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JOHN DEWEY : DEMOCRATIE ET EDUCATION (Résumé & Analyse)

Publié le 12/02/2013

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Jacques Delors In'am Al Mufti Isao Amagi Roberto Carneiro Fay Chung L'ÉDUCATION: UN TRÉSOR EST CACHÉ DEDANS Bronislaw Geremek William Gorham Aleksandra Kornhauser Michael Manley Marisela Padrón Quero Marie-Angélique Savané Karan Singh Rodolfo Stavenhagen Myong Won Suhr Zhou Nanzhao Rapport à l'UNESCO de la Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle L'ÉDUCATION : UN TRÉSOR EST CACHÉ DEDANS Membres de la Commission Jacques Delors, Président In'am Al Mufti Isao Amagi Roberto Carneiro Fay Chung Bronislaw Geremek William Gorham Aleksandra Kornhauser Michael Manley Marisela Padrón Quero Marie-Angélique Savané Karan Singh Rodolfo Stavenhagen Myong Won Suhr Zhou Nanzhao Rapport à l'UNESCO de la Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle Extraits ÉDITIONS UNESCO sommaire L'éducation ou l'utopie nécessaire Le cadre prospectif Les tensions à surmonter Penser et construire notre avenir commun Placer l'éducation tout au long de la vie au coeur de la société Repenser et relier les différentes séquences de l'éducation Réussir les stratégies des la réforme Étendre la coopération internationale dans le village-planète PR EMIÈ RE PA RT IE : HORI Z ON S 1. De la communauté de base à la société mondiale Une planète de plus en plus peuplée Vers une mondialisation des champs de l'activité humaine La communication universelle Les visages multiples de l'interdépendance planétaire Un monde multirisque Le local et le global Comprendre le monde, comprendre l'autre Pistes et recommandations 2. De la cohésion sociale à la participation démocratique L'éducation à l'épreuve de la crise du lien social L'éducation et la lutte contre les exclusions Éducation et dynamique sociale : quelques principes d'action La participation démocratique Éducation civique et pratiques citoyennes Sociétés de l'information et sociétés éducatives Pistes et recommandations 3. De la croissance économique au développement humain Une croissance économique mondiale fortement inégalitaire La demande d'éducation à des fins économiques L'inégale distribution des ressources cognitives La participation des femmes à l'éducation, levier essentiel du développement Une nécessaire remise en question : les dégâts du progrès Croissance économique et développement humain L'éducation pour le développement humain Pistes et recommandations par Jacques Delors DEUXIÈME PARTIE : PRINCIPES 4. Les quatre piliers de l'éducation Apprendre à connaître Apprendre à faire De la notion de qualification à celle de compétence La « dématérialisation « du travail et les activités de services dans le secteur du salariat Le travail dans l'économie informelle Apprendre à vivre ensemble, apprendre à vivre avec les autres A la découverte de l'autre Tendre vers des objectifs communs Apprendre à être Pistes et recommandations 5. L'éducation tout au long de la vie Une exigence démocratique Une éducation pluridimensionnelle Nouveaux temps, nouveaux champs L'éducation au coeur de la société Vers des synergies éducatives Pistes et recommandations TRO ISI ÈM E PAR TIE : ORI E NTATIONS 6. De l'éducation de base à l'université Un passeport pour la vie : l'éducation de base L'éducation de la petite enfance Enfants ayant des besoins spécifiques Éducation de base et alphabétisation des adultes Participation et responsabilité de la collectivité Enseignement secondaire : la plaque tournante de toute une vie La diversité dans l'enseignement secondaire Orientation professionnelle Les missions traditionnelles et nouvelles de l'enseignement supérieur Un lieu où l'on apprend et une source de savoir L'enseignement supérieur et l'évolution du marché du travail L'université, lieu de culture et d'étude ouvert à tous L'enseignement supérieur et la coopération internationale Un impératif : la lutte contre l'échec scolaire Reconnaître les compétences acquises grâce à de nouveaux modes de certification Pistes et recommandations sommaire 7. Les enseignants en quête de nouvelles perspectives L'école s'ouvre au monde Attentes et responsabilités Enseigner, un art et une science La qualité des enseignants Apprendre ce qu'il faudra enseigner et comment l'enseigner Les enseignants à l'oeuvre L'école et la collectivité L'administration scolaire Faire participer les enseignants aux décisions qui intéressent l'éducation Des conditions propices à un enseignement efficace Pistes et recommandations 8. Choix pour l'éducation : le rôle du politique Choix éducatifs, choix de société La demande d'éducation Évaluation et débat public Les chances offertes par l'innovation et la décentralisation Associer les différents acteurs au projet éducatif Favoriser une véritable autonomie des établissements La nécessité d'une régulation d'ensemble du système Les choix économiques et financiers Le poids des contraintes financières Orientations pour l'avenir Le recours aux moyens offerts par la société de l'information L'impact des technologies nouvelles sur la société et sur l'éducation Un débat qui engage largement l'avenir Pistes et recommandations 9. La coopération internationale : éduquer le village-planète Femmes et jeunes filles : une éducation pour l'égalité Éducation et développement social Développer la conversion des dettes au bénéfice de l'éducation Pour un observatoire UNESCO des nouvelles technologies de l'information De l'assistance au partenariat Les scientifiques, la recherche et les échanges internationaux Une mission renouvelée pour l'UNESCO Pistes et recommandations ÉPILOGUE L'excellence dans l'éducation : investir dans le talent, par In'am Al Mufti Améliorer la qualité de l'enseignement scolaire, par Isao Amagi Éducation et communautés humaines revivifiées : une vision de l'école socialisatrice du siècle prochain, par Roberto Carneiro L'éducation en Afrique aujourd'hui, par Fay Chung Cohésion, solidarité et exclusion, par Bronislaw Geremek Créer l'occasion, par Aleksandra Kornhauser Éducation, autonomisation et réconciliation sociale, par Michael Manley Éduquer pour la société mondiale, par Karan Singh L'éducation pour un monde multiculture, par Rodolfo Stavenhagen Nous ouvrir l'esprit pour mieux vivre tous, par Myong Won Suhr Interactions entre éducation et culture aux fins du développement économique et humain : un point de vue asiatique, par Zhou Nanzhao ANNEXES 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Les travaux de la Commission Membres Mandat Conseillers extraordinaires Secrétariat Réunions de la Commission Personnes et institutions consultées Suivi 9 Jacques Delors L'éducation ou l'utopie nécessaire Face aux multiples défis de l'avenir, l'éducation apparaît comme un atout indispensable pour permettre à l'humanité de progresser vers les idéaux de paix, de liberté et de justice sociale. La Commission tient donc, à l'issue de ses travaux, à affirmer sa foi dans le rôle essentiel de l'éducation dans le développement continu de la personne et des sociétés. Non pas comme un « remède miracle «, non pas comme le « sésame ouvre-toi « d'un monde parvenu à la réalisation de tous ces idéaux, mais comme une voie, parmi d'autres, certes, mais plus que d'autres, au service d'un développement humain plus harmonieux, plus authentique, afin de faire reculer la pauvreté, l'exclusion, les incompréhensions, les oppressions, les guerres... Cette conviction, la Commission souhaite, au travers de ses analyses, réflexions et propositions, la faire partager au plus grand nombre, à un moment où les politiques d'éducation se heurtent à de vives critiques ou bien sont reléguées, pour des raisons économiques et financières, au dernier rang des priorités. Est-ce nécessaire de le souligner ? Mais la Commission a pensé, avant tout, aux enfants et aux adolescents, à ceux qui, demain, prendront le relais des générations adultes, lesquelles ont trop L' é d u c a t i o n 10 tendance à se focaliser sur leurs propres problèmes. L'éducation est aussi un cri d'amour pour l'enfance, pour la jeunesse que nous devons accueillir dans nos sociétés, avec toute la place qui leur revient, dans le système éducatif, certes, mais aussi dans la famille, dans la communauté de base, dans la nation. Ce devoir élémentaire doit être constamment rappelé, afin que même les choix politiques, économiques et financiers en tiennent davantage compte. Pour paraphraser les mots du poète, l'enfant est l'avenir de l'homme. Au terme d'un siècle autant marqué par le bruit et la fureur que par les progrès économiques et scientifiques -- d'ailleurs inégalement répartis --, à l'aube d'un siècle nouveau à la perspective duquel l'angoisse le dispute à l'espoir, il est impératif que tous ceux qui se sentent une responsabilité accordent leur attention aux finalités comme aux moyens de l'éducation. La Commission considère les politiques de l'éducation comme un processus permanent d'enrichissement des connaissances, des savoir-faire, mais aussi, et peut-être surtout, comme une construction privilégiée de la personne et des relations entre les individus, entre les groupes, entre les nations. En acceptant le mandat qui leur a été confié, les membres de la Commission ont explicitement adopté cette perspective et voulu souligner, arguments à l'appui, le rôle central de l'UNESCO, dans le droit fil des idées fondatrices qui reposent sur l'espoir d'un monde meilleur, parce que sachant respecter les droits de l'homme, pratiquer la compréhension mutuelle, faire des progrès de la connaissance un instrument, non de distinction, mais de promotion du genre humain. Tâche sans doute impossible, pour notre Commission, que celle qui consistait notamment à surmonter l'obstacle de l'extraordinaire diversité des situations dans le monde, pour aboutir à des analyses valables pour tous et à des conclusions également acceptables par tous. Néanmoins, la Commission s'est efforcée de raisonner dans un cadre prospectif dominé par la mondialisation, de sélectionner les bonnes questions qui se posent à tous et de tracer quelques orientations valables tant au niveau national qu'à l'échelon mondial. ou l'utopie nécessaire 11 Le cadre prospectif De remarquables découvertes et progrès scientifiques ont marqué ce dernier quart de siècle, de nombreux pays -- dits émergents -- sont sortis du sous-développement, le niveau de vie a continué sa progression selon des rythmes très différents selon les pays. Et pourtant, un sentiment de désenchantement semble dominer et contraste avec les espoirs nés au lendemain de la dernière guerre mondiale. On peut donc parler des désillusions du progrès, sur le plan économique et social. L'augmentation du chômage et des phénomènes d'exclusion dans les pays riches l'attestent. Le maintien des inégalités de développement dans le monde le confirme1. Certes, l'humanité est plus consciente des menaces qui pèsent sur son environnement naturel. Mais elle ne s'est pas encore donné les moyens d'y remédier, malgré de nombreuses réunions internationales, comme celle de Rio, malgré de sérieux avertissements consécutifs à des phénomènes naturels ou à des accidents technologiques. Il n'en demeure pas moins que la « croissance économique à tout va « ne peut plus être considérée comme la voie royale qui permettrait de concilier progrès matériel et équité, respect de la condition humaine et du capital naturel que nous devons transmettre, en bon état, aux générations futures. En avons-nous tiré toutes les conséquences, tant en ce qui concerne les finalités, voies et moyens d'un développement durable que pour de nouvelles formes de coopération internationale ? Certes non ! Et ce sera donc un des grands défis intellectuels et politiques du prochain siècle. 1. D'après les études de la CNUCED, le revenu moyen des « pays les moins avancés « (560 millions d'habitants) est en recul. Il s'établirait, par habitant, à 300 dollars par an contre 906 pour les autres pays en développement et 21 598 pour les nations industrialisées. Cette constatation ne doit pas conduire les pays en développement à négliger les moteurs de la croissance classiques, et notamment l'entrée indispensable dans l'univers de la science et de la technologie, avec ce que cela comporte en matière d'adaptation des cultures et de modernisation des mentalités. Autre désenchantement, autre désillusion pour ceux qui ont vu, avec la fin de la guerre froide, la perspective d'un monde meilleur et apaisé. Il ne suffit pas, pour se consoler ou se trouver des alibis, de répéter que l'histoire est tragique. Chacun le sait ou devrait le 12 L' é d u c a t i o n savoir. Si la dernière grande guerre a fait 50 millions de victimes, comment ne pas rappeler que, depuis 1945, il s'est produit environ 150 guerres qui ont entraîné 20 millions de morts, avant et aussi après la chute du mur de Berlin. Risques nouveaux ou risques anciens ? Peu importe, les tensions couvent et explosent entre nations, entre groupes ethniques ou à propos des injustices accumulées sur les plans économique et social. Mesurer ces risques et s'organiser pour les conjurer, tel est le devoir de tous les responsables, dans un contexte marqué par l'interdépendance croissante entre les peuples et par la globalisation des problèmes. Mais comment apprendre à vivre ensemble dans le « village-planète « si nous ne sommes pas capables de vivre dans nos communautés naturelles d'appartenance : la nation, la région, la ville, le village, le voisinage. Voulons-nous, pouvons-nous participer à la vie en communauté, c'est la question centrale de la démocratie. Le vouloir, ne l'oublions pas, dépend du sens de la responsabilité de chacun. Or, si la démocratie a conquis de nouveaux territoires jusque-là dominés par le totalitarisme et l'arbitraire, elle a tendance à s'affadir là où elle existe institutionnellement depuis des dizaines d'années. Comme si tout était sans cesse à recommencer, à renouveler, à réinventer. Comment les politiques de l'éducation ne se sentiraient-elles pas interpellées par ces trois grands défis ? Comment la Commission ne pourrait-elle pas souligner en quoi ces politiques peuvent contribuer à un monde meilleur, à un développement humain durable, à la compréhension mutuelle entre les peuples, à un renouveau de la démocratie concrètement vécue ? Les tensions à surmonter A cette fin, il convient d'affronter, pour mieux les surmonter, les principales tensions qui, pour n'être pas nouvelles, sont au coeur de la problématique du XXIe siècle. La tension entre le global et le local : devenir peu à peu citoyen du monde sans perdre ses racines et tout en participant activement à la vie de sa nation et des communautés de base. ou l'utopie nécessaire 13 La tension entre l'universel et le singulier : la mondialisation de la culture se réalise progressivement, mais encore partiellement. Elle est en fait incontournable avec ses promesses et ses risques dont le moindre n'est pas l'oubli du caractère unique de chaque personne, sa vocation à choisir son destin et à réaliser toutes ses potentialités, dans la richesse entretenue de ses traditions et de sa propre culture, menacée, si l'on n'y prend garde, par les évolutions en cours. La tension entre tradition et modernité relève de la même problématique : s'adapter sans se renier, construire son autonomie en dialectique avec la liberté et l'évolution de l'autre, maîtriser le progrès scientifique. C'est dans cet esprit qu'il convient de relever le défi des nouvelles technologies de l'information. La tension entre le long terme et le court terme, tension éternelle, mais nourrie aujourd'hui par une domination de l'éphémère et de l'instantanéité, dans un contexte où le trop-plein d'informations et d'émotions sans lendemain ramène sans cesse à une concentration sur les problèmes immédiats. Les opinions veulent des réponses et des solutions rapides, alors que beaucoup des problèmes rencontrés nécessitent une stratégie patiente, concertée et négociée de la réforme. Tel est précisément le cas pour les politiques de l'éducation. La tension entre l'indispensable compétition et le souci de l'égalité des chances. Question classique, posée depuis le début du siècle aux politiques économiques et sociales comme aux politiques de l'éducation. Question parfois résolue, mais jamais d'une manière durable. Aujourd'hui, la Commission prend le risque d'affirmer que la contrainte de la compétition fait oublier à beaucoup de responsables la mission qui consiste à donner à chaque être humain les moyens de saisir toutes ses chances. C'est ce constat qui nous a conduits, pour ce qui concerne le domaine couvert par ce rapport, à reprendre et à actualiser le concept d'éducation tout au long de la vie, de façon à concilier la compétition qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit.

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