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la classe, un espace d'interaction

Publié le 29/09/2014

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La classe, un espace d'interaction On ne peut pas parler d'enseignement/apprentissage des langues sans parler de la communication écrite et orale. L'acquisition d'une compétence de communication (ou capacité d'un locuteur de produire et d'interpréter des énoncés appropriés à une situation donnée) pour les apprenants est devenue le cheval de bataille des didacticiens qui ont fait appel à différents domaines des sciences du langage et des sciences humaines pour mettre en place des procédés et des objets d'enseignement favorisant la maîtrise de la dite compétence. A la croisée des ces domaines mis en ?uvre se trouve la notion d'interaction. En classe de français, et en classe de langue en général, les interactions se caractérisent par le fait que le langage est à la fois l'objet de l'enseignement/ apprentissage et son médiateur. Ce travail a pour objet les interactions en classe de français. Il s'ouvre sur une définition de la notion d'interaction et des échanges en classe, puis propose une description des caractéristiques et des mécanismes de l'interaction. Cette description est suivie d'une présentation des types d'interaction, des partenaires interactants et des rapports qu'ils entretiennent. 1-La notion d'interaction : vers une définition Vu son caractère transversal et polysémique, la notion d'interaction n'a pas qu'une seule définition. Etymologiquement, le mot « interaction » se compose de « inter » qui signifie « relation mutuelle » et « action » qui signifie «produire un effet ». L'interaction serait donc au sens large une relation entre deux ou plusieurs acteurs où chacun essaye de produire un effet sur l'autre, d'agir sur l'autre. La transversalité et la polysémie du concept d'interaction se reflètent dans la définition que donne VION (1992 :17) à la notion d'interaction. Pour lui, il s'agit de « toute action conjointe, conflictuelle ou coopérative, mettant en présence deux ou plus de deux acteurs. A ce titre, le concept recouvre aussi bien les échanges conversationnels que les transactions financières, les jeux amoureux que les matchs de boxe ». Dans cette définition de VION, C'est donc des relations sociales, analysées par GOFFMAN.E vingt ans avant, qu'il s'agit ici. D'ailleurs, pour GOFFMAN.E (1973: 23) « par l'interaction on entend à peu près l'influence réciproque que les participants exercent sur leurs actions respectives lorsqu'ils sont en présence physique immédiate les uns des autres ». Il est donc question d'un agir (action) qui permet d'influencer le comportement de son interlocuteur par son propre comportement. Nous retrouvons cette influence dans cette définition qui considère l'interaction comme un "système de comportements de différents partenaires qui s'influencent réciproquement dans des actions concrètes" (Cranach et al. 1980 : 78). Dans ce sens, BANGE.P (1990 :52) conclut qu'« une interaction est donc une action sociale réciproque, c'est à dire qui s'exerce à la fois dans le sens de A à ? et dans celui de ? à A ». L'un et l'autre des partenaires de l'interaction sont à la fois émetteur et récepteur sans se limiter à une succession de stimulus-réponses (actions réactions). A ce propos, JACQUES.F (1985 :209) écrit : «  Une interaction effective n'est évidement pas une action ou une réaction qui passe de l'un à l'autre, ni même l'influence réciproque que les partenaires exercent sur leurs actions respectives par l'intermédiaire de l'image qu'ils se donnent (GOFFMAN.E), mais le processus synchronique qui s'effectue entre eux en tant seulement qu'ils sont en relation ». Il s'agirait donc de négociation, de compromis et d'ajustement social et relationnel entre des interactants ayant des objectifs différents et cherchant à trouver un terrain d'entente. Il ne serait plus question d'un but au niveau de l'interaction, mais de réciprocités des motivations des interactants. « Il n'y a donc pas lieu de parler d'un but de l'interaction comme on le fait souvent implicitement de manière erronée : le seul but commun des interactants est d'interagir, de communiquer, c'est un but formel. Il convient de parler de l'accord négocié entre les acteurs sur les buts individuels de chacun et sur le degré de compatibilité entre les buts. L'interaction n'est pas une harmonie, mais un compromis, c'est à dire toujours plus ou moins un conflit » (BANGE. P.  1990: 65) Selon Kerbrat-Orecchioni (1990), « d'une manière générale, on entend par interaction la détermination réciproque et continue des comportements des partenaires en présence ». il ne pourrait pas donc y avoir d'interaction sans partenaires. Le modèle SPEAKING de HYMES qui vise à définir le compétence de communication compte parmi ses composantes les Participants dans l'interaction. Ce modèle se compose des éléments suivants : Setting (le cadre) : c'est le cadre physique (lieu et moment de l'interaction) et le cadre psychologique (comportement et état psychologique des interactants) Participants (les interactants) : ce sont l'émetteur, le récepteur et les autres personnages participant à l'interaction même s'ils ne prennent pas la parole Ends (les finalités) : il s'agit des objectifs (les intentions) de l'interaction et de ses résultats. Acts (les actes) : ce sont les actes langagiers, c'est une réalité instaurée par l'énonciation. Keys (la tonalité) : il s'agit de l'aspect psychologique de l'échange et de ses particularités. Instrumentalities (les instruments de communication) : ce sont les différents canaux de communication et les codes qui leur correspondent. Norms (les normes) : ce sont les règles sociales de comportement linguistique et social. Il s'agit des normes d'interaction et d'interprétation. Genre (les genres discursifs) : ce sont les types de discours à déterminer selon les conventions langagières des interactants. Ce modèle de HYMES.D (1972) vient préciser la dimension sociale de la compétence de communication qui, pour Hymes, comporte deux composantes qui chacune correspondant à des savoirs et savoir-faire précis. HYMES parle de : - 1) Compétence grammaticale qui se rapporte aux savoirs relevant des règles linguistiques. C'est la compétence linguistique de CHOMSKY.N (1965). - 2) Compétence socioculturelle qui comprend les savoirs et savoir-faire relatifs aux règles d'usage de type social ou culturel. De ce fait la compétence de communication permet au locuteur de communiquer dans différents contextes culturellement significatifs et d'adapter son message à la situation. HYMES.D, à travers son modèle Speaking, a montré le caractère complexe de l'interaction sociale et la place primordiale qu'occupent les interactants (les participants). On ne peut pas parler d'interaction sans interactants car elle se construit dans l'échange. En effet, d'après MAINGUENEAU.D (1998 : 40) : « toute énonciation, même produite sans la présence d'un destinataire, est en fait prise dans une interactivité constitutive, elle est en fait un échange, explicite ou implicite, avec d'autres énonciateurs, virtuels ou réels, elle suppose toujours la présence d'une autre instance d'énonciation à laquelle s'adresse l'énonciateur et rapport à laquelle il construit son propre discours. » 2-Les composantes de l'interaction en classe de langue En classe de langue, les interactions englobent tous les rapports entre des énonciateurs et un objet d'apprentissage. Ces éléments s'influencent les uns les autres. POSTIC.M (1979: 154) s'est intéressé aux interactions dans l'espace-classe. Selon lui, « L'interaction est la réaction réciproque, verbale ou non verbale, temporaire ou répétée selon une certaine fréquence, par laquelle le comportement de l'un des partenaires a une influence sur le comportement de l'autre ». Pour analyser l'interaction en classe, on travaille sur les transcriptions d'interactions réelles, observées en plein cours. La transcription n'informe pas seulement sur tout ce qui est verbal et vocal mais aussi sur le kinésique. CICUREL.F et BLONDEL.A (1997) ont distingué six composantes essentielles de l'interaction dans l'espace classe : Un but : qui est dans notre cas une langue à transmettre. Ce but est prédéfini par le programme en vigueur. Des interactants qui ont des rôles pré-établis par l'institution et par le rituel de la communication en classe. Un cadre spatio-temporel déterminé par l'institution. Des stratégies discursives permettant d'utiliser le langage par l'enseignant ou par les apprenants. Un déroulement ritualisé obéissant à des règles sociales et institutionnelles. Un canal : c'est généralement l'oral qui est privilégié, sans exclure l'écrit. Dans leurs travaux respectifs, VION et KERBRAT-ORECCHIONI se sont intéressés aux composantes de l'interaction. Ils en distinguent trois : La composante humaine : ce sont les interactants, participant directement à l'échange ou y assistant. L'importance de la composante humaine au niveau de l'interaction vient notamment du fait qu'elle est indissociable des facteurs psychologiques et des facteurs culturels qui influent sur les échanges et sur l'interprétation des propos de chacun des interactants selon la situation. La notion de situation : A ce propos KERBRAT-ORECCHIONI (1990) a écrit : « Pour les participants, l'identification correcte des données contextuelles est nécessaire pour qu'ils puissent interpréter correctement les événements verbaux et non verbaux qui défilent tout au long de l'interaction (?) et pour qu'ils puissent eux-mêmes adopter les comportements appropriés (?). A contrario, une mauvaise identification du cadrage peut avoir sur l'interaction des effets désagréables voir catastrophiques ». Toute interaction s'inscrit dans un contexte, c'est-à-dire dans une situat...

« participants exercent sur leurs actions respectives lorsqu’ils sont en présence physique immédiate les uns des autres ».

Il est donc question d’un agir (action) qui permet d’influencer le comportement de son interlocuteur par son propre comportement.

Nous retrouvons cette influence dans cette définition qui considère l’interaction comme un " système de comportements de différents partenaires qui s'influencent réciproquement dans des actions concrètes " ( Cranach et al.

1980 : 78).

Dans ce sens, BANGE.P (1990 :52) conclut qu’« une interaction est donc une action sociale réciproque, c'est à dire qui s'exerce à la fois dans le sens de A à В et dans celui de В à A ».

L’un et l’autre des partenaires de l’interaction sont à la fois émetteur et récepteur sans se limiter à une succession de stimulus-réponses (actions réactions).

A ce propos, JACQUES.F (1985 :209) écrit : « Une interaction effective n’est évidement pas une action ou une réaction qui passe de l’un à l’autre, ni même l’influence réciproque que les partenaires exercent sur leurs actions respectives par l’intermédiaire de l’image qu’ils se donnent (GOFFMAN.E), mais le processus synchronique qui s’effectue entre eux en tant seulement qu’ils sont en relation ».

Il s’agirait donc de négociation, de compromis et d'ajustement social et relationnel entre des interactants ayant des objectifs différents et cherchant à trouver un terrain d’entente.

Il ne serait plus question d’un but au niveau de l’interaction, mais de réciprocités des motivations des interactants.

« Il n'y a donc pas lieu de parler d’un but de l'interaction comme on le fait souvent implicitement de manière erronée : le seul but commun des interactants est d'interagir, de communiquer, c'est un but formel.

Il convient de parler de l'accord négocié entre les acteurs sur les buts individuels de chacun et sur le degré de compatibilité entre les buts.

L'interaction n'est pas une harmonie, mais un compromis, c'est à dire toujours plus ou moins un conflit » (BANGE.

P.

1990: 65) Selon Kerbrat-Orecchioni (1990), « d’une manière générale, on entend par interaction la détermination réciproque et continue des comportements des partenaires en présence ».

il ne pourrait pas donc y avoir d’interaction sans partenaires.

Le modèle SPEAKING de HYMES qui vise à définir le compétence de communication compte parmi ses composantes les Participants dans l’interaction.

Ce modèle se compose des éléments suivants :. »

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