Devoir de Philosophie

NOEL

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

1. Lecture - Noël d'enfant. J'avais un peu plus de huit ans et c'était la nuit de Noël. Comme à l'habitude, maman nous avait servi le traditionnel repas, nous avions ri et joué ensemble, puis, nous étions allés au lit sans oublier de placer nos chaussures devant la cheminée Je me réveillai. Comme il faisait froid cette année-là ! Je ne bougeais pas plus qu'un oiseau blotti au creux de son nid. Autour de moi, c'était la nuit profonde et noire. On n'entendait que le souffle régulier et puissant du père, à travers la porte entrouverte de la chambre voisine. Au bout d'un moment, je me décidai. Retenant ma respiration, je posai le pied sur le pavé glacial. Ma longue chemise de nuit m'embarrassait les jambes. Je soulevai mon oreiller. Je pris deux paquets enveloppés dans du papier bleu, le papier bleu des couvertures de cahiers d'école. Lentement, j'avançai vers la chambre de mes parents, serrant les paquets contre moi. Je me mis à genoux. Je poussai la porte qui grinça. Père se retourna dans son lit et respira bruyamment. J'avais peur. Puis il reprit son souffle régulier. A genoux, toujours, j'allais avec prudence. Je ne respirais plus. Enfin, j'atteignis la cheminée Malgré l'épaisseur de la nuit, je distinguai des taches blanchâtres sur le sol... Le père Noël était passé ! A tâtons, je découvris mes propres chaussures, puis celles de père, puis les fines bottines de maman Je glissai un paquet dans l'une des bottines, je déposai l'autre dans la grande chaussure de père. Le paquet était petit et fit du bruit en tombant au fond. Puis avec les mêmes précautions, je regagnai le lit chaud et douillet qui m'attendait. Bientôt, je m'endormis avec mes rêves... Tiens, dit mon père le lendemain matin, qu'est-ce que c'est que cela ? » Il sortit de son soulier le paquet bleu. Mais, j'ai quelque chose aussi », dit maman. Père ouvrit lentement son paquet. J'étais suspendu à ses doigts. Eh bien ! dit-il, si je m'attendais . » Il découvrait une vieille montre d'acier au bout d'une chaîne rouillée. La grande aiguille et le verre manquaient. Père tournait la montre entre ses doigts sans rien dire. Et toi, maman, qu'as-tu trouvé ? — Ceci, dit maman, et elle présenta deux bobines de fil... » Puis elle déplia un long ruban rose qui provenait d'une boîte de dragées. Père et elle se lancèrent un coup d'oeil. Papa examinait sa montre d'un air absorbé. Il la mit à son oreille. « Elle ne marche pas », dis-je avec assurance. Cette fois, mes parents rirent franchement. Ils m'embrassèrent. Maman, dit mon père, je crois que le père Noël n'a jamais été aussi généreux que cette année. Je le pense bien. Mais cela m'avait coûté cher. J'avais dû donner à Calbrix 45 billes pour qu'il consentît à me les échanger contre la montre, les bobines et le ruban. C'était tout ce que je possédais. D'après Georges LE SIDANER - A la Volette. Julliard

Liens utiles