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ACTE IV - LA NUIT DE NOEL. BRAND D'IBSEN

Publié le 03/05/2011

Extrait du document

ibsen

Le soir de Noël suivant, Agnès est seule dans la salle du presbytère. Alf est mort, par la fenêtre elle aperçoit le cimetière où il repose. Elle est obsédée par le souvenir douloureux, elle se sent lasse et a changé : avec Brand elle est comme une enfant craintive. Mais lui blâme sa façon de cultiver la mémoire d'Alf. Il souffre, lui aussi, mais d'une autre manière, et c'est ce conflit entre deux êtres qui s'aiment qui sera tout le sujet de ce quatrième acte. Au commencement, Agnès attend son mari qui a dû traverser le fjord par un gros temps pour visiter un paroissien qui l'appelait. Il arrive, couvert de neige. Elle le prend dans ses bras.

ibsen

« Oh, pourquoi meurtrir la plaie Sans pitié, au plein de l'affre Ce que, dur, tu dis cadavre, c'est l'enfant, pour moi,encore.

Ame et corps sont confondus ; je ne peux pas, comme toi, distinguer entre les deux,Alf, qui dort là sous la neige, est mon Alf là-haut au ciel !BRAND.Mainte plaie doit être ouverte pour que ton mal se guérisse.AGNÈS.Oui, mais sois patient au moins;...

guide-moi sans me heurter.Soutiens-moi, affermis-moi ;parle-moi bien doucement.

Toi de qui la voix puissantetonne dans les moments graves où une âme unit ses forces pour atteindre son salut...

N'as-tu pas le chant amènequi apaise la douleur ?N'as-tu pas des mots calmants, qui indiquent une aurore ? Dieu, que tu m'as fait connaître Est un roi en sonchâteau ;...

puis-je m'adresser à luidans mon pauvre deuil de mère ?BRAND.Crois-tu mieux de t'adresser à ce Dieu que tu connaissais ?AGNÈS.Non, jamais, jamais à lui !Et parfois, pourtant, j'éprouve un désir de m'en allervers des lieux où luit une aube.Ici intervient un thème nouveau.

Agnès est amenée à dire au cours de la conversation que la vieille église est troppetite, et Brand est tout surpris, car il l'a déjà entendu dire, notamment par Gerd, au premier acte.

C'est une idéequi est dans l'air.

Agnès n'a d'ailleurs pas de raison à donner : c'est une impression, voilà tout.

Brand n'a pas cetteimpression, mais il n'a rien non plus à objecter, et il est disposé à écouter sa femme, surtout dans une question oùle sentiment joue un plus grand rôle que sa logique.

Il finit par adopter entièrement son idée.

Et, elle,reconnaissante, promet de ne plus penser à Alf de la façon qu'il réprouve :BRAND ...

Oui, tu viens de dire des paroles lumineuses ;...

J'hésitais, tu m'as guidé, et mon oeuvre est éclairée.

Dieun'a qu'une maigre église ;...soit, on la bâtira grande ! Maintenant, je vois bien mieuxce qu'en toi Dieu m'a donné ; à mon tour je te supplie : reste près, ne t'en vas pas !AGNÈS.Ma douleur je secouerai, et mes larmes sécherai,fermerai, comme une tombe, mon réduit de souvenir ; entre lui et moi feraicouler une mer d'oubli, toute joie effaceraidu me.-lu monde de mes rêves, seulement serai ta femme.BRAND.Aux sommets la route monte.AGNÈS.Oh, mais oublie ta rigueur.BRAND.Un plus grand par moi commande.Un de qui toi-même a ditqu'un vouloir, même impuissant, trouve grâce devant lui.Et elle va préparer une table de Noël aussi brillante que l'an dernier.

Elle dit en sortant, pour montrer à quel pointelle est convertie aux vues de Brand :Dans la salle, s'il regarde,Dieu verra sa fille punie,son fils châtié au coeur humble, enfants qui, soumis, comprennent qu'en réponse à son courrouxils ne doivent pas, revêches,se refuser à la joie.Vois-tu trace encore de larmes ?Brand resté seul, admire sa femmeFerme en plein feu du martyre,et supplie Dieu de ne pas l'obliger, lui, à « lâcher sur elle les cruels vautours de la loi ».Cependant, on frappe, et nous avons, comme dans le troisième acte, un intermède fort utile pour reposer lecteursou spectateurs de scènes si douloureuses et de sentiments si constamment tendus, même quand on est en pleineidylle.

C'est encore le bailli, qui est venu, cette fois, pour s'avouer vaincu, car Brand a maintenant pour lui même lenombre.

Comme les élections approchent, le bailli, qui compte se présenter, voudrait bien avoir l'approbation deBrand, homme influent, au sujet de tout un programme de constructions par lequel il pense séduire les électeurs etrétablir son autorité locale diminuée.

Mais Brand lui apprend qu'il pense aussi à bâtir.

Il veut remplacer la vieille églisepar une neuve, et grande.

Il y consacrera l'héritage de sa mère.

Naturellement, le bailli, qui d'abord avait protestécontre la destruction de la vieille église, qu'il trouvait superbe, comprend que c'est sérieux, puisque les fonds sonttrouvés, et s'empresse de se rallier au projet du pasteur et de renoncer au sien, afin de s'associer à son ancienennemi.

Voilà donc le projet de Brand entre les mains d'un homme pratique.

L'église pourra être inaugurée à l'actesuivant.Au moment de sortir, le bailli dit qu'il va rechercher les membres d'une bande de bohémiens qui sont arrivés dans lecanton, ce qui l'amène à raconter que l'ancien amoureux de la mère de Brand, qu'elle avait évincé, a vécu ensuiteavec une bohémienne, et que Gerd est le résultat de cette union par désespoir.

Ibsen ne tirera qu'un maigre parti decette sorte de lien entre Brand et Gerd, ce qui donne à penser que cette histoire est seulement un reste d'une fable. »

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