Devoir de Philosophie

A quelles conditions les choses attirent-elles notre attention ?

Publié le 15/09/2014

Extrait du document

Il semble, à première vue, que ce sont les plus importan­tes : attirent l'attention les objets qui déclenchent une sensa­tion forte, imprévue ; d'où la théorie de Condillac pour qui l'at­tention est une sensation dominante et exclusive.

 

C'est là une illusion. Une explosion violente, par exemple, un éclair aveuglant dans une nuit sereine, déclenchent chez celui qui ne s'y attend pas une forte surprise ou même un choc émotionnel, mais point, sur le moment, une véritable attention. C'est après coup seulement, et non à cause de l'intensité de l'excitant physique, que peut se produire l'attitude attentive. D'ailleurs, cet effet de surprise n'est pas universel : dans un atelier de métallurgie, les ouvriers semblent insensibles aux coups de marteau qui assourdissent un visiteur. Effet de l'habi­tude, dira-t-on. C'est vrai, mais l'explication est éclairante ; en effet, l'habitude relève de la subjectivité.

« li.

- CONDITIONS SUBJECTIVES C'est donc surtout des prédispositions du sujet que dépend l'attention provoquée par les choses.

Il semble admis que seul le nouveau attire l'attention; effectivement, nous ne remarquons plus ce que nous voyons tous les jours.

Mais le nouveau ne nous retient guère -ne fixe pas notre attention -, s'il ne s'intègre pas dans un ensem­ ble connu permettant de le comprendre, en d'autres termes, dans l'ancien.

Bien plus, nous sommes moins attentifs au nou­ veau mal compris qu'à l'ancien dont la familiarité rassure.

Ce n'est donc pas par elles-mêmes que les choses attirent notre attention : leur action est conditionnée par nos dispositions subjectives.

Effectivement, dans les mêmes conditions extérieures, l'at­ tention vraie d'un individu à l'autre.

C'est qu'il n'y a pas de nouveau en soi ni d'ancien en soi : compte seulement ce que les choses sont pour chacun: l'intérêt qu'il leur porte.

Nous avons là le maître mot de la psychologie de l'attention: les choses attirent notre attention dans la mesure où elles nous intéressent.

Sans doute, il y a diverses sortes d'intérêts: des intérêts d'ordre intellectuel ou spirituel ; des intérêts immédiats et d'autres plus lointains ; des intérêts personnels ou égoïstes et ceux que nous portons aux autres ; enfin, dans ces différents couples d'intérêts qui s'opposent, les premiers relèvent de la spontanéité de la nature tandis que les autres supposent réflexion et choix volontaire.

Jamais, néanmoins, les choses n'attirent notre attention que si, d'une manière ou d'une autre, elles nous intéressent.

Conclusion.

- H n'y a donc qu'une manière d'attirer son attention et celle des autres vers les choses qui le méritent : "susciter et nourrir de grands et nobles intérêts.

). »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles