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Aristote: une communauté d'intérêts

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

aristote
« Ce n'est pas entre deux médecins que naît une communauté d'intérêts, mais entre un médecin par exemple et un cultivateur, et d'une manière générale entre des contractants différents et inégaux qu'il faut pourtant égaliser. C'est pourquoi toutes les choses faisant objet de transaction doivent être d'une façon quelconque commensurables entre elles. C'est à cette fin que la monnaie a été introduite, devenant une sorte de moyen terme, car elle mesure toutes choses et par suite l'excès et le défaut, par exemple combien de chaussures équivalent à une maison ou à telle quantité de nourriture. Il doit donc y avoir entre un architecte et un cordonnier le même rapport qu'entre un nombre déterminé de chaussures et une maison, faute de quoi il n'y aura ni échange ni communauté d'intérêts; et ce rapport ne pourra être établi que si entre les biens à échanger il existe une certaine égalité. Il est donc indispensable que tous les biens soient mesurés au moyen d'un unique étalon, comme nous l'avons dit plus haut. Et cet étalon n'est autre, en réalité, que le besoin, qui est le lien universel (car si les hommes n'avaient besoin de rien, ou si leurs besoins n'étaient pas pareils, il n'y aurait plus d'échange du tout, ou les échanges seraient différents); mais la monnaie est devenue une sorte de substitut du besoin et cela par convention, et c'est d'ailleurs pour cette raison que la monnaie reçoit le nom de no mis ma, parce qu'elle existe non pas par nature, mais en vertu de la loi (nomos), et qu'il est en notre pouvoir de la changer et de la rendre inutilisable. » ARISTOTE

Objet du texte

            Il s’agit, dans l’extrait qui nous occupe, pour Aristote de chercher à mettre en lumière le principe générateur de toute société, c’est-à-dire ce qui constitue l’origine de toute vie sociale comme étant nécessaire. Or, à partir de cette découverte du principe source de toutes société, Aristote cherche à rendre raison de l’échange comme égalité proportionnelle dans le moyen conventionnel s’appelle la monnaie.

Problématique

            Dans quelle mesure peut-on rendre compte de la nécessité du vivre ensemble par le besoin dans lequel chacun se trouve d’avoir recours au travail d’autrui ? Et en quoi ce principe fondateur est-il capitale dans la définition de la monnaie et a fortiori de tout échange lui-même ?

 

aristote

« Problématique Dans quelle mesure peut-on rendre compte de la nécessité du vivre ensemble par le besoin dans lequelchacun se trouve d'avoir recours au travail d'autrui ? Et en quoi ce principe fondateur est-il capitale dans ladéfinition de la monnaie et a fortiori de tout échange lui-même ? Articulation du texte Nous pouvons distinguer trois principales étapes argumentatives : - 1er Mouvement : Ce 1 er mouvement s'étend du début du texte jusqu'à « telle quantité de nourriture ». Aristote commence par mettre en place le cadre dans lequel son argumentation va se déployer.

Il s'agit icipour lui de penser l'origine de la vie en société en essayant de remonter à son principe et en rendant raisonde la mise en place d'un système d'échange.

Son entreprise est ici de type généalogique. - 2e Mouvement : Ce 2 e mouvement s'étend de « il doit donc y avoir » jusqu'à « les échanges seraient différents ».

Ce découvre ici l'origine même de toute vie en société laquelle se fonde sur le besoin.

Il s'agit icid'en préciser la nature et les enjeux, ainsi que les conséquences. - 3e Mouvement : Ce 3 mouvement s'étend de « mais la monnaie » jusqu'à la fin du texte.

A ce besoin s'est progressivement substituer la monnaie dont la nature et le rôle vont ici faire l'objet d'une définitionrigoureuse. Explication détaillée - 1er MOUVEMENT « Ce n'est pas entre deux médecins que naît une communauté d'intérêts, mais entre un médecin par exemple et un cultivateur, et d'une manière générale entre des contractants différents et inégaux qu'il faut pourtantégaliser.

C'est pourquoi toutes les choses faisant objet de transaction doivent être d'une façon quelconquecommensurables entre elles.

C'est à cette fin que la monnaie a été introduite, devenant une sorte de moyenterme, car elle mesure toutes choses et par suite l'excès et le défaut, par exemple combien de chaussureséquivalent à une maison ou à telle quantité de nourriture.

» Remarquons d'emblée que pour Aristote un groupe social est avant tout une « communauté d'intérêts » quicomme telle suppose la diversité.

Comprenons ainsi que c'est la division du travail en métier qui rend possibletoute coopération entre les hommes, et a fortiori, du même coup, toute société donnée.Il semble en effet que toute société soit d'abord et avant tout basée sur l'échange.

Un contrat établissantl'équivalence des biens et des services parait en ce sens nécessaire dans le cadre de tout échange.

Mais laréalité n'est pas aussi aisée : en effet, si échanger une paire de chaussure contre une autre est simple,l'opération se complique dès qu'il s'agit de l'échanger contre une maison.

Certes, la monnaie peut résoudre ceproblème de l'échange entre produits de valeur inégale.

Il suffira pour cela de créer une unité de mesure assezréduite pour que tout produit puisse équivaloir à une ou plusieurs de ces unités.Comprenons ainsi que le troc repose sur une équivalence des objets échangés, alors que l'on est obligéd'introduire l'argent, la monnaie dès lors que l'on doit échanger de biens de valeurs inégales.

Comprenons doncclairement que l'échange, qu'il soit par troc ou par échange d'argent, repose sur une égalité proportionnéeentre les objets en question.Dans un bon échange, personne n'est lésé.

Ce qu'a A, c'est ce que veut B et ce qu'a B, c'est ce que veut A.

Ily a emboîtement des besoins.

Mais comment obtenir ce bon échange ? Comment réduire l'autre au même,comment ramener l'hétérogénéité à l'équivalence, comment égaliser ? Le besoin fait pression pour m'obliger àégaliser ce qui, en toute rigueur, est incomparable.

Ce problème est avant tout théorique.

Dans les faits, dansla pratique, il est résolu.

L'échange existe déjà.

Ce que veut faire Aristote, c'est clarifier conceptuellement cequi s'est passé.

La première manière d'échanger est le troc.

C'est lui qui désigne, pour Aristote, la société primitive.

Le passagedu troc à la monnaie constitue une progression nécessaire, d'autant plus, que le poids démographiqueaugmente, ou que la division du travail se complexifie.

Il va de pair avec le passage de la tribu à la cité.L'échange implique, pour Aristote, un certain stade de développement économique.

Dans la communautéprimitive, c'est-à-dire la tribu, il n'y avait nul besoin d'échange.

La propriété personnelle n'existait pas et leséchanges se faisaient de tribu à tribu par l'intermédiaire du troc.

Pour qu'on puisse parler d'échange à l'intérieurd'une même communauté, il faut qu'interviennent des considérations démographiques.

C'est quand le nombredes individus qui composent une communauté devient important que la tribu se transforme en cité.

On passealors, d'une propriété collective à une propriété personnelle.

Si la division du travail s'instaure, chacun se met à. »

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