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19 Les indications de Villaverde étaient de première et je ne tardai pas à arriver au vaste terminal maritime, où je repérai aussitôt la grille de l'entrepôt sous douane.

Publié le 06/01/2014

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19 Les indications de Villaverde étaient de première et je ne tardai pas à arriver au vaste terminal maritime, où je repérai aussitôt la grille de l'entrepôt sous douane. -- J'y suis, lui annonçai-je, toujours par l'ampli de mon BlackBerry. -- OK, tout est prêt. Il n'y avait dans les parages que quelques voitures et pas le moindre piéton, comme je l'espérais. Je mis ntentionnellement mon clignotant très tôt pour que les gorilles de la voiture marron aient le temps de réagir. Ils ralentirent et rapetissèrent dans mon rétro. Quand je dus m'arrêter pour laisser passer un camion de conteneurs avant de pouvoir tourner vers l'entrée de l'entrepôt, qui se trouvait de l'autre côté de la rue par rapport à nous, je les vis s'approcher du trottoir. Apparemment, ils avaient décidé de m'attendre. Ce qui signifiait qu'ils avaient besoin que je les conduise à quelque chose ou à quelqu'un. A Michelle, bien sûr. C'était certainement elle qu'ils voulaient. En attendant que le semi-remorque passe, je balayai des yeux le périmètre extérieur de l'entrepôt. Il était ntouré d'un grillage de deux mètres cinquante de haut qui ne devait pas être trop difficile à escalader. Je roulai jusqu'à la cabine de l'entrée et baissai ma vitre quand un vigile en sortit d'un pas lourd. Je savais qu'il s'appelait erry puisque, quelques instants plus tôt, j'avais entendu Villaverde s'adresser à lui au téléphone. Terry avait ne bonne cinquantaine d'années et n'était pas le type le plus en forme et le plus agile que j'aie croisé. Le erme « mammouth » me vint à l'esprit et je me félicitai de n'avoir pas prévu de lui demander de m'aider en quoi ue ce soit d'un peu sportif. -- Terry, c'est ça ? Je lui montrai mon insigne, à la fois pour respecter la procédure et à l'intention de ceux qui m'épiaient de 'autre côté de la rue. Voyant son expression devenir un peu nerveuse, j'ajoutai aussitôt : -- Ne me quittez pas des yeux et gardez un air naturel. Faites comme si vous me posiez quelques uestions, genre « Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? », avant de me laisser entrer. -- OK. Ses yeux palpitaient de tension et il avait visiblement du mal à ne pas jeter un coup d'oeil par-dessus le toit e ma LaCrosse pour repérer les méchants. -- Toujours sur moi, Terry, lui rappelai-je d'un ton calme. Vous répondez à mes questions sans regarder ans leur direction. -- Désolé. D'accord, euh... qu'est-ce que vous voulez savoir ? J'inspectai rapidement les lieux, portai mon choix sur un hangar, à ma droite, et l'indiquai discrètement de a tête. -- Je veux laisser ma voiture derrière ce bâtiment, là-bas, pour qu'elle soit hors de vue pendant que 'escaladerai la clôture et que je prendrai à revers les gars qui me suivent. Il lui fallut une seconde pour se calmer les nerfs, puis il répondit : -- Ouais, d'accord. Jugeant que le numéro destiné à mes suiveurs avait suffisamment duré, je baissai les yeux vers 'automatique niché dans un étui quasi invisible sous sa panse. -- Vous savez vous en servir, je suppose... Il sourit, laissa tomber sa main pour tapoter la crosse. -- Je veux. Réponse un peu trop bravache à mon goût, mais ça valait mieux que s'il s'était évanoui d'un coup, là, evant moi. -- Des renforts arrivent, précisai-je, pas la peine de jouer au héros. Vous restez simplement vigilant, OK ? Ses bajoues s'affaissèrent, de déception me sembla-t-il, et il m'adressa un lugubre « Compris ». -- Et ne les regardez pas en me laissant entrer. Terry hocha la tête, recula pour faire rouler la barrière sur le côté. Je lui adressai un petit signe de la main vant de redémarrer. -- Je suis entré, dis-je à l'intention de Villaverde. Je tournai derrière l'entrepôt et roulai jusqu'à son extrémité la plus éloignée, me garai le long du mur. La oix de Villaverde résonna dans la LaCrosse : -- J'ai une voiture blanc et noir de la police du port à trois minutes de toi environ, une autre qui est en oute. Je pris mon portable et débranchai l'ampli en sortant de ma Lincoln. -- Retiens-les, dis-leur de ne pas approcher avant que je leur donne le signal, déclarai-je d'un ton ferme. rrange-toi pour qu'ils comprennent bien ça, David. Je ne veux pas que les deux types détalent ni que ça vire à K Corral... Ils sont camés jusqu'aux yeux, ces mecs. -- Bien reçu. Et reste en ligne. -- Entendu. Je devais faire vite. J'ôtai ma veste et la lançai dans la voiture, je dégainai mon arme, fis monter une balle dans la chambre et relevai le cran de sûreté avant de remettre le pistolet dans son holster. Puis je me mis en mouvement. A petits pas, j'approchai du coin de l'entrepôt en veillant à ce qu'on ne puisse pas me repérer de la rue. es herbes hautes poussant à la base du grillage fournissaient un semblant de couvert. J'avais vu les deux ars s'arrêter de l'autre côté de la chaussée, mais ce n'était pas un endroit où on pouvait se garer et ils ne evaient probablement plus y être. Je passai la tête pour regarder. Je mis une ou deux secondes à les repérer, garés sur le petit parking d'un magasin d'approvisionnement our bateau, presque en face de moi. Les emplacements étaient légèrement en biais, comme des arêtes de poisson, et la voiture marron avait l'avant tourné vers la cabine de Terry, ce qui signifiait que je devais prendre du champ avant d'escalader le grillage si je ne voulais pas le faire quasiment sous le nez de mes bonshommes. Un deuxième entrepôt se trouvait derrière celui contre lequel j'étais plaqué. Longeant le mur, je m'éloignai de la rue puis couvris au sprint, plié en deux, la distance séparant les deux bâtiments. Je continuai à courir jusqu'au bout de l'autre entrepôt, jetai un coup d'oeil prudent, tournai le coin et m'approchai du grillage. Là, je m'accroupis. J'estimai avoir mis une trentaine de mètres entre eux et moi. Cela suffirait. Lorsqu'un camion passa dehors, je rampai jusqu'à la clôture, tirai dessus pour éprouver sa rigidité. C'était du solide et les losanges formés par les fils métalliques croisés étaient juste assez larges pour accueillir la pointe de mes chaussures. Je restai allongé dans l'herbe, attendant le passage d'un autre camion, quand se présenta quelque chose de mieux encore : un long semi-remorque à seize roues sortit de l'entrepôt sous douane. Il ne pouvait manquer de retenir l'attention des deux types et je me raidis, prêt à m'élancer. Lorsque le gros cul passa en grondant, je sautai sur le grillage, grimpai en quatre mouvements, basculai de l'autre côté, heurtai durement le trottoir de mes jambes fléchies, filai me mettre à couvert derrière le semi-remorque avançant lentement et traversai la rue dans son sillage poussiéreux. Je me planquai derrière une voiture garée à une douzaine d'emplacements de la berline marron, repris ma respiration avant de risquer un coup d'oeil. J'aperçus de profil le type assis sur le siège passager. Il regardait droit devant lui, en direction de l'entrée. Browning à la main, je passai d'une voiture à l'autre par bonds furtifs. Je m'efforçais de réduire le risque de me faire repérer en faisant coïncider mes mouvements avec le passage d'autres camions. Je m'arrêtai quand je fus à cinq voitures des types et que je pus parfaitement voir le passager de la berline marron. Il avait le crâne rasé, avec une sorte de flamme tatouée sur le côté, au-dessus de l'oreille, et des lunettes à monture métallique. Il fumait en silence, le coude appuyé au rebord de la fenêtre, le regard rivé à l'entrée de l'entrepôt. Je le reconnus, même si, à l'hôtel, une casquette dissimulait son tatouage. C'était un des trois gus qui étaient montés par l'ascenseur, celui que j'avais percuté dans le hall. Je ne parvenais pas à distinguer le visage de l'autre. J'avançai de nouveau, tout le corps en alerte. Mon bras armé tendu devant moi, je me glissai derrière la voiture la plus proche de la leur. Un emplacement vide séparait les deux véhicules. Je m'accroupis, pris deux profondes inspirations et quand un autre camion passa je fis rapidement le tour de l'arrière de la voiture, longeai le flanc côté passager et braquai le canon de mon arme à un mètre de la joue de l'homme à la torche. -- Les mains en l'air, que je puisse les voir, ordonnai-je. Tous les deux. Ils sursautèrent, se tournèrent vers moi, l'expression indéchiffrable derrière les lunettes noires. -- Allez, on se dépêche. Pour bien me faire comprendre, je fis pivoter mon Browning vers la gauche, à quelques centimètres du crâne de la Torche, et tirai dans la lunette arrière. Elle se brisa, projetant sur eux des éclats de verre. Je ramenai aussitôt le canon sur la tête de la Torche. -- Ça va, ça va, marmonna-t-il en levant les mains. Je perçus un autre mouvement dans la voiture quand le chauffeur se tourna, le visage crispé de colère, vis a main droite tendue vers la crosse d'un flingue fourré sous sa ceinture. Je fis feu, à nouveau. Il poussa un cri, y ajouta un « Putaaain ! » de belle facture, porta la main gauche au trou que ma balle avait ait dans son épaule et se mit à geindre. -- T'es fêlé, mec ? couina la Torche, le regard faisant la navette entre son copain gémissant et moi. -- Possible, répliquai-je. Descends, maintenant. La portière s'ouvrit et la Torche sortit, lentement, les bras en l'air. Il portait un coupe-vent noir sur un teehirt sombre, un jean baggy et de grosses chaussures de chantier. Impossible de dire s'il était armé ou non. -- Tu as un flingue ? lui demandai-je, me baissant un peu pour garder à l'oeil le gars assis derrière le olant. -- Ouais, grogna la Torche. Etui de ceinture. -- Avec deux doigts. Doucement. Et tu le déposes gentiment par terre... Après un hochement de tête réticent, il tira de son holster un automatique, le posa près de ses pieds. -- Maintenant, tu le pousses sous la voiture. Il s'exécuta. -- Les deux mains sur le toit et les jambes écartées, lui enjoignis-je avant de me tourner vers le chauffeur : oi, dehors. Je reculai de quelques pas, passai devant la voiture afin de pouvoir le surveiller. Le Browning dans ma main droite, je pris mon portable de la gauche. -- Ça baigne, dis-je à David Villaverde. Envoie les troupes. Le chauffeur jura, sortit de la voiture en marmonnant. Plus petit et plus trapu que la Torche, il arborait une mouche et une touffe de barbe sous la lèvre inférieure, et de longs cheveux raides coiffés en catogan. Il contourna la portière pour me faire face, me lança un regard mauvais avant de cracher par terre. -- Du calme, terreur, lui intimai-je. Un trou, ça suffit pour aujourd'hui, tu crois pas ? Du menton, j'indiquai le pistolet à sa ceinture. -- Avec deux doigts. Tu connais la manoeuvre. Il cracha de nouveau mais obéit. -- Pousse-le sous la voiture. Et pas assez loin pour le refiler à l'autre gland, là. La Mouche se pencha et fit ce que je lui avais demandé. C'est alors que Terry sortit des coulisses. -- Pu... putain, mon pote, ça va ? Mon regard obliqua en direction de sa voix sonore et pantelante et je le vis traverser la rue, son arme à la ain, le visage couvert de sueur, ses bajoues tressautant à chacun de ses pas lourds... ... et cette diversion d'une fraction de seconde suffit aux deux tueurs pour tenter d'inverser le cours des vénements. Ils s'élancèrent presque en même temps, tels de monstrueux frères siamois, se ruant tous deux sur moi en oussant des cris démoniaques. Surgissant par la gauche, la Torche arriva le premier mais je réussis à parer on jab de mon bras gauche et le frappai d'un coup de ma main armée, pile sur son nez et sa lèvre supérieure. l chancela, trébucha sur le côté, les jambes soudain en coton, mais j'avais découvert mon flanc droit et la ouche me gratifia aussi sec d'un plaquage qui m'expédia à terre. Browning et BlackBerry jaillirent de mes ains quand je heurtai durement l'asphalte et je les oubliai dans l'instant, réservant mon attention au poing de la Mouche qui s'élevait au-dessus de moi. Je bloquai de l'avant-bras, enchaînai par un direct du gauche sur son paule ensanglantée, lui arrachant un cri de douleur. -- Stop ! brailla Terry. Voyant la Mouche lever les yeux, je tournai la tête sur le côté et découvris Terry à cinq mètres de nous, le visage crispé de concentration, le pistolet braqué dans notre direction dans une prise à deux mains. -- Je vous préviens ! cria-t-il. J'entendis la Torche lâcher « Et merde ! », tournai la tête vers la gauche, le vis décamper. La Mouche s'écarta de moi, se mit debout et se précipita sur les talons de son copain. -- Stop ! vociféra de nouveau Terry. Juste à cet instant, au moment où je m'écriais « Non ! », il appuya sur la détente, une fois, deux fois, une ois encore, trois coups rapides qui fouettèrent l'air. -- Nooon ! répétai-je en me relevant. Mes yeux quittèrent le vigile pour se porter vers la chaussée et je vis la Torche trébucher et s'écrouler en vrac sur l'asphalte, tel un jouet aux piles soudain hors d'usage. -- Arrêtez de tirer ! criai-je à Terry les bras écartés, les mains ouvertes. Il eut l'air dérouté puis il hocha la tête. -- Appelez le 911, faites venir une ambulance ! repris-je en pointant un doigt furieux sur l'homme effondré au milieu de la chaussée. Je me détournai pour chercher du regard mon Browning et mon BlackBerry, repérai près d'une voiture le téléphone et sa batterie, projetée hors de sa coque, décidai que ça pouvait attendre et me concentrai sur mon arme, qui reposait près d'une touffe d'herbe au bord du trottoir. Je la ramassai et levai la tête. La Mouche avait tourné à droite et je l'aperçus se faufilant entre les voitures d'un parking adjacent. Je m'approchai de la Torche, qui gisait par terre, la respiration sifflante. Comme il portait des vêtements ombres, je ne vis pas tout de suite où il avait été touché, puis je découvris un petit trou dans son coupe-vent, à a base de son omoplate droite. La Mouche disparut derrière d'autres voitures et je me dis qu'il fallait que je lui colle au train. Terry s'approchait d'un pas lent, l'air abattu. -- Restez là jusqu'à l'arrivée de l'ambulance ! lui criai-je. Et envoyez les flics derrière moi ! -- D'accord... Je me glissai entre les voitures, déboulai dans le parking voisin, passai devant un chantier de radoub et un ntrepôt de viande, mais je ne voyais plus la Mouche. Ce salaud traçait, malgré sa blessure. Je l'avais touché à 'épaule, dans une zone où je savais qu'il n'y avait ni grosses artères qui l'auraient rapidement vidé de son ang, ni évidemment d'organes vitaux. Il devait quand même perdre pas mal de sang. Je regardai à droite, à gauche, cherchant une trace de lui. Tout autour de moi se pressaient des bâtiments as abritant des ateliers de réparation de bateaux et de voitures, de grandes cours jonchées de matériel : uantité d'endroits où se cacher, de voitures à faire démarrer en tripotant les fils du contact. Je continuai à vancer dans la direction où je l'avais vu disparaître, mais, à chaque pas, la certitude que ce pourri avait filé

« relevai lecran desûreté avantderemettre lepistolet danssonholster.

Puisjeme mis enmouvement. A petits pas,j’approchai ducoin del’entrepôt enveillant àce qu’on nepuisse pasmerepérer delarue. Des herbes hautespoussant àla base dugrillage fournissaient unsemblant decouvert.

J’avaisvules deux gars s’arrêter del’autre côtédelachaussée, maiscen’était pasunendroit oùonpouvait segarer etils ne devaient probablement plusyêtre. Je passai latête pour regarder. Je mis une oudeux secondes àles repérer, garéssurlepetit parking d’unmagasin d’approvisionnement pour bateau, presque enface demoi.

Lesemplacements étaientlégèrement enbiais, comme desarêtes de poisson, etlavoiture marron avaitl’avant tournéverslacabine deTerry, cequi signifiait quejedevais prendre du champ avantd’escalader legrillage sije ne voulais paslefaire quasiment souslenez demes bonshommes. Un deuxième entrepôtsetrouvait derrière celuicontre lequelj’étaisplaqué.

Longeant lemur, jem’éloignai de larue puis couvris ausprint, pliéendeux, ladistance séparant lesdeux bâtiments.

Jecontinuai àcourir jusqu’au boutdel’autre entrepôt, jetaiuncoup d’œilprudent, tournailecoin etm’approchai dugrillage.

Là,je m’accroupis.

J’estimaiavoirmisune trentaine demètres entreeuxetmoi.

Cela suffirait. Lorsqu’un camionpassadehors, jerampai jusqu’à laclôture, tiraidessus pouréprouver sarigidité.

C’était du solide etles losanges formésparlesfilsmétalliques croisésétaientjusteassez larges pouraccueillir la pointe demes chaussures.

Jerestai allongé dansl’herbe, attendant lepassage d’unautre camion, quandse présenta quelquechosedemieux encore :un long semi-remorque àseize roues sortitdel’entrepôt sous douane.

Ilne pouvait manquer deretenir l’attention desdeux types etjeme raidis, prêtàm’élancer.

Lorsquele gros culpassa engrondant, jesautai surlegrillage, grimpaienquatre mouvements, basculaidel’autre côté, heurtai durement letrottoir demes jambes fléchies, filaimemettre àcouvert derrière lesemi-remorque avançant lentement ettraversai larue dans sonsillage poussiéreux. Je me planquai derrièreunevoiture garéeàune douzaine d’emplacements delaberline marron, reprisma respiration avantderisquer uncoup d’œil.

J’aperçus deprofil letype assis surlesiège passager.

Ilregardait droit devant lui,endirection del’entrée.

Browning àla main, jepassai d’unevoiture àl’autre parbonds furtifs. Je m’efforçais deréduire lerisque deme faire repérer enfaisant coïncider mesmouvements aveclepassage d’autres camions. Je m’arrêtai quandjefus àcinq voitures destypes etque jepus parfaitement voirlepassager delaberline marron.

Ilavait lecrâne rasé,avecunesorte deflamme tatouée surlecôté, au-dessus del’oreille, etdes lunettes àmonture métallique.

Ilfumait ensilence, lecoude appuyé aurebord delafenêtre, leregard rivéà l’entrée del’entrepôt.

Jelereconnus, mêmesi,àl’hôtel, unecasquette dissimulait sontatouage.

C’étaitundes trois gusquiétaient montés parl’ascenseur, celuiquej’avais percuté danslehall. Je ne parvenais pasàdistinguer levisage del’autre. J’avançai denouveau, toutlecorps enalerte.

Monbrasarmé tendu devant moi,jeme glissai derrière la voiture laplus proche delaleur.

Unemplacement videséparait lesdeux véhicules.

Jem’accroupis, prisdeux profondes inspirations etquand unautre camion passajefis rapidement letour del’arrière delavoiture, longeai le flanc côtépassager etbraquai lecanon demon arme àun mètre delajoue del’homme àla torche. — Les mains enl’air, quejepuisse lesvoir, ordonnai-je.

Touslesdeux. Ils sursautèrent, setournèrent versmoi, l’expression indéchiffrable derrièreleslunettes noires. — Allez, onsedépêche. Pour bienmefaire comprendre, jefis pivoter monBrowning verslagauche, àquelques centimètres du crâne delaTorche, ettirai dans lalunette arrière.

Ellesebrisa, projetant sureux deséclats deverre. Je ramenai aussitôtlecanon surlatête delaTorche. — Ça va, çava, marmonna-t-il enlevant lesmains. Je perçus unautre mouvement danslavoiture quandlechauffeur setourna, levisage crispédecolère, vis sa main droite tendue verslacrosse d’unflingue fourrésoussaceinture.

Jefisfeu, ànouveau. Il poussa uncri, yajouta un«Putaaain !» de belle facture, portalamain gauche autrou quemaballe avait fait dans sonépaule etse mit àgeindre. — T’es fêlé, mec?couina laTorche, leregard faisant lanavette entresoncopain gémissant etmoi. — Possible, répliquai-je.

Descends,maintenant. La portière s’ouvritetlaTorche sortit,lentement, lesbras enl’air.

Ilportait uncoupe-vent noirsuruntee- shirt sombre, unjean baggy etde grosses chaussures dechantier.

Impossible dedire s’ilétait armé ounon. — Tu asun flingue ?lui demandai-je, mebaissant unpeu pour garder àl’œil legars assis derrière le volant.

—Ouais, grogna laTorche.

Etuideceinture. — Avec deuxdoigts.

Doucement.

Ettuledéposes gentiment parterre… Après unhochement detête réticent, iltira deson holster unautomatique, leposa prèsdeses pieds. — Maintenant, tulepousses souslavoiture. Il s’exécuta. — Les deux mains surletoit etles jambes écartées, luienjoignis-je avantdeme tourner verslechauffeur : Toi, dehors.. »

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