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QU’EST-CE QUE S’ORIENTER DANS LA PENSÉE ? d’Emmanuel Kant

Publié le 01/10/2015

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kant

 

 

Œuvre philosophique d’Emmanuel Kant (1724-1804), parue en 1786 dans la « Berlinische Monatschrift », organe de l’ « Auf-klârung ». L’intérêt historique et philosophique de cet écrit réside en ce qu’il condamne tant la position intellectualiste que la position fidéiste devant le problème théologique, et qu’il marque en même temps une des étapes de la formation de la pensée critique. Sans leur dénier toute utilité, Kant ne reconnaît aucune valeur de démonstration aux preuves théoriques de l’existence de Dieu, qu’il s’agisse de celles de Descartes ou de celles de Mendelssohn. Intuition transcendante, la foi seule ne peut, aux yeux de Kant, offrir à la vérité un fondement solide ; même la tradition ou la révélation exigent le consentement de la raison. De même que dans le monde sensible nous nous orientons grâce au sentiment subjectif de l’espace, nous nous orientons dans le monde supra-sensible en vertu du « besoin » qu’a la raison de croire en certaines idées, c’est-à-dire d’en affirmer la réalité sans en fournir de preuve théorique : elle choisit dans le vraisemblable. Il convient d’examiner de plus près quelle est la nature de ce « besoin », puisqu’il existe des notions supra-sensibles dont on ne sent pas le besoin ; d’autres, comme celle d’un Premier Être, intelligence et bonté suprêmes, dont on éprouve le besoin impérieux ; d’où le « droit du besoin », qui est pour Kant une raison subjective de supposer ou d’admettre ce que la raison ne peut prétendre savoir au moyen de principes objectifs, de s’orienter dans la pensée, dans l’espace incommensurable du supra-sensible, rempli d’épaisses ténèbres. Non seulement notre raison éprouve le besoin de fonder la notion du fini sur celle de l’infini, mais ce besoin s’étend aussi à

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