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Analyse des notions de concept et d'idée.

Publié le 18/03/2011

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Introduction. Le rapport concept-idée nous met au cœur de la théorie de l'esprit. L'originalité de l'esprit est dans l'acte de concevoir. Le concept n'a d'existence que par l'acte de concevoir, effort de l'esprit pour prendre possession de la réalité par une opération qu'il dépend de lui d'accomplir. Nous cherchons à saisir par l'intelligence une réalité adéquate à l'acte par lequel nous la saisissons : adéquation pensant-pensé qui se réalise dans l'acte de concevoir. Le mot concevoir doit toujours être présent sous celui de concept. Première partie. 1° Il y a une relation évidente entre concept et jugement. a) Ce rapport semble être une réciprocité : le jugement implique des concepts, entre lesquels il pose une liaison, et le concept n'a pas de signification en dehors du jugement lui-même. (Cf. Brunschvicg.) Le concept a sa réalité dans sa définition; or la définition est un jugement qui exprime une initiative de la pensée. Le propre du concept est de me présenter en raccourci un ou plusieurs jugements.

« d'autres formes d'existence : pour généraliser, il faut tenir compte de certains caractères seulement des êtres. 2° Critique de l'abstraction : En réalité, cette théorie est empiriste.

L'abstraction n'est pas une soustraction.

Par deux arguments, on peut leprouver. a) Ce qu'il faut découvrir dans la réalité, dit James, ce sont des caractères permanents présents dans le réel.

Maiscette conception est impossible : le réel n'est pas composé de caractères individuels et de caractères générauxassociés; un individu n'est formé que de caractères individuels; le fait que nous pouvons appeler tel individu humainhomme, c'est le résultat d'une vue de l'esprit; dans tel homme, tous les caractères sont individuels, le caractèregénéral résulte toujours d'une conception de l'esprit qui construit des relations. b) Du concret à l'abstrait, il n'y a pas de progrès mais un appauvrissement graduel : tel est le résultat auquel nousaboutissons si notas suivons les empiristes.

Mais justement, l'abstrait a une valeur autre que le réel, il est lesystème de rapports établis par la pensée : la pensée ajoute, et non pas retranche, au réel. 3° Critique de la généralisation. Pour la généralisation, elle est solidaire de l'abstraction et marche du même pas : a) jadis, on cherchait sil'abstraction conditionnait la généralisation, ou le contraire; l'abstraction paraît, en droit, la raison d'être de lagénéralisation; mais qu'est-ce qui me donne le droit d'isoler un caractère particulier? Je l'ai isolé parce que cecaractère était intéressant, donc, que je l'ai déjà observé en d'autres individus; la généralisation est la raison d'êtrede l'abstraction; l'acte de généraliser demande auparavant l'acte d'abstraire, mais l'abstraction ne se fait que parceque la généralisation est possible. b) Dans cet exposé, tout n'est pas faux.

Le propre de l'empirisme est de soutenir que le rapprochement entretermes particuliers dépend de l'association des idées par ressemblance.

Mais quel est vraiment le rôle del'association par ressemblance? Certes, beaucoup de concepts ont pour origine la ressemblance : nous avons trouvédans des êtres différents des caractères similaires qui nous font les rapprocher.

L'association par ressemblance està l'origine des mouvements de la pensée pure.

Mais l'association par ressemblance est à la fois moyen de suggestionet obstacle; obstacle, parce que l'association par ressemblance repose sur une comparaison spontanée, instinctive,ce qui correspond toujours à une connaissance imparfaite, confuse (cf.

Bergson).

L'esprit n'est pas seulementsynthétique, mais il est aussi faculté d'analyse : le rôle de l'association par ressemblance est d'éliminer lesdifférences que l'esprit reconnaît au fur et à mesure qu'il progresse.

L'abstraction risque d'être gênée par cetteassociation par ressemblance : au terme de la pensée scientifique l'identique premier est devenu différent : Cf.

leprincipe des indiscernables leibnizien (cf.

aussi Meyerson). L'association par ressemblance freine l'abstraction.

L'abstraction réelle est l'acte par lequel nous cherchons àretrouver l'identique au sein des différences réelles,de plus en plus précises et poussées.

Dans les concepts scientifiques on voit ce rapport : l'identique, ce sont lesrelations que je puis retrouver entre des éléments eux-mêmes toujours différents.

Ce qui est l'homme, ce n'est pasun caractère général humain existant à côté des caractères individuels, mais un système de rapports, un schéma,qui donne les rapports, les termes entre lesquels les rapports sont posés étant différents.

Ainsi définie, l'abstractiondépasse l'association par ressemblance et va contre elle.

La science défait ces faux concepts créés par l'associationpar ressemblance, et leur substitue des systèmes de relations à caractères plus profonds.

La ressemblance est uneinvitation à penser le général; mais il faut lui résister. Troisième partie. 1° L'empirisme se défie du concept; ce n'est pas un élément de l'expérience, mais il dépend de nous de le faire parune opération.

Dans l'expérience, l'empirisme cherche des éléments représentatifs, doués d'un caractère degénéralité. Première forme de l'empirisme : interprétation de l'association par ressemblance capable de produire en nous desreprésentations originales qui perdent à un moment leur individualité, c'est la thèse des images génériques oucomposites.

Galton a essayé de vérifier expérimentalement cette thèse, — mais une image générique ne peut ainsis'obtenir que pour un nombre limité d'individus — les précautions dont s'entoure l'expérience nous avertissent qu'il ya là de l'artificiel.

Quand nous concevons malgré les différences d'aspect, nous reconnaissons un plan constructif.

Etle procédé ne s'appliquera plus à des concepts de caractère général (mammifère).

Que l'on réussisse dans tous lescas : l'image n'aura rien à faire avec le concept; ce sera une image individuelle, moyenne, qui ne sera pas leconcept. 2° Seconde thèse, plus philosophique, chez Berkeley : (Alciphron) : La conscience ne connaît que desreprésentations individuelles et concrètes; l'idée générale est une invention philosophique.

Pourtant, commentintroduire l'idée de généralité? Il y a dans ma conscience une image individuelle que je puis penser en formant mapensée sur elle ; mais ainsi cette image peut être évocatrice d'une série de multiples images : je conçois que jepeux remplacer la première image par une image de cette série déterminée; c'est la possibilité de substitution quifait la généralité.

Il est exact, comme le dit Berkeley, que l'image est particulière et se remplace par une image d'une. »

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