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SUN YAT-SEN

Publié le 24/12/2011

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SUN YAT-SEN (1866-1925) Homme politique chinois. Sun Zhongshan (Sun Yat-sen) est le fondateur de la République chinoise et du Kuomintang (Guomindang), auxquels il a légué son idéologie : les « trois principes du peuple «. Né le 12 novembre 1866 dans une famille de paysans pauvres à quelques lieues de Macao, au coeur d'une région traditionnellement ouverte sur l'extérieur, il n'a que treize ans lorsqu'on l'envoie rejoindre son frère aîné établi à Hawaii. L'adolescent y acquiert une admiration sans bornes pour les méthodes occidentales qui font la prospérité de la communauté chinoise d'Honolulu ; il peut constater l'impéritie et l'injustice des méthodes chinoises lorsque son frère le renvoie au village natal. Le contraste entre le monde relativement américanisé où il vient de passer quatre années décisives (1878-1882) et l'univers traditionaliste qu'il retrouve se révèle assez vite insupportable : dès 1883, le jeune homme décide de s'installer à Hong Kong. Il se convertit aussitôt au christianisme et, dans le même temps, prend langue avec la puissante Triade (Sansehui), organisation secrète antimandchoue. Il obtient en 1892 un diplôme de « licencié en médecine et chirurgie «. La politique le sollicite, le radicalise. Il en fera son métier, et, ce faisant, inaugure un type encore plus nouveau dans la société chinoise en transition que celui de l'intellectuel frotté de techniques occidentales : celui du révolutionnaire professionnel, qui est au brigand ou au lettré de la tradition ce que le docteur, l'ingénieur ou le professeur sont au bachelier et au médecin. De 1896 à 1911, Sun Yat-sen mène l'existence errante du proscrit. Il ne remettra pas le pied sur le sol chinois avant d'être proclamé président de la République, à la fin de l'année 1911. Ayant coupé sa natte dès 1895 - le geste symbolise le refus d'obéissance aux Mandchous honnis -, il s'habille désormais à l'occidentale. Lorsqu'il résume l'ex-périence d'une décennie en une vaste somme (Sanmin Zhuyi, Les Trois Principes du peuple ou Le Triple Démisme, 1905), Sun Yat-sen rallie à son programme les divers groupes révolutionnaires ; il combine nationalisme, démocratie et socialisme (minsheng, ou « bien-être du peuple «). La formule continuera d'inspirer les générations révolutionnaires jusqu'en 1949, puis le régime nationaliste réfugié à Taïwan par la suite. Yves CHEVRIER

« "' -~ :::, Sun Vat-sen 2o3 dent de la République chinoise après le succès de la révolution en 1911.

Sun Vat-sen dirige également le Kuo­ mintang (Parti national du peuple), qu'il a fondé en 1900.

4 Rapidement supplanté à la tête de I'Ëtat par son rival conservateur Yuan Shlh-k'al (que soutiennent les puissan­ ces européennes et les Ëtats-Unis), Sun Vat-sen (1913) est contraint à la clandestinité, jusqu'au moment où la forma­ tion d'un gouvernement militaire de la Chine du Sud à Canton lui donne enfin l'occasion de mettre en œuvre ses idées.

De 1917 à sa mort en 1925, il organise démocra­ tiquement la gestion de la ville et amorce une politique d'expansion économique.

5 Au cours de ces dernières et épuisantes années de lutte, où il bénéficie du soutien de l'Union soviétique (Can­ ton est menacée par les forces conservatrices des " Sei­ gneurs de la guerre » du Nord et son gouvernement doit quitter la ville à plusieurs reprises), Sun Vat-sen précise sa pensée politique dans un volumineux ouvrage : cc Les Leçons sur les trois principes du peuple» (1924).

Le natio· nallsme doit resserrer l'unité nationale chinoise, la démo· cratie assurer l'égalité politique, le socialisme (cette leçon est inachevée) favoriser un essor équitable de l'économie.

6 La mort de Sun Vat-sen provoque la dissolution de l'alliance entre la bourgeoisie modérée du sud de la Chine et l'extrême gauche : les communistes chinois quittent le Kuomintang que Chiang Kai·shek dévie de son orientation première en le rapprochant des grands intérêts étrangers et des forces chinoises de conservation sociale.

La Répu· bllque populaire de Chine et la République chinoise de Taiwan se réclament égal·ement du nationalisme de Sun Vat-sen.

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Voir aussi : Chiang Kai-shek, Mao, Zhou Enlai.. »

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