Analyse Essai Benda

« Pour Benda, le rôle du clerc n'a cle sens que s'il est détaché cle la pratique cle la politique. Normalement, quand nous entendons le terme «clerc», nous pensons immédiatement à un homme d'église, ou tout du moins à une personne provenant du monde rel igieux.

Julien Benda quant à lui, désigne par le mot « clerc » toutes les personnes savantes que l'on peut aujou rd'hui nommer « intel lectuels».

Benda, un romancier et philosophe français, nous fait part de ses idées dans son roman La trahison des clercs, publié en 1927.

Il veut, par le biais de ce livre dénoncer la corruption des intel lectuels de son temps et montrer comment un clerc, un intellectuel devrait plutôt agir.

Il explique comment les clercs ont abandonné des valeurs éternelles et désintéressées pour se tourner vers des causes fut iles et corrompues comme la politique.

On entend souvent que pour Benda, le rôle du clerc n'a de sens que s'il est détaché de la pratique de la politique, mais est-ce vrai? Pour répondre, nous allons aborder dans un premier temps comment Julien Benda perçoit la société de son époque, au XXème siècle.

Dans un second temps nous nous pencherons sur le besoin pour Benda de séparer obliga toirement le clerc de la nation et de la pratique de la politique (pour ce faire dans cette partie nous approcherons les termes nation et pratique de la politique).

En un t roisième lieu, je vais rapidement adresser la solution que Benda trouve puis je vais me concentrer sur les crit iques de cette vision, notamment celle de Jean Paul Sartre. Tout d'abord, je vais expliquer la vision que Jul ien Benda a sur la société actuelle.

Ill explique que de nos j ours, la passion de la société est divisée entre classe et nation.

De plus, et cela est propre à sa société contemporai ne, la société a atteint le but que Marx avait créé pour eux: avoir une conscience de classe, c'est-à-dire comprendre sa position sociale et comprendre que cette position peut changer si la société passe à l'action1 .

D'après Benda, el le a cette conscience de classe plus que jamais auparavant, elle est consciente de ses pouvoirs: « a acquis un degré de conscience et d'organisation inconnu jusqu'à ce jour » 2 • Le problème d'après Benda, c'est que maintenant ils ne l' utilisent pas comme il faudrait.

En effet, ils ne font que des actes égoïstes et des choix matériels, chaque nation ne pense qu'a son propre intérêt et essaye de maximiser son profit au dépends d'autres pays.

Les nations font du mal mais prônent le bien, et tout cela car les valeurs universelles (liberté, j ustice et vérité) que portaient les clercs se sont perdues.

Opposé à tout cela, d'après Benda, nous avons les clercs (qu'il défi nit comme « des savants, des artistes, des philosophes »3 ) qui devraient 1 Marx, 1852 1 Benda;, 1927: p220 3 Benda;, 1927: p22:1 essayer de contrecarrer le mouvement en prêchant l'existence d'une« âme qui ignore les nations »4 • Il nous renvoie à une dimension extra-terrestre, céleste voire en relation avec le divin.

Nous observons ainsi une claire opposition entre religion et état.

A l'époque où il rédigeait son oeuvre, la séparation de l'église et de l'Etat s'était déjà faite (en 1905) et Benda nous explique que le combat a été en quelque sorte gagné par la nation, par l'état, comme le démontre sa phrase « le laïc a gagné»~.

Par exemple, il dit que les clercs ne sont plus ce qu'ils étaient avant., qu'i ls suivent une sorte de conformité qui fait qu'ils sont devenus laïques.

lil va même jusqu'à dire que tout le monde est devenu laïque en fait:« Toute l'humanité est devenue laïque >)6 • Il veut di re par là que les clercs ont délaissé les valeurs millénaires au profit de causes nationales immorales fai sant ainsi honte au t itre de c< clerc>> ou même d' «intellectuels».. »