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A quelles conditions un dialogue est-il véritable ?

Publié le 17/01/2022

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■ Par ordre croissant vers la perfection,  Platon place l'imagination ou perception sensible, la croyance vraie, le raisonnement hypothétique et enfin la science. Les deux premières sont opinions, les deux dernières savoir, dont le plus haut degré est la science, qu'atteint la dialectique.B. La dialectique ■ La dialectique est un art poussé de l'examen des raisons par le dialogue. S'appliquant aux fondements de toute science, elle est une science première et universelle. Elle nous délie de l'ignorance, puis de l'opinion, pour nous donner la science, nous faisant passer de l'ombre à la lumière sur ce qu'est chaque chose en elle-même. ■ Le dialecticien connaît chaque chose, parce qu'il sait ce qui lui est nécessaire pour être elle-même. Son savoir d'une chose ne repose donc plus sur une définition postulée, comme en mathématique : sa connaissance ne présuppose aucun acquis préalable ; elle est inconditionnelle. Sa méthode est donc anhypothétique (sans hypothèse, sans présupposé), et son savoir absolu.■ Le dialecticien aperçoit en même temps ce que les choses d'une même espèce ont en commun et ce qui distingue les espèces entre elles.

« « Pour un véritable dialogue », clament les grévistes mécontents.

Mais peut-on appeler ça un véritabledialogue, quand deux opposants se confrontent, tentent de se convaincre l'un l'autre, tout en campant surleurs positions, convaincus du bien fondé de leurs opinions ? Un « dialogue » de ce genre mène soit à uneimpasse soit à la soumission d'un des deux interlocuteurs.

Nous nous demanderons alors quelles conditions ilfaut réunir pour qu'un dialogue soit véritable. Le dialogue doit avant tout se baser sur une reconnaissance de son ignorance: pourquoi dialoguer si l'on estpersuadé de détenir la vérité ? Il est également essentiel que le dialogue soit abordée comme uneassociation, il faut reconnaître que l'autre a des connaissances à nous apporter qui peuvent nous amener àrevoir notre jugement : il faut donc y être disposé.

Enfin, il ne faut pas perdre de vue que le dialoguevéritable est une recherche commune de la vérité, où l'on avance, ensemble, grâce à l'autre, et non pas surl'autre en le soumettant à notre opinion. Définissons d'abord ce qu'est un dialogue.

Il s'agit d'un échange dans lequel on est tout à tourrécepteur et émetteur, ce qui permet la communication, sur la base d'une prise en considération, d'unrespect, des paroles de l'autre, qui aboutit à un enrichissement mutuel.

Précisons également que le termevéritable définie ce qui est vraie, sincère, et qui n'en a pas que l'apparence, et que le terme conditionsenglobe les qualités, les règles nécessaires à l'élaboration d'un dialogue. Le problème posé est donc de définir quelles qualités doit détenir un dialogue, un échange intellectuel, pourêtre sincère et instructif. Un véritable dialogue ne peut s'établir si l'on a affaire à des interlocuteurs qui sont persuadés d'avoirentièrement raison, car ils négligeraient alors les connaissances que pourraient leur apporter l'autre.

Quandon croit que l'on détient l'exclusivité de la vérité, et que son partenaire se trouve dans l'ignorance ou dansl'erreur, on cherchera à le convaincre, mais pas à l'écouter et à échanger avec lui.

On usera de la rhétoriquepour faire passer pour vrai à ses yeux ce qui est incomplet, on rusera pour donner à son discours l'apparencede la vérité, mais l'on y aura rien gagné.

Le dialogue en ce sens n'apparaîtrait alors que comme une jouteoratoire où le vainqueur est celui qui soumet l'autre à son idée. Or le dialogue n'est pas un combat, mais une alliance.

Il est donc nécessaire pour chacun des protagonistesde reconnaître ses défauts, ses faiblesses, ses manques.

Ce n'est qu'ainsi que l'on peut admettre etaccepter son besoin de l'autre : si l'on nie le fait que notre théorie est insuffisante, on n'acceptera pas quequelqu'un puisse nous aider à la compléter.

Le dialogue est avant tout suscité par un manque : celui d'uneconnaissance autre qui achèverait la nôtre.

Les deux interlocuteurs ont tout deux des éléments nécessairesà la découverte d'une réponse à leur question, mais s'ils refusent de les partager, et se bornent à leursfaibles théories incomplètes, ils ne peuvent aboutir à rien. Mais ensemble, ils deviennent des alliés, ils se complètent et élaborent en commun une théorie supérieure à. »

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