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au nom de la liberté peut on réclamer l'indifférence ?

Publié le 13/08/2005

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» DESCARTES, Lettre à Mesland du 9 février 1645. INTRODUCTION Le thème de ce texte est la liberté d'indifférence. Cette expression fait difficulté dans la mesure où l'indifférence serait cet état où nous ne sommes déterminés par rien. Cette absence de détermination serait la liberté d'indifférence. Or loin d'être la condition suprême de notre autonomie elle est bien plutôt la source de notre indétermination. Descartes ne contredit pas cette acception de la liberté d'indifférence, qui la rapproche de l'absence de détermination, mais il introduit un deuxième sens censé réhabiliter la liberté d'indifférence ; celle-ci se trouve alors élevée au rang de « faculté positive ». L'indifférence dans ce deuxième sens n'exprime pas l'absence d'influence extérieure, de raisons, mais la possibilité pour l'homme de se déterminer par lui-même. Le problème consiste alors à expliquer comment la liberté d'indifférence peut être à la fois comprise comme absence de détermination et comme faculté d'autodétermination. PLAN DETAILLE Première partie : Le plus bas degré de la liberté. 1.

Au sens vernaculaire du terme, « être indifférent « signifie soit n’éprouver ni affection ni répulsion pour un objet, au sens où l’on peut être indifférent à quelqu’un, soit n’avoir aucune préférence pour une alternative ou une autre d’un choix possible. On peut alors considérer comme étrange d’affirmer qu’être libre serait être indifférent, dans la mesure où l’on ne voit pas en quoi avoir des préférences, qu’elles soient rationnelles ou non, pour quelque chose contredirait la liberté.

 

Mais ne peut-on soutenir que les passions empêchent l’âme d’exercer librement ses décrets, l’assujettissant ainsi au corps ? Dès lors, être indifférent ne permettrait-il pas d’atteindre à cette « liberté du sage « définie par certains courants de la philosophie antique, tels que le stoïcisme ou le scepticisme, comme ataraxie (absence de troubles) ? Ou faut-il soutenir au contraire que l’indifférence ne marque pas tant un triomphe de la volonté sur le corps et les passions qu’elle « fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance qu’une perfection dans la volonté «, comme l’affirme Descartes dans la IVe Méditation métaphysique ?

 

« retour agir sur l'entendement lui-même, en lui proposant d'autres idées à considérer (lettre de Descartes à Meslanddu 2 mai 1644, in Œuvres , édition Vrin, Adam & Tannery (AT), vol.

IV). Dans la lettre à Mesland du 9 février 1645, il écrit ainsi : « Cette faculté positive, je n'ai pas nié qu'elle fût dans la volonté.

Bien plus, j'estime qu'elles'y trouve, non seulement dans ces actes où elle n'est poussée par aucuneraison évidente d'un côté plutôt que de l'autre, mais aussi dans tous lesautres ; à tel point que, lorsqu'une raison très évidente nous porte d'uncôté, bien que, moralement parlant, nous ne puissions guère choisir le particontraire, absolument parlant, néanmoins, nous le pouvons.

Car il nous esttoujours possible de retenir de poursuivre un bien clairement connu oud'admettre une vérité évidente, pourvu que nous pensions que c'est un biend'affirmer par là notre libre arbitre. » « L'indifférence me semble signifier proprement l'état dans lequel se trouve lavolonté lorsqu'elle n'est pas poussée d'un côté plutôt que de l'autre par laperception du vrai ou du bien ; et c'est en ce sens que je l'ai prise lorsque j'aiécrit que le plus bas degré de la liberté est celui ou nous nous déterminonsaux choses pour lesquelles nous sommes indifférents./ Mais peut-être d'autresentendent-ils par indifférence la faculté positive de se déterminer pour l'un oul'autre de deux contraires, c'est-à-dire de poursuivre ou de fuir, d'affirmer oude nier.

Cette faculté positive, je n'ai pas nié qu'elle fût dans la volonté.

Bienplus, j'estime qu'elle s'y trouve, non seulement dans ces actes où elle n'est poussée par aucune raison évidente d'un côté plutôt que de l'autre, mais aussi dans tous les autres /; à tel pointque, lorsqu'une raison très évidente nous porte d'un côté, bien que, moralement parlant, nous ne puissions guèrechoisir le parti contraire, absolument parlant, néanmoins, nous le pouvons.

Car il nous est toujours possible de nousretenir de poursuivre un bien clairement connu ou d'admettre une vérité évidente, pourvu que nous pensions quec'est un bien d'affirmer par là notre libre arbitre.

» DESCARTES, Lettre à Mesland du 9 février 1645. INTRODUCTION Le thème de ce texte est la liberté d'indifférence.

Cette expression fait difficulté dans la mesure où l'indifférenceserait cet état où nous ne sommes déterminés par rien.

Cette absence de détermination serait la libertéd'indifférence.

Or loin d'être la condition suprême de notre autonomie elle est bien plutôt la source de notreindétermination.

Descartes ne contredit pas cette acception de la liberté d'indifférence, qui la rapproche del'absence de détermination, mais il introduit un deuxième sens censé réhabiliter la liberté d'indifférence ; celle-ci setrouve alors élevée au rang de « faculté positive ».

L'indifférence dans ce deuxième sens n'exprime pas l'absenced'influence extérieure, de raisons, mais la possibilité pour l'homme de se déterminer par lui-même.

Le problèmeconsiste alors à expliquer comment la liberté d'indifférence peut être à la fois comprise comme absence dedétermination et comme faculté d'autodétermination. PLAN DETAILLE Première partie : Le plus bas degré de la liberté. 1.1 Indifférence d'équilibre. Le premier sens de l'indifférence la comprend comme absence de détermination.

Il n'y a aucune raison qui motivel'homme agir, il se trouve alors dans un état d'équilibre ; autrement dit il n'est pas influencé de l'extérieur à choisirun parti plutôt qu'un autre.

En ce sens l'indifférence est liée à la liberté en tant qu'elles expriment toutes les deuxl'absence de contrainte.

« La perception du vrai ou du bien » fait référence au rôle de l'entendement pour lavolonté.

L'entendement est censé éclairer la volonté, la guider dans ses choix en lui montrant la voie à suivre.

Dansle cas de l'indifférence il y a défaillance de l'entendement, ou ignorance du but à choisir.

L'hésitation de la volontés'explique alors par la limitation de l'entendement humain. 1.2 La proportionnalité au sein de la liberté. Descartes a identifié la liberté d'indifférence au plus bas degré de liberté dans les Méditations métaphysiques, etplus précisément dans la quatrième méditation.

Il tendait à démontrer alors, son ouvrage précède cette lettre àMesland de quatre années, que nous étions d'autant plus libres que nous étions plus déterminés.

La liberté étaitproportionnelle à notre détermination.

L'indifférence comprise comme absence de détermination, se trouve au bas del'échelle.

En ce sens loin d'être le caractère essentiel de la liberté, l'indifférence en est bien plutôt l'état le plusfaible.

La liberté entendue comme puissance de se déterminer à agir de telle ou telle façon est irréductible àl'indifférence. Transition : Le premier sens de l'indifférence, que nous pouvons appeler indifférence négative, peut être identifiée à. »

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