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A quoi reconnaît-on une attitude religieuse ?

Publié le 11/08/2005

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Introduction

I. La transmission des croyances

II. Les rituels de communication avec le divin

III. La séparation du profane et du sacré

Conclusion

« auxquelles ces interdits s'appliquent et qui doivent rester à l'écart des premières ».

Le sacré est défini ici sans faireappel à ce qu'on considère usuellement comme relevant du religieux, de sorte que l'auteur peut dire, sans tomberdans un cercle vicieux, que le religieux est la gestion du sacré ainsi défini.

De même Roger Caillois écrit : « Le sacréest un univers de prohibitions transcendantes, capitales, arbitraires, ou qui paraissent telles, inexplicables en toutcas au regard de la raison et dont le livre par excellence de l'Occident chrétien fournit un parfait exemple à sondébut en montrant l'Éternel interdisant au premier homme de manger du fruit d'un certain arbre ( Genèse , II, 17).

» Le mot « religion » peut avoir deux étymologies latines : soit religare , se lier aux dieux par des vœux, des serments et des bandelettes, soit relegere , se recueillir, se rassembler, cultiver et prendre soin.

Quoi qu'il en soit, la religion instruit sur les rapports à entretenir avec le sacré.

Avec son organisation, on voit mieux apparaître la dualité donton a parlé au début entre le défendu et le permis, pour lesquels on a souvent adopté les deux mots polynésiens : letabou (« On appelle de ce mot, écrit Durkheim, un ensemble d'interdictions rituelles qui ont pour effet de prévenir lesdangereux résultats d'une contagion magique en empêchant tout contact entre une chose ou une catégorie dechoses, où est censé résider un principe surnaturel, et d'autres qui n'ont pas ce caractère ou qui ne l'ont pas aumême degré ») et, ce qui s'oppose au tabou, le noa.

Il va donc falloir éviter le tabou, mais aussi le fréquenter avecprécaution.

Le tabou est en rapport avec la présence des êtres surhumains dont dépend la vie des hommes.

Lesdieux sont généralement nombreux, même dans les religions qui connaissent aussi un « être suprême ».

Les dieux oule dieu ou le divin, selon que l'on va du polythéisme au monothéisme et peu à peu à la métaphysique, sont lesfigures et les détenteurs des besoins et des aspirations fondamentaux de l'homme. Il semble bien que le sens du religieux soit suffisamment partagé par tous, même par ceux qui veulent resterétrangers à toute religion particulière, pour que ce respect soit compris universellement et qu'ainsi l'attitudereligieuse soit reconnue.

Il en est ici comme d'une personne qui parle une langue étrangère mais dont on comprendqu'elle s'adresse à nous.Par ailleurs le rite est associé à un mythe, histoire qui raconte un événement primordial révélant les secrets del'existence humaine.

Le rite réactualise cette histoire et par là prend une valeur symbolique qu'il faut comprendre.Cette compréhension suppose la connaissance du mythe, ce qui n'est pas évident pour qui n'entre pas dans laculture où s'inscrit telle religion, ni même parfois pour ceux qui la pratiquent sans y avoir été suffisamment initiés.C'est alors qu'on peut s'interroger sur le sens d'une attitude religieuse, celle-ci n'étant plus qu'un mot qu'onprononce par habitude mais dont on ne connaît plus la pleine signification, même si l'on donne à son geste un sensglobalement religieux.Allons plus loin.

Il se peut que l'attitude devienne insignifiante et ne soit que convenance sociale, étant dépouilléede son sens authentiquement religieux. Examiner ce dernier aspect de la question. Qu'est-ce qui donne son sens à une attitude religieuse, si ce n'est la conviction intérieure des individus qui lapratiquent ? Or ceci relève du sentiment et de la croyance subjectifs, ce que l'on appelle la foi.

Au-delà desmanifestations collectives reconnaissables par leurs gestes symboliques et par le respect qui les entoure, sil'authentique du religieux est dans la foi du croyant, peut-on le reconnaître ? Ne risque-t-on pas de se trouverdevant une attitude de façade, comme l'est le mot du menteur ou plutôt de l'homme de mauvaise foi ?Le menteur a conscience de tromper l'autre, c'est son intention.

Il est clair avec lui-même, son attitude est defaçade pour les autres, mais il le sait.

Et de ce point de vue il présente peu d'intérêt.

L'homme de mauvaise foi n'apas conscience de tromper, c'est pourquoi il se fait illusion à lui-même.

Le premier est Tartuffe, l'autre est unimposteur involontaire.

Il croit que son geste a du sens alors qu'il n'en a pas ; son attitude est de façade, mais il nele sait pas.De cette analyse on peut tirer plusieurs conclusions.

Le religieux ouvrant au mystère du tout Autre, tout croyantn'est-il pas nécessairement un imposteur, son sentiment ne s'adressant qu'à l'image qu'il se fait lui-même de cetAutre sans jamais l'atteindre ? Son attitude manque nécessairement d'authenticité.

Dans ces conditions, où trouverla manifestation d'un sentiment religieux ? Soit, paradoxalement, dans l'absence de toute manifestation.

Soit dansses manifestations collectives dont on sait qu'elles manquent d'authenticité. Ce qui était en jeu. L'impossibilité de reconnaître l'authenticité d'un sentiment religieux, au-delà de ses manifestations collectivesinstituées.. »

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