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« Le roman est un vaste champ d'essai qui s'ouvre à toutes les formes de génie, à toutes les manières. C'est l'épopée future, la seule probablement que les mœurs modernes comporteront désormais. »

Publié le 04/11/2016

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On a coutume de voir dans le xixe siècle le « siècle du roman ». Et de fait, même si le roman ne naît pas avec lui, c’est bien le xixe siècle qui en assure et la promotion et la dignité. En effet, longtemps considéré comme un genre mineur (Boileau n’en parle pas dans L'art poétique) ou un délassement, le roman (dont l’étymologie marque l’origine bâtarde : le roman c’est un texte de langue vulgaire par opposition aux œuvres nobles en latin) n’est devenu un genre à part entière qu’avec les Balzac, Stendhal, Flaubert, c’est-à-dire avec des écrivains qui furent romanciers et ne furent que romanciers (s i 1 ’on excepte les œuvres théâtrales ou les pamphlets qui n’auraient sans doute pas assuré à leurs auteurs gloire et succès). Les poètes — Hugo, Vigny, Nerval, Gautier, etc. —, les dramaturges — Dumas, Villiers — ne dédaignent pas d’entrer dans la voie romanesque; 

A l'aide d'exemples précis tirés de vos lectures vous illustrerez cette définition du roman donnée par Sainte Beuve il y a un siècle et vous apprécierez la justesse, de ses prédictions.

« DEV OIR RÉDIGÉ On a cou tume de voir dans le xrx e siècle le « siècle du roman n .

Et de fait, même si le roman ne naît pas avec lui, c'est bien le xrx e siècle qui en assure et la promotion et la dignité.

En effet, lo ngtemps considéré comme un genre mineur (Boileau n'en parle pas dans L'art poétique) ou un délassemen t, le roman (dont l' éty molog ie marque l'origine bâtarde : le roman c'est un texte de langue vulgaire par opposition aux œuvres nobles en latin) n' est devenu un genre à part entière qu'avec les Balzac, Stendhal , Flaub ert, c'est-à-dire avec des écrivains qui furent romanciers et ne furent que romanciers 1 'on excepte les œuvres théâtrales ou les pamphlets qui n'auraient sans doute pas assuré à leurs auteurs gloire et succès).

Les poètes -Hugo, Vigny, Nerval, Gautier, etc.

-, les dramaturges -Dumas, Villiers - ne dédaignent pas d'entrer dans la voie romanesque ; il n' est jusqu'au jeune Bonaparte qui n'ait ébauché un roman, Clisson! Ce succès du roman -que laissaient deviner les réussites du siècle précédent (Gil Bias, Manon Lescaut, La nouvel le Hél oïse en France , les récits de Swift, Fielding ou Richardson en Angleterre ; les débuts de Gœthe en Alle mag ne, etc.) s'explique sans doute par des raisons sociolog iques (public plus vaste mais moins cultivé) ; mais il ne faudrait pas sous-estimer les raisons purement inhé­ rentes au genre (souplesse, imagination, absence de règles, etc.) qui lui permettent de s'ouvrir « à toutes les formes de génie, à toutes les manières n .

* * * « Vaste champ d'essai >> selon la formule de Sainte-Beuve, le roman se prête à toutes les inventi ons, aussi bien formelles que thématiques, idéologiques qu'esthétiqu es.

Échappant à toute loi (aucune « règle >> comme dans la tragédie, aucune « technique >> comme dans la versification) il est par définition le domaine où 1 'impossible devient possible : que le narrateur soit présent ou qu 'il s'efface derrière ses personnages, que le récit emprunte à la réalité ou s'en éloigne volontairement, que l'intrigue soit statique ou à rebondisseme nts, que 1 'œuvre se resserre en un mince volume ou emplisse les nombreux tomes d'un roman-cycle ou fleuve, qu'im porte! Il n'est jusqu 'aux genres voisins qui ne soient assi­ milés au point que l'on parle de prose poétique ou de récit dra­ matique ! Une nouvelle discipline vient-elle à naître que le roman 141. »

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