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Avoir tout pour être heureux, est-ce là, pour vous, le bonheur ?

Publié le 07/01/2005

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Chez les stoïciens par exemple, le bonheur est une sagesse austère, dégagée de tout ce qui ne ressort pas du domaine de l'humain. Ainsi, gloire et fortune sont considérés comme des aléas dont la possession ne peut suffire au bonheur.   -          Cette conception du bonheur a fortement inspiré la morale judéo-chrétienne, qui a défini le bonheur comme une sérénité de l'âme en elle-même, étrangère à tout plaisir terrestre. Cet excès dans le bonheur intellectuel a conduit à des confusions entre ascétisme et souffrance, certaines doctrines poussant à la mortification du corps pour accéder au bonheur de l'âme. A ce point où le bonheur se rapproche du « rien « plutôt que du « tout «, il faut sortir de l'impasse.  

III. Le bonheur par l'union des passions et de la raison.  

-          Tout avoir pour être heureux, au-delà de l'addition de nos contentements, consiste en lier les satisfactions simples à une sérénité parfaite de l'intellect. Descartes, dans Les Passions de l'âme, expose la réunion de ces deux aspects nécessaire au bonheur. A la jouissance sensible d'un bien s'ajoute la joie intellectuelle de l'âme qui approuve cette jouissance.

L’être humain semble instinctivement porté à la recherche de son bonheur. Si celui-ci constitue le souverain bien, alors rien ne le surpasse et tout avoir pour être heureux dans la vie semble bien suffisant. Epicure justifie ainsi cette quête : « Il faut avoir le souci de ce qui produit le bonheur, puisque s’il est présent, nous avons tout, tandis que s’il est absent, nous faisons tout pour l’avoir. « ( Lettre à Ménécée ). Mais cela peut sembler encore vague : est-ce que le bonheur est la somme de nos satisfactions, ou inversement, le bonheur est-il un état requis pour tout avoir ? Et avoir tout pour être heureux, cela suffit-il à saisir entièrement l’essence du bonheur ? Car si le bonheur dans notre vie pratique est la comptabilité des satisfactions de notre sensibilité, il est aussi un état d’esprit supérieur, dégagé des contingences du quotidien.

« Chez Epictète, par exemple, la source de tout bien et de tout malque nous pouvons éprouver réside strictement dans notre proprevolonté.

Nul autre que soi n'est maître de ce qui nous importeréellement, et nous n'avons pas à nous soucier des choses surlesquelles nous n'avons aucune prise et où d'autres sont lesmaîtres.

Les obstacles ou les contraintes que nous rencontronssont hors de nous, tandis qu'en nous résident certaines choses, quinous sont absolument propres, libres de toute contrainte et detout obstacle, et sur lesquelles nul ne peut agir.

Il s'agit dès lorsde veiller sur ce bien propre, et de ne pas désirer celui des autres ;d'être fidèle et constant à soi-même, ce que nul ne peut nousempêcher de faire.

Si chacun est ainsi l'artisan de son proprebonheur, chacun est aussi l'artisan de son propre malheur ens'échappant de soi-même et en abandonnant son bien propre, pourtenter de posséder le bien d'autrui.

Le malheur réside donc dansl'hétéronomie : lorsque nous recevons de l'extérieur une loi àlaquelle nous obéissons et nous soumettons.

Nul ne nous oblige àcroire ce quel'on peut dire de nous, en bien ou en mal : car dans un cas nousdevenons dépendants de la versatilité du jugement d'autrui, dansl'autre nous finissons par donner plus de raison à autrui qu'à nous-mêmes.

Enfin, à l'égard des opinions communes comme des théories des philosophes, ou même de nos propres opinions, il faut savoir garder une distance identique àcelle qui est requise dans l'habileté du jeu, c'est-à-dire qu'il faut savoir cesser de jouer en temps voulu.Dans toutes les affaires importantes de la vie, nul ne nous oblige en effet que notre propre volonté. - Cette conception du bonheur a fortement inspiré la morale judéo-chrétienne, qui a défini le bonheur comme une sérénité de l'âme en elle-même, étrangère à tout plaisir terrestre.

Cet excès dans le bonheurintellectuel a conduit à des confusions entre ascétisme et souffrance, certaines doctrines poussant à lamortification du corps pour accéder au bonheur de l'âme.

A ce point où le bonheur se rapproche du« rien » plutôt que du « tout », il faut sortir de l'impasse. III.

Le bonheur par l'union des passions et de la raison. - Tout avoir pour être heureux, au-delà de l'addition de nos contentements, consiste en lier les satisfactions simples à une sérénité parfaite de l'intellect.

Descartes, dans Les Passions de l'âme , expose la réunion de ces deux aspects nécessaire au bonheur.

A la jouissance sensible d'un bien s'ajoute la joieintellectuelle de l'âme qui approuve cette jouissance. - Le bonheur, que chacun cherche à atteindre, est essentiellement une sérénité continue de l'âme dans lajouissance des plaisirs.

Psychanalytiquement, c'est la culpabilité des plaisirs décrétée par la raison quidéséquilibre la vie psychique, alors que l'aval de la raison sur les joies de la vie permet d'accéder au bonheur. Conclusion : - Avoir tout pour être heureux, cela suffit dans la mesure où le bonheur est considéré comme une somme de plaisirs quantifiables : le confort matériel, la santé, la réussite professionnelle, etc. - Mais cela ne suffit pas à atteindre cette notion supérieure du bonheur qu'est la sérénité pleine et entière de l'âme dégagée de toutes contingences. - Avoir tout pour être heureux signifie avoir unifié ces deux aspects du contentement de l'être humain.. »

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