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A quoi sert la culture ?

Publié le 07/08/2005

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culture
Il faut donc remercier la nature pour leur incompatibilité d'humeur, pour leur vanité qui en fait des rivaux jaloux, pour leur désir insatiable  de possession et même de domination ! Sans cela, toutes les excellentes dispositions naturelles qui sont  en l'humanité sommeilleraient éternellement sans se développer. »   Transition : La culture est-elle cependant uniquement un épanouissement, qui repose toujours en dernière instance que une rivalité entre les hommes ? L'homme, pour réaliser sa nature d'être rationnel, doit-il nécessairement construire une culture par l'opposition avec les autres membres de son espèce ?      3.    La culture prépare à la moralité.    a)    Partager une certaine culture permet d'assurer la paix entre les hommes.   Nous avons vu que la culture pouvait être source de conflits entre les hommes partageant des cultures différentes, mais cela montre, a contrario, que ke fait de partager une même culture favorise la paix entre les hommes. Pour qu'il y ait une paix totale entre les hommes, il faudrait ce que Kant appelle un « cosmopolitisme », qui pourrait consister à partager les mêmes valeurs à un niveau international.      b)    La culture prépare à la moralité.   Kant, Critique de la faculté de juger, §41, traduction Alain Renaut.

Analyse du sujet :

l        Dans ce type de sujet, il faut faire attention à ne pas répondre en énumérant tout ce à quoi peut servir la culture. Le but étant de problématiser la question.

l        Le sujet, tel qu'il est posé, suppose que la culture sert bien à quelque chose, mais qu'on se demande à quoi. C'est un présupposé qu'on est en droit de remettre en cause. On peut alors se demander « À quoi la culture peut-elle bien servir ? « ou « À quoi bon la culture ? «.

l        Pour se demander à quoi sert la culture, il faut faire varier les différents sens que peut prendre le mot culture.

l        Le problème de l'utilité est lié au problème des fins qu'on se donne. Si, par exemple, on considère que la fin suprême pour l'homme est le bonheur, on pourra se demander à quoi peut bien servir la culture dans le cas où elle ne contribuerait pas au bonheur.

Problématisation :

Nietzsche ouvre la Seconde considération intempestive en expliquant que nous envions le bonheur des animaux qui n'ont pas de mémoire, pas de culture. La culture ne semble, en effet, pas rendre heureux. Les animaux peuvent survivre sans culture, ils semblent même pouvoir vivre, sinon plus heureux (car il est difficile de parler de bonheur à propos des animaux), du moins plus sereinement. Dans ces conditions, à quoi peut bien servir la culture ?

 

culture

« qui la rendent inutile, mais qui ne la remplacent que parce qu'elle en dérivent.

» Ces valeurs communes permettent de vivre ensemble sans être dans un état de guerre ou de suspicionpermanents. Transition : La nature ne semble cependant pas viser la paix entre les hommes : la culture, lorsqu'elle n'est pas partagée partous les groupes humains, peut au contraire être source de conflits (voir les guerres de religion, par exemple).

Lesconflits inter-individuels sont alors reconduits au niveau international.

Dans ces conditions, à quoi sert la culture, sice n'est pas à assurer la paix entre les hommes ? La culture relève-t-elle de l'utilité, est-ce une question pertinente? Un beau tableau doit-il servir à quelque chose ? 2.

La culture est une fin en soi, elle n'a pas à servir à autre chose. a) La culture est la capacité à se donner des fins de manière autonome, c'est-à-dire des fins indépendantes de la nature. Kant, Critique de la faculté de juger , §83, traduction Alain Renaut. « Si, désormais, il faut trouver en l'homme lui-même ce qui doit être, en tant que fin, accompli par saconnexion avec la nature, il peut seulement d'agir d'un bien ou d'une fin telle qu'elle puisse elle-mêmeêtre réalisée par la nature dans sa bienfaisance, ou bien l'aptitude à toutes sortes de fins pour lesquellesla nature (extérieurement et intérieurement) pourrait être utilisée par l'homme.

La première fin de lanature serait le bonheur , la seconde la culture de l'homme.

» Kant montre ensuite que pourquoi cette fin ne peut pas être le bonheur, avant de conclure : « En ce sens, seule la culture peut être la fin dernière que l'on a des raisons d'attribuer à la nature vis-à-vis de l'espèce humaine (...).

» Remplir sa vocation d'homme, être humain, c'est donc pouvoir se donner à soi-même des fins, c'estdévelopper la culture de l'habileté. Mais cela ne suffit pas : fait aussi partie de la culture le fait d'être capable de choisir des fins bonnes. Texte : Kant, Critique de la faculté de juger , §83, traduction Alain Renaut. « Mais toute culture n'est pas suffisante pour que se trouve réalisée cette fin dernière de la nature.

Laculture de l' habileté est sans doute la principale condition subjective de l'aptitude à réaliser des fins e général, mais elle n'est pourtant pas suffisante pour faire progresser la volonté dans la détermination et le choix de ses fins, laquelle volonté, pourtant, appartient essentiellement à l'ensemble de ce qui sedéfinit comme une aptitude à des fins.

La condition dernière de l'aptitude, que l'on pourrait nommer laculture de la discipline, est négative et consiste dans la libération de la volonté à l'égard du despotismedes désirs, qui nous rend, en nous attachant à certaines choses de la nature, incapables de choisir nous-mêmes, puisque nous faisons que deviennent des chaînes de pulsions que la nature nous avait donnéessimplement en guise de fil conducteur pour que nous ne négligions pas en nous la destinationcorrespondant à l'animalité ou que nous n'y portions pas atteinte, puisque nous sommes cependant librespour endosser ou pour rejeter ces pulsions, pour les développer ou pour les restreindre, selon cequ'exigent les fins de la raison.

» b) La culture ne vise d'autre utilité que l'épanouissement de l'homme. Sans le développement de la culture, qui passe par une rivalité et une concurrence, sous formed'émulation, entre les hommes, les hommes ne développeraient pas leurs facultés naturelles. Kant, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique , proposition 4, traduction Muglioni. « Sans ces propriétés, certes en elles-mêmes peu engageantes, de l'insociabilité, d'où naît l'oppositionque chacun doit nécessairement rencontrer à ses prétentions égoïstes, tous les talents resteraientcachés en germe pour l'éternité, dans une vie de bergers d'Arcadie, dans une concorde, un contentementet un amour mutuel parfaits ; les hommes, doux comme les agneaux qu'ils paissent, ne donneraient à leurexistence une valeur guère plus grande que celle de leur bétail, ils ne rempliraient pas le vide de lacréation quant à sa finalité, comme nature raisonnable.

Il faut donc remercier la nature pour leurincompatibilité d'humeur, pour leur vanité qui en fait des rivaux jaloux, pour leur désir insatiable depossession et même de domination ! Sans cela, toutes les excellentes dispositions naturelles qui sont enl'humanité sommeilleraient éternellement sans se développer.

» Transition : La culture est-elle cependant uniquement un épanouissement, qui repose toujours en dernière instance que une. »

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