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l'art et le beau

Publié le 07/04/2021

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Les premières notions qui nous viennent à l’esprit quand on pense à l’art sont généralement le beau et la culture. En effet, l’œuvre d’art est généralement érigée en tant que telle dès lors qu’on la juge belle, ou géniale, et on dit très communément que l’art est l’expression d’une culture, d’une société. Cependant divers problèmes se posent. Tout d’abord si je trouve belle une œuvre de Dalí, mon goût n’est pas forcément celui de tous. Qu’est-ce qui me permet alors de définir l’art si le critère de beauté est défaillant en ce sens qu’il ne fait pas l’unanimité ? Et si je suis touché par la beauté des paysages méditerranéens, puis-je seulement dire qu’il s’agit d’œuvres d’art ? Nous pourrions tenter de définir l’art en estimant que l’œuvre d’art peut reposer sur le critère du génie. Je n’aime pas forcément la dissonance du jazz, pourtant je reconnais que les prouesses techniques de Miles Davis sont géniales… Si le génie constitue le seul critère de reconnaissance de l’œuvre d’art, alors nous pourrions dire de la théorie des quanta de Planck (1900), qu’elle est une œuvre d’art. Il nous semble nécessaire, dans le cadre d’une réflexion sur l’art, d’essayer de définir la notion de beauté, si tant est qu’elle puisse être définissable et de voir si elle est elle-même nécessaire dans l’élaboration d’une définition de l’art. Plan : I. Le jugement de goût (Kant) a) le beau est ce qui fait l’objet d’une satisfaction désintéressée. b) Est beau ce qui plait universellement sans concept. II. La beauté artistique et la beauté naturelle. a) le primat de la beauté naturelle b) un art supérieur à la nature III. où est l’œuvre d’art ? a) l’art pour Dieu b) Est-ce le lieu d’exposition qui fait l’œuvre d’art ? Conclusion : l’art et l’artisanat. I. Le jugement de goût (Kant) (Nous nous appuyons dans cette partie – voir texte – sur La Critique du jugement, 1790) Quand j’estime une chose belle, j’émets un jugement esthétique. Ce jugement est différent du jugement éthique (c’est bien) ou scientifique (c’est vrai) … d’où le problème de la relativité du beau. Selon les empiristes, les goûts sont subjectifs (j’aime la Charogne de Baudelaire, pas mes élèves) et les beaux relatifs ( n’est pas belle, JE la trouve belle). Pour eux, il n’y a pas de beau en soi : il faut parler de subjectivisme. Les réflexions empiristes sont très opposées aux réflexions platoniciennes à ce sujet : pour Platon, il y a une essence du beau. Une chose belle se rapproche plus de l’idéal de beauté et ceux qui ne sont pas de l’avis de dire que la chose est belle se trompent, ils font une mauvaise estimation. De nos jours, nous allons de plus en plus vers un relativisme : tout se vaut. Le prélude de Bach est, au même titre que le dernier album d’Eminem, une manifestation artistique. Comment sortir de cette opposition philosophique ? Pour Kant, le beau est une universalité subjective. C’est la spécificité du beau, c’est-à-dire que pour Kant, le beau est la seule notion qui implique à la fois universalité et subjectivité. « Est beau ce qui plait universellement sans concept » Kant 1Pour Kant, le beau est en moi mais je ne suis pas enfermé dans ma sensation. L’agréable n’est pas le beau. Ce n’est pas parce que je trouve une chose agréable qu’elle est belle.  Philosophie classique : la beauté est une essence, elle est objective et si je ne la vois pas quand elle se présente c’est seulement que je n’ai pas su la voir.  Philosophie empiriste : c’est le triomphe de la subjectivité. Si je ne trouve pas l’œuvre belle, alors c’est que pour moi elle n’est l’est pas. Je dois admettre qu’elle peut l’être pour quelqu’un d’autre. Comment comprendre que je peux, avec Kant, avoir le beau en moi, mais que je ne peux émettre un jugement esthétique sur le critère de la sensation (agréable) ? a) Le beau est ce qui fait l’objet d’une satisfaction désintéressée. Le beau est différent de l’utile.  l’utile est le rapport instrumental de moi à la chose.  L’art implique un rapport libre à l’objet. Le problème de l’actualité du design fait problème. C’est une esthétique fonctionnelle. Kant dirait du design que c’est un concept bâtard. L’art comme la morale sont, impliquent le désintéressement. Premier point : l’art est différent de l’utile. Est utile ce qui satisfait directement ou indirectement un besoin (même si on pense plus souvent aux choses qui répondent indirectement à nos besoins quand on pense à la notion d’utilité : outil, argent, machine…). L’œuvre ne satisfait pas un besoin. On ne se demande pas quelle utilité peut bien avoir l’œuvre .Une œuvre ne sert à rien. D’ailleurs Théophile Gautier, parnassien, ne disait-il pas « Tout ce qui est utile est laid » ? (Cf. Texte §43). Pour revenir au fameux problème de la bâtardise du design, Kant appelle la beauté d’un objet utile une beauté adhérente (dans le cas où l’objet considéré et d’abord soumis à d’autres critères qu’au critère de beauté. Ex : je trouve un vêtement beau. Son critérium premier n’est pas de plaire mais d’habiller). Contre la beauté adhérente, Kant érige le concept de beauté libre, à savoir une beauté de l’objet que n’est pas « surajoutée » à un premier critère qui n’a rien d’esthétique (Ex : la toile de Giorgio Morandi est belle, elle n’a pas de fonction). La beauté libre est supérieure à la beauté adhérente parce qu’elle est belle et rien d’autre. Dans certains cas, le surplus de la beauté adhérente d’un objet utile peut être tellement exacerbé que l’objet peut devenir une œuvre de beauté libre. Prenons l’exemple de l’arme. De tout temps, les hommes ont ressenti le désir d’embellir leurs armes au point que certains sabres par exemple, tellement esthétisés, ne servent plus qu’à décorer les murs. Ces armes perdent leur fonction première. b) Est beau ce qui plait universellement sans concept. L’utile est reconnaissable comme tel parce que nous avons le concept de la chose. Un stylo est utile s’il remplit ses fonctions : il me permet d’écrire. Or, nous n’avons pas de concept du beau, cependant il tend à plaire au plus grand nombre. Qu’on cherche la beauté dans la nature ou dans l’artificialité, on s’accorde généralement tous sur ce point : la beauté est un temps d’arrêt dans la contemplation. La beauté répond à un besoin différent de tous les autres, le besoin de l’esprit. On ne peut pas prouver qu’une chose est belle parce que nous n’en avons pas de définition (on peut prouver que l’énergie rayonnante a une structure discontinue grâce à la théorie de Planck, on ne 2peut pas démontrer qu’une œuvre d’art est belle parce qu’il n’y a que des théories divergentes selon les écoles). L’art s’éprouve et ne se prouve pas. D’ailleurs le beau n’est pas dans l’objet : il est dans la façon dont la chose ME touche. Le beau est un rapport entre moi et la chose. Selon Kant, sans observateur, l’objet n’est plus ni beau ni laid, c’est en ce sens que la beauté est subjective… mais tend à l’universalité. Comment ? Nos intérêts sont ce qui nous différencie . Seulement, deux regards désintéressés devraient, en principe, trouver beau un même objet. Si nous tombons dans des positions différentes, c’est qu’un de nous deux ne fait pas abstraction de ses intérêts. Nous devons nous oublier dans l’œuvre. Nous devons n’être que purs regards.  l’art n’est pas utile.  D’où les concepts de beauté adhérente et libre  L’art est universel sans concept  Les divergences de goût naissent du manquement au principe esthétique de désintéressement. II. Beauté artistique et beauté naturelle. On distingue trois époques de l’esthétique comprenant des rapports différents entre beauté naturelle et beauté de l’esprit. 1. Le moment où la nature est le modèle par excellence. 2. le moment où œuvre naturelle et œuvre de l’esprit sont à égalité 3. Le temps de l’apogée de la beauté de l’esprit sur le modèle naturel. a) le primat de la beauté naturelle. Dans un premier temps, les penseurs et les théoriciens ont admis une supériorité de la beauté naturelle. Les artistes reproduisant des paysages ou brossant des portraits ne produisaient que le pâle et joli reflet de la perfection naturelle. L’art se devait donc d’imiter au mieux la nature, œuvre de Dieu. Toute l’esthétique classique repose sur cette imitation. Le modèle est la nature, et le modèle est l’idéal. Comment a-t-on pu passer à l’art contemporain si on reste dans le cadre d’une telle définition de l’exercice artistique ? Là encore, il est nécessaire de se pencher sur le deuxième temps de la conception de l’art, le moment kantien : « L’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose ». Une belle représentation d’un paysage est, au même titre que la belle représentation d’une chose qui n’est rien de naturelle, une œuvre d’art. Il n’y a pas de supériorité d’un modèle artistique. b) un art supérieur à la nature. L’esthétique de l’époque romantique est l’esthétique du prestige de l’esprit. Pour Hegel notamment, l’art est infiniment supérieur à la nature parce qu’il est l’œuvre de l’esprit. La nature n’est plus un modèle mais un prétexte pour que je fasse une œuvre personnelle. C’est l’émergence de l’individualisme. L’artiste prend plus d’importance que l’œuvre (pensons à la célèbre anecdote : un garçon de café reconnaît Pablo Picasso à une de ses tables. Il lui offre sa consommation et lui demande une petite esquisse. Le peintre lui offre un gribouillis arraché au bord de la nappe qui tient plus de la signature que du croquis. Ce qui compte, ce n’est pas le temps que le gribouillis a pris pour être réalisé, c’est toutes les années et tout le prestige qu’il porte en ses traits). L’art est une puissance propre, et bientôt « c’est la nature qui commence à ressembler à l’art » (Oscar Wilde). Il arrive qu’on dise en regardant une jeune femme plantureuse qu’elle est « un Renoir incarné » ou, qu’en admirant un paysage, on dise admirer « un Monet ». 

« Pour Kant, le beau est en moi mais je ne suis pas enfermé dans ma sensation.

L’agréable n’est pas le beau.

Ce n’est pas parce que je trouve une chose agréable qu’elle est belle.

 Philosophie classique : la beauté est une essence, elle est objective et si je ne la vois pas quand elle se présente c’est seulement que je n’ai pas su la voir.  Philosophie empiriste : c’est le triomphe de la subjectivité.

Si je ne trouve pas l’œuvre belle, alors c’est que pour moi elle n’est l’est pas.

Je dois admettre qu’elle peut l’être pour quelqu’un d’autre. Comment comprendre que je peux, avec Kant, avoir le beau en moi, mais que je ne peux émettre un jugement esthétique sur le critère de la sensation (agréable) ? a) Le beau est ce qui fait l’objet d’une satisfaction désintéressée.

Le beau est différent de l’utile.  l’utile est le rapport instrumental de moi à la chose.  L’art implique un rapport libre à l’objet.

Le problème de l’actualité du design fait problème.

C’est une esthétique fonctionnelle.

Kant dirait du design que c’est un concept bâtard.

L’art comme la morale sont, impliquent le désintéressement. Premier point : l’art est différent de l’utile .

Est utile ce qui satisfait directement ou indirectement un besoin (même si on pense plus souvent aux choses qui répondent indirectement à nos besoins quand on pense à la notion d’utilité : outil, argent, machine…).

L’œuvre ne satisfait pas un besoin.

On ne se demande pas quelle utilité peut bien avoir l’œuvre .Une œuvre ne sert à rien.

D’ailleurs Théophile Gautier, parnassien, ne disait-il pas « Tout ce qui est utile est laid » ? (Cf.

Texte §43).

Pour revenir au fameux problème de la bâtardise du design , Kant appelle la beauté d’un objet utile une beauté adhérente (dans le cas où l’objet considéré et d’abord soumis à d’autres critères qu’au critère de beauté.

Ex : je trouve un vêtement beau.

Son critérium premier n’est pas de plaire mais d’habiller).

Contre la beauté adhérente, Kant érige le concept de beauté libre, à savoir une beauté de l’objet que n’est pas « surajoutée » à un premier critère qui n’a rien d’esthétique (Ex : la toile de Giorgio Morandi est belle, elle n’a pas de fonction).

La beauté libre est supérieure à la beauté adhérente parce qu’elle est belle et rien d’autre.

Dans certains cas, le surplus de la beauté adhérente d’un objet utile peut être tellement exacerbé que l’objet peut devenir une œuvre de beauté libre.

Prenons l’exemple de l’arme.

De tout temps, les hommes ont ressenti le désir d’embellir leurs armes au point que certains sabres par exemple, tellement esthétisés, ne servent plus qu’à décorer les murs.

Ces armes perdent leur fonction première.

b) Est beau ce qui plait universellement sans concept .

L’utile est reconnaissable comme tel parce que nous avons le concept de la chose.

Un stylo est utile s’il remplit ses fonctions : il me permet d’écrire.

Or, nous n’avons pas de concept du beau, cependant il tend à plaire au plus grand nombre.

Qu’on cherche la beauté dans la nature ou dans l’artificialité, on s’accorde généralement tous sur ce point : la beauté est un temps d’arrêt dans la contemplation.

La beauté répond à un besoin différent de tous les autres, le besoin de l’esprit.

On ne peut pas prouver qu’une chose est belle parce que nous n’en avons pas de définition (on peut prouver que l’énergie rayonnante a une structure discontinue grâce à la théorie de Planck, on ne 2. »

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