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Alphonse de LAMARTINE, Le Lac (Les Méditations poétiques

Publié le 01/10/2018

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lamartine

Le thème du souvenir que le poète veut conserver imprègne toute la partie finale, avec l’exclamatif « qu’il soit ! » répété plusieurs fois dans les strophes XIV et XV comme pour que la nature toute entière soit impliquée directement par l’appel martelant du poète. Même la lune «l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface/De ses molles clartés » - qui a accompagné la promenade des deux amants l’année précédente et qui embellit le paysage lacustre au moment où parle le poète – doit garder le souvenir de cet amour.

L’appel à la nature trouve son point culminant dans la toute dernière strophe, avec l’emploi de l’anaphore « que » utilisé pour introduire un subjonctif d’exhortation : « Que […. ] /Tout dise : Ils ont aimé. » Le passage à l’emploi de la troisième personne du pluriel pour parler de lui et de Julie et l’emploi du passé composé illustre le thème du temps qui passe, qui a passé inéluctablement : c’est déjà une histoire qui est filtrée par le souvenir dans un futur plus ou moins lointain. Et ici probablement Lamartine est bien conscient de son art : il sait qu’il est en train d’immortaliser cet amour et l’artifice de l’appel au lac, gardien du souvenir, ne doit pas nous faire oublier que le véritable moyen que l’auteur possède pour rendre éternel cet amour est avant tout la création poétique. Aujourd’hui, nous pouvons certainement l’affirmer (par le succès de cette composition depuis sa publication) : c’est «Le lac » en tant que poème qui va conserver la souvenir de cet amour entre le poète et Julie Charles.

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« avec l’évocation de Julie (les 2 derniers vers).

Les pieds « adorés » de Julie pour le poète sont un peu la reprise de « flots chéris » du vers 6.

A l’adoration pour Julie correspond en quelque sorte l’adoration pour la nature.Dans la quatrième strophe, le poète demande au lac de se souvenir d’une promenade silencieuse qu’il avait faite avec Julie.

Ici c’est le troisième vers de la strophe qui contient l’allitération en « r », pour représenter le bruit des rameurs dans un contexte de silence et d’harmonie générale dans lequel se déroule la promenade des deux amoureux. La cinquième strophe sert d’introduction à la deuxième partie : Julie va parler et la nature est totalement à l’écoute de Julie, comme sous l’effet d’un sortilège, de quelque chose de magique, de divin (« le rivage charmé », « accents inconnus à la terre » ; « le flot fut attentif »). Dans la sixième strophe, Julie demande au temps, qu’elle apostrophe directement, de s’arrêter et de permettre à elle et à son amoureux (amant) de « savourer les rapides délices », c’est -à -dire de jouir au maximum des moments les plus beaux de leur relation amoureuse.

Ce sont des délices « rapides », car ils sont destinés à finir inexorablement. Dans la strophe successive Julie demande au temps une chose impossible.

Elle voudrait qu’il ait un double rythme : un très rapide pour les malheureux et un très lent pour les heureux (ou mieux encore qu’il ne passe pas).

Le temps, nous le savons, passe de la même façon pour les uns et pour les autres. Dans la strophe VIII, Julie prend conscience que sa demande précédente est absurde, car le temps s’échappe, et avec l’utilisation d’un enjambement, (« …l’aurore/Va dissiper la nuit.

»), elle nous dit que le jour met fait à la nuit d’amour : le temps des plaisirs, représenté par la nuit, est fini. Strophe IX : elle termine son discours par une invitation qu’elle s’adresse et qu’elle adresse à son amant , et par extension à toute l’humanité : il faut profiter du moment présent.

« Aimons donc » est répété pour lui donner une plus grande force et à travers l’inversion et la rupture de la phrase successive « de l’heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! » c’est le verbe « jouir » qui est mis en relief.

La fameuse expression d’Horace, « Carpe diem » trouve dans cette composition de Lamartine une force expressive toute particulière.

On y ressent la soif de vivre (bien illusoire si on sait que Julie mourra quelques mois plus tard), des accents nostalgiques de la part de l’auteur, car maintenant il est seul et ne peut donc plus « jouir » de cet amour.

Les deux vers finals « L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;/Il coule, et nous passons ! » reprennent la réflexion philosophique de la première strophe.

A noter la présence du chiasme « L’homme… / Le temps…/ il….

/ nous…).

Rien dans la vie ne peut se fixer : tout passe, tout est transitoire, éphémère. Dans la strophe X, Lamartine reprend le thème initial du discours de Julie et avec une question rhétorique, il se rend compte, avec indignation, avec révolte, que le temps, « jaloux » du bonheur de l’homme, lui vole « ces moments d’ivresse », c’est -à -dire ses moments de plaisir. La strophe XI nous montre un poète très indigné, qui avec une série d’exclamations (« quoi ! » répété par trois fois), se rend compte que le temps ne nous rend plus ce qu’il nous a volé. Dans la strophe successive, Lamartine s’adresse en les apostrophant à trois entités, « Eternité, néant, passé », caractérisés par l’apposition « sombres abîmes » et leur demande, avec une question de nouveau. »

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