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Art et subjectivité Deleuze

Publié le 26/02/2022

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deleuze

« L’ART ET LA SUBJECTIVITE GILLES DELEUZE, PROUST ET LES SIGNES L’ANTI-OBJECTIVISME DE PROUST : L’APPRENTISSAGE DE L’AMOUR, LA CONTRAINTE DES SIGNES. En quoi l'architecture de l’œuvre de Proust, construite selon un modèle que l'on pourrait qualifier d'antiobjectiviste, permet-elle d'appréhender la vérité en dehors du cadre classique, du logos ? Peut-on penser l'accès à la vérité en dehors de la philia entendue en son sens grec ? C'est toute l'hypothèse de Deleuze, qui montre en quoi À la recherche du temps perdu est orientée vers la recherche de la vérité, c'est-à-dire possibilité de création de sens, mais au-delà de la simple lecture d'une réminiscence incarnée par la célèbre madeleine.

L’œuvre de Proust 1. serait plutôt une immense "machine productrice de signes" Le signe doit être entendu comme ce qui unifie la recherche tout en en désignant la réalité plurielle, déclinée selon des mondes différents, se lisant précisément à partir de ces divers types de signes.

Deleuze n'a nullement pour ambition d'établir un nouveau mode d'accès à la vérité entendue classiquement, mais à partir de l'anti-objectivisme proustien, de découvrir ce que pourrait être l'Idée de l'amour.

La vérité ne relève donc pas de la réflexion rationnelle, au sens d'un choix délibéré vers l'apprentissage d'un ordre des choses.

L'accès à la vérité est nécessairement contrainte ; c'est en conjuguant la temporalité – lue d'ailleurs à plusieurs niveaux – et les systèmes de signes que toute structure explicative peut se mettre en place : il faut substituer à l'amitié et à la philosophie le diptyque amour-art.

En ce sens, À la recherche du temps perdu serait l'écriture d'un apprentissage. 2 Ibid., p.

10. « Apprendre concerne essentiellement les signes.

Les signes sont l'objet d'un apprentissage temporel, non pas d'un savoir abstrait. Apprendre, c'est d'abord considérer une matière, un objet, un être comme s'ils émettaient des signes à déchiffrer, à interpréter.

Il n'y a pas d'apprenti qui ne soit "l'égyptologue" de quelque chose »2. 3 « Seuls les signes de l'Art sont immatériels.

Sans doute la petite phrase de Vinteuil s'échappe du (...)Deleuze distingue trois domaines de signes qui tendent tous à converger vers l'Art, appréhendé comme l'essence suprême puisque du domaine de l'immatériel 3 : les signes mondains, les signes sensibles et les signes amoureux, correspondent à trois mondes indépendants.

Il existe bien une théorie des essences dans l’œuvre proustienne, mais qui se doit d'être entendue d'un point de vue non platonicien, Deleuze luttant également contre une philosophie de la représentation qui manquerait l'Idée : l'essence est pour Proust ce qui allie à la fois le sens et le signe en tant qu'elle rend le signe plus puissant que l'objet qu'il désigne et le sens lisible à un niveau différent du sujet qui l'émet : c'est pourquoi d'ailleurs l'essence est fondamentalement Différence : elle ne peut pas être imaginée, mais ne peut s'exprimer que dans la répétition : comment ne pas penser à la petite phrase musicale de Vinteuil qui ne peut qu'être rejouée pour révéler à. »

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