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A quoi l'homme doit-il renoncer pour vivre en société?

Publié le 08/02/2005

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Qu'est-ce que la vie en société ? L'expression désigne la vie d'un ensemble d'individus entre lesquels existent des rapports organisés et des échanges de services. Pour qu'une organisation soit possible, ne faut-il pas que les désirs individuels passent après le bien de la collectivité ? La société ne doit-elle pas briser un aspect de la nature humaine pour édifier un homme de raison et de liberté ? Comme le montre Kant, l'homme, pour vivre en société, doit renoncer à une partie de son animalité, celle qui nous fait rechercher notre intérêt propre, particulier. S'il faut renoncer à ces besoins « animaux «, c'est qu' ils entrent le plus souvent en contradiction avec ceux des autres hommes, ce qui est source de conflit, de lutte, de guerre. La société ne peut se soutenir d'une lutte permanente. Ma liberté doit toujours être limitée par celle de l'autre : pour vivre en société, il faut pouvoir renoncer à l'excès de liberté et toujours penser à respecter les droits d'autrui. Tel est, selon Kant, l'impératif de la justice. Aucun individu ne peut se situer au-dessus des lois. C'est la raison pour laquelle la société met en place des sanctions contre celui qui abuse de sa liberté et cela aux dépens d' autrui.

Ainsi, pour fonder une communauté et accéder à l'universalité de la raison, l'homme doit abdiquer une partie de ses penchants et de ses désirs, savoir se maîtriser, fût-ce sous une contrainte sociale ou juridique.En quel sens la vie en société impose-t-elle à l'homme une mise en question de sa liberté par les règles qu'elle implique ? Mais les avantages de la vie en société ne font-ils pas de la liberté perdue une moindre liberté ? Cependant, comment garantir les avantages de la vie en commun au point que l'homme ne renonce à rien en vivant en société ?

« La vie en société semble m'imposer de renoncer à ma liberté individuelle puisqu'elle est réglée par le principe decommunauté.

Cependant, cette liberté individuelle n'est peut-être pas la vraie liberté au sens où elle n'est que ledésir de faire ce que bon me semble.

Renoncer à cette forme illusoire de liberté, c'est donc me donner les moyens,si les règles de la société sont justes, de gagner une forme plus élevée de liberté : celle qui consiste à épanouir monhumanité en vivant en harmonie avec les autres.

Je ne renonce alors à rien en vivant en société. SUPPLEMENT: "L'homme est un animal qui, du moment où il vit parmi d'autres individus de son espèce, abesoin d'un maître.

Car il abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard de ses semblables, et, quoique, en tantque créature raisonnable, il souhaite une loi qui limite la liberté de tous, son penchant animal à l'égoïsmel'incite toutefois à se réserver dans toute la mesure du possible un régime d'exception pour lui-même.

Illui faut donc un maître qui batte en brèche sa volonté particulière et le force à obéir à une volontéuniversellement valable, grâce à laquelle chacun puisse être libre.

Mais où va-t-il trouver ce maître ? Nullepart ailleurs que dans l'espèce humaine.

Or, ce maître, à son tour, est tout comme lui un animal qui abesoin d'un maître.

De quelque façon qu'il s'y prenne, on ne conçoit vraiment pas comment il pourrait seprocurer pour établir la justice publique un chef juste par lui-même : soit qu'il choisisse à cet effet unepersonne unique, soit qu'il s'adresse à une élite de personnes triées au sein d'une société.

Car chacuned'elles abusera toujours de la liberté si elle n'a personne au-dessus d'elle pour imposer vis-à-vis d'elle-même l'autorité des lois." KANT.

Introduction Ces lignes de Kant posent le problème du pouvoir politique, celui de sa possibilité même.

L'idée générale du texte estla suivante : comment trouver un maître n'ayant pas besoin d'un maître ? Ceci semble impossible, puisque celui qui apour tâche de gouverner est un homme affecté par la grossièreté de sa nature et chez qui domine le penchantanimal à l'égoïsme.

Dès lors, la possibilité même d'un pouvoir juste faisant régner une volonté universelle semblesingulièrement mise en question.

En fait, le mal humain paraît vicier tout pouvoir politique.Dans la première ligne, Kant pose, de manière saisissante, l'homme comme animalité requérant une maîtrise.Dans la première partie du texte (« car il abuse...

libre »), Kant explicite ce thème.

Il souligne la dualité humaine(égoïsme et, en même temps, penchant à l'universalité).Dans la seconde partie du texte (« Mais...

des lois »), Kant montre que la description précédente se réitère à proposde tout individu et rend extrêmement difficile le problème du pouvoir politique : le maître, qui doit modeler la sociétéen fonction d'une loi universelle, est lui aussi un animal égoïste.

Dès lors, le problème de la justice publique sembleinsoluble. Étude ordonnée La première phrase nous donne à voir l'homme comme animal, être vivant, requérant un maître, c'est-à-dire une. »

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