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L'IMAGINATION CREATRICE

Publié le 31/03/2011

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       Une longue tradition fait de l'imagination une faculté de reproduction d'un réel existant en lui-même. L'imagination a peu de part dans l'élaboration de la vérité : c'est la raison qui nous permet seule d'aller au-delà des apparences, lorsqu'elles dépassent la capacité d'enregistrement de la perception ; l'imagination imite la « nature «, dans les productions littéraires ou dans la peinture, dans la transcription des caractères, des passions. Elle a certes le pouvoir de concentrer ce qui est imité, de choisir dans le réel pour élaborer une œuvre qui soit belle pour tous, mais elle invente peu ; si elle le fait, ce sera pure fantaisie, vouée au mieux à la distraction.  C'est ainsi que l'art classique est voué à l'imitation de la nature, et que l'œuvre la plus forte sera celle qui est la plus fidèle dans la ressemblance avec la réalité. Cela ne signifie pas que les œuvres classiques soient en réalité dépourvues d'imagination « créatrice « mais la pensée esthétique et psychologique de cette époque ne permet pas de la concevoir, et exerce une forte contrainte sur la forme des productions artistiques.  Un courant contraire existe cependant en Europe à la même époque, laissant une place plus grande à une imagination qui laisse libre cours à la fantaisie, à une invention plus libre par rapport à la réalité prosaïque donnée par la seule perception : le Baroque.

« Pour Bachelard, cette théorie appauvrissante doit être critiquée.

L'imagination créatrice a de toutes autresfonctions que l'imagination créatrice.

Dans l'Air et les songes (1943), il pose un paradoxe important : « on veuttoujours que l'imagination soit la faculté de former des images.

Or, elle est plutôt la faculté de déformer les imagesfournies par la perception.

Elles est surtout la faculté de nous libérer des images premières de changer les images »C'est un moteur de création qui déforme, transforme, libère.-Les images de la perception, reproductibles existent, bien sûr, mais elles sont pauvres , et nous y sommesattachés par l'habitude.-L'imagination créatrice les transforme, ne travaille pas sur des images toutes faites, elle ouvre et crée un nouveaumonde, elle crée un imaginaire.« Elle est dans le psychisme humain l'expérience même de l'ouverture (….) de la nouveauté.

Plus que toute autrepuissance, elle spécifie le psychisme humain »L'imagination, c'est l'esprit à l'œuvre, se dégageant de la réalité (celle qui est donnée dans le monde quotidien). B- La mobilité des images. L'imagination n'a pas affaire à des tableaux d'images fixes, stables : les images sont mobiles.

La pensée classiquecroît pouvoir décrire des formes.

Il faut en réalité, saisir des images mouvantes, en perpétuel mouvement.

Le poète,par exemple, parvient avec des mots ‘qui ont tendance à figer les choses), à rendre comte, avec toutes lesnuances requise, de la délicatesse des mouvements imaginaires.Dans ses ouvrages consacrés à la poétique des images, Bachelard s'efforce de montrer la vie trépidante des images,qui prennent naissance dans la façon particulière de l'artiste de créer et de vivre des images issues de l'imaginairecollectif ; il s'attache particulièrement à l'imagination des éléments- Eau, terre, feu-Telle qu'elle existe presqueuniversellement dans toutes les sociétés.

L poète rêvant, crée des images originales, par transformation, et, s'ilpeut être compris, c'est parce son imaginaire à puisé à la source de l'imaginaire collectif, sans que cela soit vraimentconscient ni chez l'artiste ni chez le lecteur ou le spectateur.

C'est ainsi que Bachelard peut tenter de faire unepsychanalyse de l'imagination élémentaire.Citation : « par l'imagination, nous abandonnons le cours élémentaire des choses.

Percevoir et imaginer sont aussiantithétique que présence et absence.

Imaginer, c'est s'absenter, c'est s'élancer vers une vie nouvelle » C-La fonction de l'irréel. L'imagination est une importante fonction de l'esprit, qui nous conduit du réel vers les images.

Dans ses œuvres surl'imagination, Bachelard suit le mouvement de l'imagination par l'enchaînement des images.Certains poètes se contentent de déguiser la réalité, mais changent notre regard sur des choses que nous avionsmal vues.D'autres, plus personnellement imaginatifs, nous emmènent dans le monde de l'imaginaire ; voir Rimbaud, par ex.Bachelard veut examiner le « trajet continu du réel à l'imaginaire ».

Pour lui, la fonction imaginative est vitale : « unêtre privé de la fonction de l'irréel est un névrosé aussi bien que l'être privé de la fonction du réel » L'imaginationn'est pas un simple instrument de représentation au service de la connaissance ; elle fait partie de nous, en tantqu'êtres humains ; Elle ne nous montre pas un spectacle à contempler passivement, elle nous change de l'intérieurau point que nous sentons l'image vivre en nous autant que nous la voyons.

Notre monde est une réalité tisséed'imagination. D- le droit de rêver. Les images sont ambigües et instables, contrairement aux concepts établis par la raison.

Leur mouvement, souventincertain, est commandé, selon Bachelard, par les éléments fondamentaux de la matière : c'est sur l'air, la terre,l'eau, le feu et les images qu'ils suscitent, quasi universellement pour Bachelard, que se construisent les images.

Parexemple, l'air déterminera un mouvement ascensionnel, une verticalité des images.

Il range les poètes selon leséléments qui les marquent le plus : Novalis, le feu ; E.

Poe, l'eau ; Nietzsche, l'air.

Lire le texte 27.

Il replace leconseil rationaliste de bien voir par celui de bien rêver, en restant fidèle à l'onirisme des archétypes inscrits dansl'inconscient humain.Bachelard revendique donc un droit à rêver, mais pas n'importe comment.

C'est la rêverie active, qui affronte leschoses matérielles, guidée par les mouvements du corps au contact de la matière, qui doit être développée.

Par ex.l'ouvrier qui travaille près d'un four expérimente les rêveries associées à la chaleur.

« Enlevez les rêves, vousassommez l'ouvrier.

« On ne fait rien à contrecœur, c'est-à-dire à contre-rêve »Le droit de rêver n'est pas le droitde dormir, mais de vivre éveillé les images de la vie réelle.Bachelard analyse les images des grands poètes, qui utilisent les mots, non pour décrire des images, mais pour fairerêver le lecteur.

Ex.

Nom de pays dans Du Côté de chez Swann. Cette réhabilitation de l'imagination nous fait revisiter d'un œil neuf l'ensemble des activités humaines, comme larecherche scientifique.. »

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