À quelles conditions peut-on comparer le vivant et la machine ?
Publié le 27/02/2008
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et de reproduction propre au vivant, par le modèle statique de la machine ? Ou bien (autre critique), le vivant,dans la complexité de son agencement, n'est-il pas beaucoup plus machine que toute machine possible, etn'est-ce pas la machine qui est une pâle copie du vivant ? Il faut interroger la notion de modèle : on peutconsidérer qu'il s'agit d'une transposition d'un ordre (le vivant) dans un autre (le mécanique) destiné à mieuxcomprendre l'ordre de départ en formulant sur lui des hypothèses à partir des propriétés de l'ordre d'arrivée.
Enclair : la machine a des traits communs avec le vivant, et d'autres caractéristiques (on peut soupçonner queces caractéristiques sont vraies aussi du vivant, mais cela reste à vérifier, si c'est vérifiable).
C'est ainsi qu'ilfaut distinguer des propriétés de la machine qui ne seront jamais transposables au vivant, sinon à titreopératoire (parce que c'est pratique) : on ne peut pas affirmer que le vivant, comme la machine, obéit à descauses finales, sinon pour faire des hypothèses qui demeurent à vérifier.
Il semble que le vivant fonctionnecomme une machine, dans laquelle tout sert à quelque chose en vue d'une fin.
Mais connaissons-nous chaquecellule d'un être vivant, chacune de ses fonctions ? Puis-je conclure sur un principe constitutif sur le vivant,qui ne soit qu'un principe finaliste/mécaniste (le mécanisme s'écarte d'abord du finalisme pour le rejoindre en unsens) à titre heuristique (pour trouver quelque chose) ? Pour ce sujet, il serait utile de travailler les notions demachine, vie, mécanisme, biologie, vitalisme, modèle, fin/finalité/finalisme, nature...
Introduction.
La biologie est la science des phénomènes de la vie.
La biologie comprend l'ensemble des sciences de la vie,soit du point de vue de leur objet (botanique et zoologie), soit du point de vue des formes et des rapportsentre les organes (l'anatomie), des fonctions (la physiologie), des gènes et de l'hérédité (la génétique), del'évolution des espèces (théories de l'évolution).
La connaissance des êtres vivants ne reçut le nom de biologiequ'au début du XIX ième avec Lamarck.
Ce n'est qu'à la fin du XVIII ième que cette connaissance connut unessor considérable en raison de l'introduction de la méthode expérimentale.
Elle devient alors une science ausens étroit du terme c'est à dire une science expérimentale.
Ces difficultés que rencontre la connaissance duvivant dans l'application de la méthode expérimentale n'indiquent-elles pas qu'il existe deux ordres hétérogènesde la nature, celui de la vie et celui de la matière ? En d'autres termes, la vie est-elle réductible aux processusphysico-chimiques de la matière ? La constitution tardive de la biologie comme science laisse supposer que lavie a d'abord suscité des explications non scientifiques.
Le modèle mécaniste a tenu un grand rôle dansl'histoire des théories biologiques.
Ce modèle est-il pertinent et efficace pour comprendre le vivant ?
Première partie: le vitalisme d'Aristote.
Aristote assimile la vie à l'âme, parce que c'est l'âme qui rend la vie possible.
Ce vitalisme s'accompagne d'unfinalisme selon lequel c'est la fonction qui crée l'organe et détermine l'articulation des différents organes dansle vivant.
Les phénomènes vitaux semblent impliquer la finalité.
Les éléments du corps sont adaptés les uns auxautres, existent en fonction les uns des autres, et en fonction de l'organisme qu'ils constituent: l'idée du toutsemble ici déterminer l'existence et l'ordre des parties, ce qui suppose une certaine finalité statique.
Parailleurs, les faits vitaux répondent à des fonctions (fonction de nutrition, de reproduction), ils convergent versun but (tous les éléments de l'oeil convergent vers un but unique: la vision).
L'idée de fonction suppose unesorte de finalité dynamique.On doit alors s'interroger sur l'origine de l'âme.
Si elle importe la vie dans la matière, il faut considérer la sériedes "moteurs" successifs assurant la transmission du mouvement d'un corps au suivant.
Et par régression àl'infini, cela mène à l'affirmation d'un principe divin, comme premier moteur immobile.
Ainsi, l'analyse del'organisme s'effectue en complicité avec une réflexion métaphysique.
« Il existe un être qui donne le mouvement, tout en étant lui-même immobile et en étant en acte [...].
LePremier Moteur est un être nécessaire et, en tant que nécessaire, son être est le Bien, et c'est à ce titre qu'ilest principe.
[...] C'est à ce Principe que sont suspendus le Ciel et la nature.
Et ce Principe est une vie, quel'on peut comparer à la vie la plus parfaite que nous vivrions durant un instant.
Ce Principe est toujours, lui,cette vie parfaite.
[...]L'actualité, davantage que la puissance, est l'élément divin que l'intelligence paraît contenir et l'acte decontemplation représente la béatitude parfaite et souveraine.
Si donc Dieu jouit éternellement de ce suprêmebonheur que nous, nous ne goûtons qu'un moment, cela est admirable; et si Dieu l'a plus grand, c'est encorebien plus admirable.
Or il en est bien ainsi ; et la vie aussi appartient certainement à Dieu, car l'acte del'intelligence, c'est la vie même, et Dieu est cet acte même ; et l'acte subsistant en soi de Dieu, c'est la vieparfaite et éternelle.
Et voilà comment nous pouvons affirmer que Dieu est un vivant éternel parfait.
» Aristote,« La Métaphysique ».
Ce point de vue, non scientifique et donc non mécaniste amène à se poser plusieurs questions: Ainsi laconnaissance scientifique du vivant rencontre des difficultés qui relancent le questionnement métaphysique.Qu'est-ce que la vie ? La vie est-elle ontologiquement distincte de la matière ? Quel est la part du hasard etde la nécessité ? La vie obéit-elle à une fin ?
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