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AUTRUI PEUT-IL ETRE POUR MOI PLUS QU'UN OBSTACLE OU UN MOYEN ?

Publié le 15/12/2009

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Lorsque je vise une fin, ce que je rencontre sur ma route peut prendre deux visages: celui d'un obstacle m'empêchant d'atteindre mon but, ou au contraire celui d'un moyen m'aidant à y parvenir. Autrui, comme n'importe quels circonstance et objet, n'est-il pas pour moi tantôt un obstacle (et des plus grands !), tantôt un moyen (et des plus sûrs !) ? Certes, à la fois semblable à moi-même et différent de moi, l'alter ego m'apparaît le plus souvent comme -ce qui entrave à ma liberté, d'où mon effort pour faire en sorte qu'il aille dans le sens de mon désir, c'est-à-dire. pour le changer en moyen. Je l'écarte ou me sers de lui comme d'un objet ; dans les deux cas, il n'est qu'un intermédiaire entre moi et une fin visée. Cependant, autrui n'est-il pas lui-même un sujet libre et en ce sens, ne doit-il pas être pour moi plus, mieux qu'un obstacle ou un moyen : une fin, c'est-à-dire un objet de respect ?  Si, dans un premier temps, la relation de conflit apparemment indépassable entre les hommes semble interdire de dépasser l'alternative entre obstacle et moyen, dans un second temps l'étrangeté de cet obstacle ou moyen, impossible à ranger parmi les autres choses qui nous gênent ou nous servent, nous poussera à dépasser cette conception vers l'idée de fin.

« implique le respect de la liberté d'autrui.

Le fondement de la société repose sur l'idée qu'autrui peut, et même doitêtre plus qu'un obstacle ou un moyen.

Si quelqu'un s'avise de nuire à la liberté d'autrui en l'écartant violemment ouen le réduisant en esclavage, l'autorité politique par son pouvoir de sanction se charge de lui rappeler qu'on n'a pasle DROIT, en tant que citoyen, de considérer autrui seulement comme un obstacle ou un moyen.Cette interdiction politique ne doit-elle pas trouver son fondement dans une interdiction morale ? B) Autrui comme fin en soi :Il faut distinguer la CHOSE, qui ne peut être pour nous qu'obstacle ou moyen (valeur relative), et la PERSONNE, quid'un point de vue moral ne peut jamais être considérée uniquement ainsi.

Moi même et autrui avons une égaleDIGNITE (valeur absolue) en tant qu'êtres raisonnables.

C'est ce sur quoi insiste KANT dans les Fondements de lamétaphysique des moeurs (1785): « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne quedans la personne de tout autre, toujours comme une fin et jamais simplement comme un moyen ».Certes, autrui peut être un obstacle ou un moyen mais il ne DOIT PAS (moralement) n'être que cela : je n'ai pas ledroit de lui nuire pour réaliser une fin.

Il doit toujours en même être considéré comme une FIN EN SOI, c'est-à-direqu'il est objet de RESPECT [au sens strict, seule la loi morale est respectable ; si autrui doit être respecté, c'est entant qu'être moral, capable d'obéir à la loi morale, de dépasser l'égoïsme et d'agir uniquement par devoir]: « Lesêtres raisonnables sont appelées des personnes, parce que leur nature même en fait des fins en soi, c'est-à-direquelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen, quelque chose qui, par conséquent, metune limite à la faculté de chacun d'agir à son gré, et est un objet de respect.

Les êtres raisonnables ne sont doncpas des fins simplement subjectives, dont l'existence n'a de valeur que pour nous ; ce sont des fins objectives,c'est-à-dire des choses dont l'existence est une fin en elle-même, et même une fin telle qu'on ne peut la remplacerpar aucune autre à laquelle celle-ci servirait simplement de moyen ».Ainsi l'AMITIE implique le respect : le rapport entre amis est au-delà de la considération de l'obstacle et du moyen. CONCLUSION : Autrui PEUT être pour moi plus qu'un obstacle ou un moyen, et cela parce qu'il DOIT être considéré comme plus (en dignité) que cela, à savoir comme une FIN.

Et ce n'est pas seulement pour moi, parce que lafantaisie m'en prend, qu'il sera considéré ainsi, mais c'est en soi qu'autrui est une fin, fin absolue qui m'appelle aurespect.

Je reconnais ainsi mon identité à l'autre et ai le sentiment de faire partie d'une même communauté,l'humanité.Or ce sentiment de partage n'est-il pas déjà présent dans l'expérience du beau, où j'éprouve sans pouvoir la prouverune universalité de droit entre les hommes ? Sujet désiré en échange : La philosophie progresse-t-elle?. »

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