FAUT-IL LIMITER LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?

« On entend toujours parler de la croissance dans les médias avec une certaine inquiétude .D’un côté, on redoute lesconséquences de son ralentissement sur l’emploi ou sur les équilibres financiers.

De l’autre, face à l’apparition decertaines pollutions, de certains déséquilibres climatiques, on s’interroge quant à son but.

La croissance est unprocessus d’accroissement de la production qui repose sur l’efficacité de la combinaison de ses facteurs, dont lesressources naturelles.

Elle implique une utilisation de plus en plus intensive de ces ressources naturelles.

La peurd’atteindre une limite naturelle et d’épuiser ces ressources nous amènent à nous demander, faut il limiter lacroissance ?Nous observerons dans un premier temps la nécessité de la croissance, puis ses défauts et inconvénients.

Nousverrons dans une troisième partie alors quelles solutions sont possibles pour lutter contre ses effets néfastes. 1 - L’utilité de la croissance 1_ Un indice de référence- La croissance est un phénomène que l’on qualifier de ancien, il apparu au début du 18ème siècle, vers 1820 lorsquela révolution industrielle d’abord anglaise, s’est ensuite propagée dans l’ensemble du globe et plus particulièrementen Europe occidentale, aux USA et au Japon.

Le calcul de cette croissance, basée sur l’évolution du ProduitIntérieur Brut par habitant , est depuis cette époque l’indice de référence du développement économique, del’augmentation de la production, de l’enrichissement d’un pays et de sa population et du développement humain.Cette évolution est aujourd’hui encore la valeur de référence pour bon nombre de statistiques et pour le calcul desdifférents développements. 2_ La nécessité de la croissance pour la société humaine Dans les sociétés capitalistes, la croissance fut et reste encore aujourd’hui synonyme d’améliorations et dedéveloppement.

En effet augmentation du PIB par habitant rime avec hausse du niveau de vie avec par conséquentun accès à plus de bines et services.

L’état peut donc investir dans la mise en place d’infrastructures pour lestransport l’éducation ou le service sanitaire .L’augmentation de l’Indice de Développement Humain varie en fonctiondu taux de variation de la croissance, plus le PIB par habitant augmente plus l’IDH augmente.

A cela s’ajoute unenette diminution de la pauvreté (dont diminution de l’exploitation des enfants au travail), par exemple, la Chine qui aconnu la plus forte croissance dans le monde entre 1981 et 20001 (de 8% de croissance annuelle moyenne) estaussi celle qui a connu la plus forte réduction de la population vivant avec moins d’un dollar par jour.

De plus, onremarque une corrélation entre bonheur et le PIB par habitant.

Sauf exceptions, plus le PIB augmente plus les genssont généralement satisfaits de leur vie (par exemple, des pays comme la Suisse et les Etats-Unis où le PIB parhabitant est le plus élevé , les gens sont parmi les plus satisfaits de leur vie.).Les PDEM (pays développés à économie de marché) ne connaîtrait pas actuellement un tel développement sansavoir connu de forte période de croissance comme les « trente glorieuses » (période allant de 1945 à 1973 durantlesquelles les PDEM connurent une forte augmentation de la croissance économique).Il apparaît donc clairement que la croissance est nécessaire à de nombreux points à la société humaine et à sonfonctionnement, mais n’est elle à l’origine que de bienfaits ? 2 - Les défauts de la croissance 1_Les déséquilibres de la croissance La croissance n’est pas sans failles.

En effet, elle est à l’origine de nombreuses inégalités entre les pays etnotamment entre les pays du Nord et les pays du Sud.

La croissance n’est donc pas toujours synonyme de bonheur.La croissance mondiale est inégalement répartie.

Le niveau de développement varie donc en fonction des pays.C’est ainsi que certains pays sont considérés comme « sous développés », la plupart d’entre eux se trouvent dans lesud du globe (par exemple l’Afrique subsaharienne).Ce sous-développement provoque donc des très fortes inégalitésde conditions de vie comme d’accès à l’éducation, à la santé ou au travail.(Depuis les années 50 la productionmondiale a été multiplié par sept alors que aujourd’hui encore 20% des habitants de la planète n’ont pas accès àl’eau potable, 40 % n’ont pas accès à l’électricité, 842 millions de personnes vivent sous alimentés , 20 % des paysdu nord consomme 80 % des ressources mondiales et 1.2 milliards doivent subsister avec moins de un dollar parjour) Ces inégalités sont en partie dues à une concentration des richesses dans le monde qui représentent un desfacteurs de croissance.

Preuve de ces inégalités aujourd’hui : la croissance qui pousse encore et toujours à laproduction a amené plusieurs pays à une situation de surproduction.C’est parce que la société industrielle s’est efforcée d’adapter son environnement à son mode de vie qu’ellesurexploite les ressources naturelles renouvelables ou non et ne peut donc espérer survivre. 2_Une croissance au dépit d’une destruction de l’environnement et des ressources naturelles « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.

» disait Jacques Chirac au sommet de Johannesburg.

Cette phraserésume la situation du monde face aux conséquences de la croissance.

Dès 1972 le Club de Rome tirait la sonnetted’alarme après avoir diagnostiqué qu’à la suite d’un tel développement économique non respectueux de la terre, lespays occidentaux remettait en question l’avenir de l’humanité sur Terre.

La logique libérale du profit et la vision àcourt terme du marché se fait au détriment de l’environnement.

La production sans cesse plus importantecommence à atteindre ses limites au niveau environnemental.. »