Définition: CÉCITÉ, substantif féminin.

Définition: CÉCITÉ, substantif féminin. A.— État d'une personne qui est privée de la vision. Être atteint d'une cécité complète : Ø 1. Des lésions du cerveau localisées à la région postérieure des lobes occipitaux entraînent la cécité totale, bien que les yeux et les nerfs optiques soient intacts. HENRI CAMEFORT, A. GAMA, Sciences naturelles (Classe de philosophie, mathématiques et sciences expérimentales) 1960, page 250. — PSYCHIATRIE. Cécité psychique. " Incapacité de reconnaître les objets, malgré une vue normale " (Dictionnaire médical (ANDRÉ DURANTEAU) 1971). Cécité verbale (ou agraphie). " Incapacité de reconnaître à la lecture, le sens des mots écrits ou imprimés " (Vocabulaire technique et critique de la philosophie (ANDRÉ LALANDE)). B.— Littéraire, par métaphore ou au figuré. Aveuglement de l'esprit, absence de coeur, état d'une personne qui ne voit pas, ne comprend pas, ne sent pas certaines choses. Cécité du coeur ( ALEXANDRE DUMAS FILS, La Dame aux camélias, 1848, page 23 ). La cécité qu'on appelle ignorance (VICTOR HUGO, L'Année terrible, 1872, page 273) : Ø 2.... on m'a accusé ou loué de panthéisme : j'aimerais autant qu'on m'accusât d'athéisme, cette grande cécité morale de quelques hommes privés, par je ne sais quelle affliction providentielle, du premier sens de l'humanité, du sens qui voit Dieu. ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1836, page 203. Ø 3. Et l'esprit passe de la pleine vision à la cécité absolue. Celui qui aime son domaine, vient l'heure où il n'y découvre plus qu'assemblage d'objets disparates. Celui qui aime sa femme, vient l'heure où il ne voit dans l'amour que soucis, contrariétés et contraintes. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, page 275. — Par métonymie. Temps où l'on ne voit, ou ne comprend rien : Ø 4. Qu'est-ce que la vie? Un court rayon de lumière dans une nuit profonde, un moment qu'on passe à la table d'un banquet sans qu'on sache qui vous y a invité, une lueur de clairvoyance dans une longue cécité. ERNEST RENAN, Drames philosophiques, L'Eau de jouvence, 1881, V, 4, page 512.