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1970 – 1979 : LES Années pop

Publié le 29/11/2018

Extrait du document

ElTON JOHN, DAVID BOWIE:

 

DEUX CHANTEURS POP

 

Plus traditionnel peut-être, Elton John constitue l’archétype du chanteur pop, aimé de tous et respecté des puristes, qui aura écrit durant la décennie des dizaines de chansons étemelles, ballades mélancoliques (Your Song, en 1970) ou rocks saignants (Saturday Night’s Alrightfor Fighting, fin 1973). Pianiste remarquable, personnalité inclassable et extravagante, il a aussi enregistré quelques-uns des plus beaux disques de la musique pop, Madman Across the Water, Goodbye Yellow Brick Road, Captain Fantastic and the Brown Dirt Cowboy ou

Si l'on devait d’un mot, forcément réducteur, résumer la musique des années soixante-dix, il faudrait à coup sûr choisir celui de «pop». Bien sûr, la chanson continue d’exister, le rock de prospérer (c’est la grande époque des Who, et encore des Stones) et de donner naissance à de nouveaux rejetons, avec l’apparition du hard-rock (Led Zeppelin, Deep Purple, Steppenwolf, Status Quo). Bien sûr, le folk fleurit un peu partout, de Neil Young à Alan Stivell et Malicorne. Bien sûr encore, le reggae, avec Bob Marley et Jimmy Cliff, est un des phénomènes majeurs d’une décennie qui s’achève sur la conflagration du punk et de la musique disco — largement opérée en réaction contre la pop alors dominante. Il n’empêche que, près d’une décennie durant, la musique pop constitue la manifestation principale des valeurs de révolte et d’anticonformisme de la jeunesse contre le modèle proposé par les adultes. Pantalons à pattes d’éléphant, tuniques violettes, cheveux longs, «pétards » discrètement fumés au fond des salles de concert ou dans une chambre tapissée de posters: le pop, bien plus qu’une musique, est un mode de vie, grossièrement réductible au «baba-coolisme». Il a sa presse spécialisée: Rolling Stone aux États-Unis, Melody Maker et New Musical Express en Angleterre, Best, Actuel et surtout Rock’n’Folk en France. Il touche tous les arts, de la peinture (Andy Warhol) à la bande dessinée, du cinéma à la danse (les expériences du Pink Floyd avec Barbet Schroeder, Antonioni et Maurice Béjart). Et devient lui-même un art complet, qui allie l’expérimentation sonore aux effets visuels, la technologie peu à peu victorieuse aux techniques théâtrales.

« LES ANNÉES POP.

Julien Clerc: la nou velle génération des chanteurs français.

Ci contre : le musicien à l'Ol ympia en 197 6.

© Claude Gassian LES ANNÉES POP.

Les spectacles du Pink Floyd: invention sonore et visuelle.

© Boccon Gibod -Sipa Press encore Single Man , f:n 1978 , qui fut son premier vrai succès en France .

David Bowie, lui, évoluant sans cesse du rock mystico-pla­ nant de Space Oddity (en 1970) à la sou! music de l'album Young Americans (en 1975 .

ju ste avant le grand retour des musiques noires) et à la musique industrielle, sur la trilogie Law-Heroe s-Lodger (1976- 19 78), fut un incomparable renifleur de tendanc es, toujours en avance sur la prochaine mode musicale .

Autour de ces astres majeurs gravitent de nombreux satel­ lites souvent passionnants et durabl es: T- Rex, avec Marc Balan ; King Crims on; Roxy Music , avec Brian Ferry; Van der Graaf Generator, avec Peter Hammill ; Kate Bush, voix haut perchée et racines celtiques (Wuthering Heigts, en 1978) ; ou encore Supertramp, dont l'album Break fast in Ameri ca, énorme succès qui venait après d'autres clas­ siques comme Crime of the Century (en 1973) ou Crisis, What Crisis? (en 1975), fut comme le chant du cygne de la musique pop des années soixant e-dix.

A ux souRcEs DE LA MUSIQUE ÉLECTRON IQUE Pe ndant que Pink Floyd et Supertramp commencent à uti­ liser les synthétise urs, des groupes et des artistes allemands , mais aussi américa ins, inventent cette musique électronique que popula­ riseront plus tard Depeche Mode et Jean-Michel Jarre.

Au milieu des années soixante-dix , Ta ngerine Dream, Klaus Schulze et Can (des disciples de Stockhausen) inaugurent le mouve­ ment qu'on appelle alors ou, dans une acception restric­ tive , .

Bientôt suivis par les fouineurs de bruits industriels qui , s'ins pirant des travaux de Xenakis et Varèse sur la musique concr ète, vont donner naissance à la techno-pop (Kraftwerk, Human League , Brian Eno ).

Sans oublier les réussites de Vangelis (la musique de l'Opéra sauvage, de Frédéric Rossif) ou de l'école répétitive , à la fro ntière du rock et de la musique contemporaine (Terry Riley et surtout Phil Glass).

Car, dans les années soixante -dix, la musique commence à se jouer des barrièr es, tandis que le jazz flirte avec le rock et que Frank Zappa est déjà inclassable ...

LA FRANCE TO UCH ÉE PAR LA GRÂCE POP Malgré le maintien d'artistes des générations précédentes (Gil bert Bécaud, Charles Aznavour) et l'apparition de nouveaux chanteurs qui s'ins crivent avec succès dans cette tradition (Serge La­ ma, Marie-Paule Belle, Michel Sardou), la France est elle aussi tou­ chée par le phénomène pop.

Après les Vari ations, en 1967 , quelques groupes naissent et par viennent à survivre malgré le silence obstiné des médias : Tri angle , Martin Circus première manière , Little Bob Story, Ange et Magm a, le groupe-concept du batteur de jazz Christian Vander.

Avec les chanteurs québécois, Diane Dufresne, Pauline Ju­ li en, Beau Domma ge et surtout Robert Charlebois , la France dé­ couvre qu'on peut chanter sans ridicule en français sur des musiques américa ines.

Révélation qui ouvre la voie à toute une nouvelle généra­ tion d'artistes élevés aux Beatles et au Rhythm 'n'Blues.

Encore im­ prégné d'une tradition poétique assez spécifiquement française, Julien Clerc est le premier (le Caravanier, dès 1969 , Niaga ra, en 1971, et le superbe album N°7 en 1975), bientôt suivi de la swingante Véronique Sans on, dont l'arrivée en 1972 avec Besoin de personne et Amoureuse fait figure d'événement dans une chanson française qui fleure un peu la naphtaline .

Elle ép9use bientôt le guitariste américain Stephen Stills et part vivre aux Etats-Unis , où elle enregistre plusieurs albums (le majestueux Maudit en 1974, Hollywood en 1977).

Dans la même brèche s'engouffre son producteur, Michel Berger.

Avant de connaître la consécration par lui-même avec la Groupie du pianiste, il écrira pour Françoise Hardy et surtout France Gall dont il fera une vraie vedette grâce à la Déclaration en 1974 et l' album Dancing Disco en 1978.

Avec Véronique Sanson, France Gall , Yves Simon (Au pays des merveilles de Juliet, 1973), mais aussi Patrick Juvet et son personnage de dandy décadent (l'album Mort ou vif, en 19 76), Christophe (les Mots bleus, 1975), Bernard Lavilliers ou, sur la fin de la décenn ie, Alain Souchon (Allô, maman, bobo, en 1979), les barrières tombent qui séparaient la chanson de la musique pop et du ro ck .

Même Léo Ferré (ses expériences avec le groupe Zoo), Jacques Higelin (après BBH 75), Serge Gainsbourg (l'Homme à la tête de chou) deviennent peu ou prou des chanteurs de musique pop.

Seule la presse spécialisée, vigilante vestale de la pureté de la flam me, refuse longtemps de reconnaître l'évidence : à la fin des années soixante-dix , la variété française traditionnelle est moribonde , en passe d'être rem­ placée par une décomplexé e, qui a enfin assimilé l'héritage anglo-saxon .

f9 77 : LA DÉFLAGRA TION PUNK Pe ndant ce temps , un séisme se préparait qui, croyait-on alors , devait sans nul doute bouleverser la musique populaire : les Sex Pistais étaient en marche vers)a gloire ...

Une gloire à l'image de la prop hétie d'Andy Warhol:. »

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