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Avons-nous des raisons de croire au destin ?

Publié le 17/03/2009

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1 - Les prévisions des devins et des horoscopes sont-elles appuyées sur des raisons ? 2 - Peut-on croire au destin au point de ne plus rien faire du tout ? Justifiez votre réponse. 3 - Peut-on prouver qu'il y a un destin ou qu'il n'y en a pas ? 4 - Si l'existence du destin est indécidable sur le plan de la raison, est-il alors aussi rationnel d'y croire que de ne pas y croire ? 5 - La raison peut-elle nous faire comprendre pourquoi il est tentant de croire au destin ? Justifiez votre réponse.

« (heimarménê), enchaînement inflexible des causes, dominant le déroulement des événements, fondant leurcorrespondance, autorisant les techniques de la divination.

Dans la connivence des corps parcourus par le souffledivin se manifeste la volonté d'un être intelligent et bon.

Une providence anime le monde, grand animal raisonnablequi est la cité commune des animaux raisonnables, hommes et dieux, et où tout est fait pour eux.

Le finalismesouvent intempérant des stoïciens rencontre ici le problème du mal, auquel il répond par une théodicée dont Leibnizn'oubliera pas les arguments.

L'éthique stoïcienne étend à la conduite humaine l'empire du logos qui règle nospensées et régit l'univers.

Mais l'homme a-t-il encore quelque chose à faire dans ce monde dont il est une partie, etque gouverne l'immuable destin ? Le stoïcisme passe pour une philosophie de l'acceptation, de la résignation.

Laliberté qu'il promet n'est-elle qu'un esclavage intériorisé, magiquement transmué en son contraire ? Les stoïciens ontlutté contre l'« argument paresseux » qui fonde sur la fatalité du futur une attitude de démission pratique etd'irresponsabilité morale ; ils ont cherché, en distinguant divers types de causes, à concilier l'infaillibilité dudéterminisme avec la liberté humaine et la légitimité du jugement moral.

Par l'assentiment, qui est en notre pouvoir,nous pouvons coopérer à l'ordre rationnel du monde, identifier notre vouloir au sien, tenir notre partie dans lasymphonie totale des causes.

3) Liberté humaine et nécessité naturelle Le hasard et le destin ne sont peut-être pas les termes adéquats pour décrire la réalité humaine, car le fond duproblème demeure l'articulation de la liberté et de la nécessité, entre la contingence apparente des actes humainset la nécessité des processus naturels.

Il n'est plus question de choisir entre une vision du monde qui privilégieraitunilatéralement le hasard ou la nécessité.

Un auteur a tenté cette articulation.

Un passage de Kant, dans la Religion dans les limites de la raison (1793), montre que déterminisme a toujours alors le sens de « prédétermination », sinon de prédestination : il s'agit desavoir si la volonté est libre, c'est-à-dire si l'acte, au moment de l'action, estau pouvoir du sujet, ou s'il a ses raisons nécessaires dans le tempsprécédent, selon le schème de la causalité.

Affirmer le déterminisme, ce seraitaffirmer que le cours de l'action humaine est fixé d'avance, et constitue unenchaînement causal naturel.

Tout choix apparemment libre, vécu comme tel,serait une simple prise de conscience de cet enchaînement, une perceptionempirique interne.

En quel sens l'autonomie morale du sujet est-elle doncconciliable avec l'universalité de la relation de cause à effet dans le domainedes phénomènes ? La thèse de Kant est qu'on doit distinguer un sujetempirique, comme tel strictement soumis à la loi d'une causalité naturelle, etun sujet suprasensible, à la fois législateur et sujet, donc libre, sedéterminant lui-même dans le domaine de la raison pratique (morale).

C'estpourquoi le terme de déterminisme, selon Kant, est plutôt un obstacle« dialectique », engendrant une contradiction illusoire, qu'un concept légitimede la réflexion : il sert à recouvrir confusément la liberté pratique sous ladomination de la nécessité naturelle, alors qu'il faut délimiter la juridiction dechacune. "L'homme conscient de son devoir n'est pas, dans le monde, phénomène maisnoumène ; il n'est pas une chose, mais une personne." Kant , Opus postumum, 1796-1804. L'homme, par son affectivité, tisse des liens avec le monde.

De ce fait, il peut être déterminé dans ses actions pardes causes qui lui sont extérieures, hétéronomes.

Tout ce qui peut conditionner le sujet ne permet pas de fonder lamorale, car l'homme serait alors ramené à un statut d'objet, phénomène parmi les phénomènes, régi par le principede causalité.

Si l'action morale est possible, elle ne peut se fonder que sur un inconditionné, c'est-à-dire quelquechose qui ne dépende pas de la nature, mais qui soit de l'ordre de l'intelligible pur, un noumène. Conclusion Choisir entre le destin et le hasard est certainement réducteur et ne laisse l'alternative qu'entre le déterminisme etla liberté.

Un déterminisme naturel et une liberté humaine contingente.

Pourquoi choisir finalement quand les deuxsont conciliables ? Il n'est plus question de choix mais de réalité humaine qui n'est qu'en apparence contradictoire.Privilégier la hasard ou le destin comme explication unique de toute la réalité relève en effet d'une croyance.. »

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