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Autrui et Humanité - L'autre comme condition de mon humanisation

Publié le 26/10/2013

Extrait du document

Ce titre, un peu provocateur, désigne cette prééminence de

l'ensemble sur l'élément. Parler de l'humanité comme l'ensemble

des hommes ne peut se réduire à y voir une addition, un agrégat de

particularités déjà constituées, venant grossir la masse. Bien au

contraire, l'anthropologie aujourd'hui fait un lieu commun de cette

affirmation que la constitution de la particularité comme homme

est le fruit de cette architecture commune. N'est-ce pas ce que

laisse supposer déjà le mythe de Prométhée dans le Protagoras de

Platon, ou ce que dit Platon lui-même au Livre II de La

République : « Ce qui donne naissance à une cité, c'est, je crois,

l'impuissance où se trouve chaque individu de se suffire à luimême,

et le besoin qu'il éprouve d'une foule de choses. « Cette

remarque, un peu naïve aujourd'hui, contient bien cette idée

d'insuffisance, d'inachèvement de l'individualité prise dans l'extériorité

au groupe.

« AUTRUI : PREMIÈRES RÉFLEXIONS de maladies profondément organiques, comme les cancers, la psy­ chothérapie, l'analyse des relations affectives, l'introduction des traumas liés à l'existence.

Cela signifie qu'aujourd'hui cette singularité, cette entité isolable qu'est un Individu, ne s'explique plus analytiquement par son inté­ riorité et son « essence », mais elle trouve ses modes d' explicita­ tion et de compréhension dans ses liens et la continuité logique avec l'ensemble du système dans lequel elle est plongée et qui la détermine.

Jusqu'au siècle des Lumières, tout le travail de définition de !'Être, toute la recherche de l'explication des comportements, des choix, des goûts, des manifestations de la volonté particulière, passaient par une introspection qui devait révéler une « nature », une essence par lesquelles se dévoilaient les déterminations secrètes ou, pour le moins, intérieures et singulières, capables d'éclairer l'analyse.

Des « humeurs » circulant dans les arcanes du corps et déterminant, pour les Diaphoirus de toutes sortes, les personnalités, au cogito cartésien qui fonde la conscience dans son incompressible unité, en passant par l' Âme qui recouvre tant d'images de cette parole intime et originale de l'identité close, on assiste à l'exposition de cette imperméabilité de l'individu.

Or, avec les Lumières, le travail de réhabilitation humaniste des philosophes accentue une déchristianisation de l'univers philoso­ phique autant que scientifique qui renonce à penser l'individualité comme porteuse de l'ensemble de ses moyens et de sa réalité au seul cœur de son intériorité.

B.

L'individualité solitaire ne suffit plus au sens il 50 En effet, la pensée ne trouve plus dans cette intimité close, dépo­ sées par un Dieu, complètes et sacrées, les réponses aux interroga­ tions morales, politiques, scientifiques ou philosophiques.

Si la Raison s'institue comme le nouvel organe de cette élucidation des interrogations, l'individualité solitaire, la voix intérieure de cette âme, ne suffisent plus à l'exigence de fondements et de clarté de la pensée nouvelle.

Paradoxalement, l'unité apparente des hommes à tra,vers une foi ~~i les rendait semblables les isolait dans une com­ pletuAde, une plemtude satisfaisante et toujours-déjà présente.

Dans le ~eme par~doxe, le surgissement de la Raison, dignité retrouvée ~e 1 autonom1? de .la réflexion, va exiger l'entente et la normalisa­ tion de cette retlex1on, soumise au contrôle de sa cohérence, qui ne. »

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