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ANALYSE DU « TRAITE DES SENSATIONS » DE CONDILLAC

Publié le 23/05/2009

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condillac

ANALYSE DU « TRAITE DES SENSATIONS « DE CONDILLAC ?

« Le principal objet de cet ouvrage, dit Condillac lui-même, dans l’Extrait raisonné qu’il en publie, « est de faire voir comment toutes nos connaissances et toutes nos facultés viennent des sens ou, pour parler plus  exactement, des sensations. « Pour arriver à cette démonstration, le philosophe imagine une statue organisée intérieurement comme nous, et animée d'un esprit qui n'a encore reçu aucune espèce d'idées; puis il ouvre successivement aux diverses impressions dont ils sont susceptibles, tous les sens de cette statue. Il commence par l'odorat, celui de tous les sens qui paraît contribuer le moins aux connaissances de l'esprit. il fait ensuite subir la même épreuve à chacun des autres sens.

« Après avoir examiné les idées qui découlent de chacun de ces sens considérés isolément, il analyse celles qui dérivent de l'action combinée de plusieurs sens; et ainsi, en partant d'une simple sensation d'odeur, il élève graduellement sa statue à l'état d'être raisonnable et intelligent. «

Le Traité des sensations est divisé en quatre parties.

La première traite « des sens qui par eux-mêmes ne jugent pas des objets extérieurs « ; La deuxième, « du toucher, ou du seul sens qui juge par lui-même des objets extérieurs «;

La troisième explique « comment le toucher apprend aux autres sens à juger des objets extérieurs ;

La quatrième parle « des besoins, des idées et de l'industrie d'un homme isolé qui jouit de tous ses sens «.

condillac

« Ici, Condillac distingue deux espèces de plaisirs et de peines: les uns appartiennent au corps, ils sont sensibles; lesautres sont dans la mémoire et dans toutes les facultés de l'âme, ils sont intellectuels ou spirituels; mais la statueest incapable de faire cette différence.

Il y a aussi divers degrés dans le plaisir comme dans la douleur, cl, à cepropos, notre philosophe montre qu'il n'est pas possible de trouver un état indifférent, si ce n'est par comparaison.8.

Elle éprouve des besoins ou des désirs.

La statue, en effet, compare la peine qu'elle souffre avec les plaisirs dontelle a joui ; de là naît le besoin ou la connaissance d'un bien, dont elle juge que la joui: sauce lui est nécessaire.9.

Elle imagine.

Cette comparaison, dont noms venons de parler, donne une telle activité à sa mémoire que la statueparfois ne remarque plus l'impression actuelle qui se fait sur son organe; elle se représente alors si vivement cequ'elle a été, qu'il lui semble qu'elle l'est encore.

C'est en cela précisément que consiste l'imagination, laquelle diffèrede la mémoire en ce que celle-ci ne rappelle les choses que comme passées, tandis que celle-là les retrace avectant de force qu'elles paraissent présentes.

Toutefois, la statue ignorant qu'il y a en elle une cause qui produit lemême effet qu'un corps odoriférant agissant sur son organe, ne mettra pas comme nous de différence entreimaginer et avoir une sensation.

Cependant son imagination est plus active que la nôtre, parce que rien ne peut ladistraire; mais son action peut être complètement suspendue pendant quelque temps, quand, par exemple, unesensation est assez vive pour absorber complètement la capacité de sentir.10.

Elle deviendra capable de discernement par l'attention qu'elle donnera, en même temps, à une manière d'êtrequ'elle éprouve et à une autre qu'elle a éprouvée.

Mais ses jugements ne s'exercent point sur deux odeurs senties àla fois, ils n'ont pour objet que des sensations qui se succèdent.« Concluons donc, dit Condillac, que notre statue a contracté plusieurs habitudes : une habitude de donner sonattention; une autre de se ressouvenir; une troisième de comparer; une quatrième de juger; une cinquièmed'imaginer, et une dernière de reconnaître.

» Ch.

III.

— Des désirs, des passions, de la volonté.

1.

Notre statue forme des désirs, car le désir n'est pas autre chose que l'action des facultés de l'entendement dirigévers un objet dont nous sentons le besoin.

Ces désirs seront proportionnés à la souffrance que lui cause la privationde cet objet.2.

Elle a des passions.

Un désir, en effet, peut devenir quelquefois si vif et si violent qu'il absorbe toutes lesfacultés, ou du moins qu'il domine tous les autres désirs, et alors il prend le nom de passion.3.

Elle éprouve de l'amour et de la haine, de la crainte et de l'espérance.

Elle aime et espère, en effet, unesensation agréable, elle hait et redoute une sensation désagréable.4.

Elle est douée de volonté.

La volonté naît aussi du désir : elle n'est autre chose qu'un désir absolu, et tel quenotre statue pense qu'il est en son pouvoir de le satisfaire : alors elle ne se contente plus de désirer, elle veut.

Ch.

IV.

- Des idées.

Suivant qu'elle passe par des états de plaisir et de peine, la statue conserve dans sa mémoire des idées decontentement ou de mécontentement.1.

Ces idées sont abstraites et générales: abstraites, parce qu'elle contracte l'habitude de les séparer de tellemodification particulière; générales, parce que ces idées sont communes à plusieurs de ses manières d'être.2.

Distinguant les états par où elle passe, elle a des idées de nombre, qu'elle tient de la mémoire.

Mais, comme unhomme qui ne dispose que du signe un, elle ne peut pas étendre ses calculs plus loin que le nombre trois, au delàduquel elle n'aperçoit plus qu'une multitude indéfinie.3.

Comme elle a des idées particulières et des idées générales, elle connaît deux sortes de vérités: les véritésparticulières et les vérités générales.4.

Elle a quelque idée du possible, et peut-être même encore de l'impossible.5.

Enfin elle a l'idée d'une durée passée, d'une durée à venir, et d'une durée indéfinie qui est pour elle une éternité.

Ch.

V.

— Du sommeil et des songes.

La statue peut être réduite à n'être plus que le souvenir d'une odeur.

Alors, à mesure que ce souvenir s'affaiblit, elleperd peu à peu le sentiment de son existence et tombe enfin dans le sommeil.

Dans cet état, si sa mémoire et sonimagination continuent encore d'agir, ces facultés, n'étant plus guidées uniquement par le plaisir, ne réveillerontqu'une partie des idées acquises, celles-là seulement sur lesquelles elles conservent quelque pouvoir.

Les autresseront, interceptées, et, par conséquent, l'ordre des idées dans le sommeil ne pourra être le même que dans la veille: voilà l'état de songe.

Mais comme notre statue ne connaît point de différence entre imaginer vivement et avoir dessensations, elle ne saurait en faire entre le songe et la veille, et tout ce qu'elle éprouve, étant endormie, est aussiréel à son égard que ce qu'elle a éprouvé avant le sommeil.

Ch.

VI.

- Du moi, ou de la personnalité.

« Notre statue étant capable de mémoire, elle n'est point une odeur, qu'elle rie se rappelle en avoir été une autre.Voilà sa personnalité.

» Cette personnalité consiste dans la conscience qu'a la statue de ce qu'elle est et lesouvenir de ce qu'elle a été.

C'est pourquoi, au premier moment de son existence, c'est-à-dire à la première odeur,elle ne pouvait encore dire moi, ni, par conséquent, former de désirs.

Ch.

VII - Conclusion des chapitres précédents.

Condillac résume dans ce chapitre toute l'explication qu'il a donnée de la génération des facultés de l'âme.

«Si nous. »

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