ...
) ; 2° des formes motrices (mouvements
qui exigent une extrême précision) ; 3° des formes mentales (réflexion) ..
.
En fait, bien souvent, ces formes sc combinent (ex.
: le chirurgien) ..
..
»
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