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A quoi servent les sciences ?

Publié le 31/03/2005

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Cette dernière, en effet, porte sur des essences idéales éternelles, immuables, nécessaires. Elle est donc « du nécessaire », cad de ce qui ne peut pas être autrement qu'il n'est.   Ces essences ou Idées existent dans un monde suprasensible et  ne sauraient  être au pouvoir de notre action. Elles ne peuvent qu'être l'objet d'une activité contemplative. L'opposition de la science à la technique est donc celle de la « contemplation » à l' « action » ou encore de la « théorie » à la « pratique ». A l'époque de Platon, la technique est en plein essor et se libère du magique et du religieux. L'artisan forme une « catégorie sociale  particulière », étrangère au domaine de la politique comme à celui de la religion : « L'activité artisanale répond à une exigence de pure économie. L'artisan est au service d'autrui. Travaillant pour vendre le produit qu'il a fabriqué -en vue de l'argent-, il se situe dans l'Etat au niveau de la fonction économique de l'échange. » (Vernant).

« Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les objets à notre portée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers.

Deux points sontremarquables : Þ D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherches philosophiquessont des exemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

En fait la séparation de la science d'avecla philosophie est très tardive.

Elle date du XVIII ème siècle, et tous les grands noms de la philosophiefurent aussi, jusqu'à cette époque au moins, des grands noms des sciences. Þ D'autre part, l'étonnement e s'exerce pas sur des choses extraordinaires, mais tout simplement devantce qui est, et dont la nature nous offre chaque jour le spectacle comme la course du Soleil, les marées,etc.

La philosophie essaie, tente, de rendre compte de ce qui est.

C'est-à-dire de l'expliquer.

Soitsimplement en en énonçant les mécanisme, soit en essayant d'en donner le sens.

On en arrivera ainsi àdes questions dites métaphysiques : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » ( Leibniz ). Enfin, si la philosophie, selon Platon , commence par l'aveu de l'ignorance, son but est de faire cesser celle-ci.

Son but est la connaissance.

Aristote insiste sur ce point essentiel, sur l'image que la science et la philosophie se font d'elles-mêmes : « Il est évident qu'ils poursuivaient la science pour savoir, et non en vue de quelque autre utilité. » Les philosophes recherchent le savoir pour le savoir et non pour une quelconque utilité pratique immédiate.

Cela neveut en aucun cas dire que la philosophie n'a aucun intérêt.

Mais d'abord, qu'elle n'a pas pour but de satisfaire unbesoin, qu'il soit vital ou de confort.

C'est la preuve que donne Aristote : « Presque tous les arts qui regardent les besoins et ceux qui s'appliquent au bien-être, étaient connus déjà quand on commença à chercher les explicationsde ce genre.

» C'est quand les problèmes urgents de la vie sont résolus, que l'on se lance dans les sciences ou la recherche.

La philosophie n'est donc pas une discipline asservie, liée aux nécessités vitales ou à la recherche d'unconfort matériel.

Elle est une activité libre, qu'on exerce pour son propre plaisir, pour son intérêt intrinsèque.

Enclair, c'est une activité libre parce que désintéressée. « Ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elle est àelle-même sa propre fin.

Aussi est-ce encore à bon droit qu'on peut qualifier de plus qu'humaine sa possession. » C'est une constante de la philosophie grecque, et de la façon dont elle s'interprète : la philosophie nous arrache à lacondition simplement humaine , d'être périssable et obnubilé par sa survie, pour nous faire participer à un plaisirdivin : la compréhension pure et désintéressée. Il se peut que cette vision paraisse naïve, après que Marx a assigné comme tache à la philosophie, non plus de connaître le monde mais de le transformer, et surtout que Descartes a fait comprendre que la science se doit de viser notre bien-être.

Mais elle est aussi le rappel que l'homme ne se réduit pas à un simple être naturel mais qu'il apart à un autre type de plaisir, celui de la compréhension, voire de la compréhension. Aristote nous rappelle que la philosophie naît et se nourrit d'un étonnement devant ce qui est.

Ce spectacle du monde entraîne, pour le « naturel philosophe », le désir de comprendre l'ordre du monde, la nature des choses.

En ce sens la naissance de la philosophie est contemporaine des sciences sans pourtant s'y réduire.

Enfin Aristote note qu'il existe chez tout être humain un plaisir désintéressé de comprendre, qui se manifeste aussi dans l'art, mais qui atteint son sommet dans la philosophie, laquelle nous fait participer, autant qu'il est possible, à une vie digne des dieux. Un exercice spirituel. C'est pourquoi Platon accorde à la science une importance capitale mais quand même intermédiaire : la pratique dessciences est une étape dans l'itinéraire qui doit conduire à la contemplation des Idées elles-mêmes.

On peut doncdire que les sciences « servent » à initier l'esprit à l'abstraction.

On voit que pour Platon la pratique des sciences(essentiellement les mathématiques) n'a aucune portée pour la transformation de la réalité.. »

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