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Baruch Spinoza: Qu'est-ce que la vérité ?

Publié le 09/03/2005

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spinoza
La première signification donc de Vrai et de Faux semble avoir tiré son origine des récits ; et l'on a dit vrai un récit quand le fait raconté était réellement arrivé; faux quand le fait raconté n'était arrivé e part. [Plus tard les Philosophes ont employé le mot pour désigner l'accord ou le non-accord d'une idée avec son objet ; ainsi, l'on appelle Idée Vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même; Fausse celle qui montre une chose autrement qu'elle n'est en réalité. Les idées ne sont pas autre chose en effet que des récits ou des histoires de la nature dans l'esprit:, Et de là on en est venu à désigner de même par métaphore des choses inertes; ainsi quand nous disons de l'or vrai ou de l'or faux, comme si l'or qui nous est présenté racontait quelque chose sur lui-même, ce qui est ou n'est pas en lui.

Pour la conscience commune, est vrai ce qui existe réellement : dire la vérité, c'est dire ce qui est, et mentir, ce qui n'est pas. Le vrai se trouve ainsi identifié à l'être, et une pensée vraie est une pensée qui correspond à une réalité objective, indépendante du sujet pensant. La vérité consisterait dans une certaine forme de correspondance entre la pensée et le fait : lorsqu'une pensée est vraie, ce qui est pensé est un fait, et inversement, lorsqu'une pensée est fausse, ce qui est pensé n'est pas un fait. C'est cette doctrine de la vérité-correspondance, ou doctrine réaliste, que résume la fameuse formule scolastique : veritas est adequatio rei et intellectus (« la vérité est l'adéquation de l'intellect et de la chose «).  C'est également cette doctrine qu'expose ici Spinoza : un récit est vrai quand il correspond à un événement réellement arrivé, une idée est vraie quand elle correspond à un objet réel, etc.

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« effet, «les idées ne sont pas autre choses en effet que des récits ou des histoires de la nature dans l'esprit».

SPINOZA (Baruch). Né à Amsterdam en 1632, mort à La Haye en 1677. Il apprit l'hébreu, le latin, le français dans les écoles juives et latines, et travailla dans la maison de commercefamiliale.

Accusé d' « effroyables hérésies », Spinoza échappa de peu à un assassinat en 1656, et fut excommuniéde la synagogue la même année.

Il apprit la taille des instruments d'optique, vendit des verres télescopes pourvivre, et s'initia à la philosophie de Descartes.

Il constitua un cercle d'études près de Leyde, travailla intensémentde 1663 à 1670, et acquit une réputation considérable.

En 1670, il s'installa à La Haye, partageant sa vie entre laméditation philosophique et la taille des verres pour microscopes.

Il fut chargé en 1673 d'une mission secrète auprèsdu prince de Condé et du maréchal de Luxembourg.

Sa position devint ensuite de plus en plus difficile.

Il se rendit àAmsterdam, mais renonça à s'y établir.

En 1676, il reçut de nombreuses visites de Leibniz, qui niera plus tard l'avoirrencontré.

Malade, il mit de l'ordre dans ses manuscrits, en brûla peut-être.

Il mourut paisiblement et fut enterrédans la fosse commune.

Un don anonyme permit la publication intégrale (le ses manuscrits.

— Il professa un grandlibéralisme en politique et se montra rationaliste dans les questions religieuses.

Malgré un certain nombre d'ouvrages,on peut dire que Spinoza fut l'homme d'un seul livre : l'Ethique.

Le caractère géométrique de ce livre permet dedéfinir la pensée métaphysique de Spinoza à l'aide de ses propres définitions : « Par cause de soi, j entends ce dontl'essence enveloppe l'existence, autrement dit ce dont la nature ne peut être conçue qu'existante.

— Parsubstance, j'entends ce qui est eu soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce dont.

le concept n'a pas besoin duconcept d'une autre chose pour être formé.

— Par attribut, j'entends ce que l'entendement perçoit de la substancecomme constituant son essence.

— Par mode, j'entends les affections de la substance, autrement dit ce qui est enautre chose, par quoi il est aussi conçu.

— Par Dieu, j'entends un être absolument infini, c'est-à-dire une substanceconsistant en une infinité d'attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.

— Est dite libre la chosequi existe d'après la seule nécessité de sa nature et est déterminée par soi seule à agir.

— Par éternité, j'entendsl'existence elle-même, en tant qu'elle est conçue comme suivant nécessairement de la seule définition d'une choseéternelle.

— D'une cause déterminée donnée, suit nécessairement un effet.

— Par corps, j'entends un mode quiexprime, d'une façon définie et déterminée, l'essence de Dieu en tant qu'elle est considérée comme chose étendue.— Par idée, j'entends un concept de l'esprit que l'esprit forme parce qu'il est une chose pensante.

— La durée est lacontinuité indéfinie d'existence.

— Par réalité et perfection, j'entends la même chose.

— Par sentiments, j'entendsles affections du corps par lesquelles la puissance d'agir de ce corps est augmentée ou diminuée, aidée oucontenue, et en même temps les idées de ces affections.

— Par bon, j'entendrai ce que nous savons avec certitudenous être utile.

— Par mauvais, au contraire, ce que nous savons avec certitude empêcher que nous ne possédionsquelque bien.

— Par fin, pour laquelle nous faisons quelque chose, j'entends l'appétit.

— Par vertu et puissance,j'entends la même chose, c'est-à-dire que la vertu, en tant qu'elle se rapporte à l'homme, est l'essence même del'homme, ou sa nature, en tant qu'il a le pouvoir de faire certaines choses qui peuvent être comprises par les seuleslois de sa nature ».

— Telles sont les principales définitions, qui, d'axiomes en corollaires, de propositions endémonstrations et en scolies, guident Spinoza dans sa recherche.

La nature naturante est le monde en tant quesubstance infinie, c'est-à-dire Dieu.

La nature naturée est le monde au point de vue des modes finis de lasubstance.

Il n'y a donc qu'une différence de points de vue entre Dieu et le monde.

Dans le système de Spinoza,Dieu est tout.

De l'infinité d'attributs infinis de la Substance infinie, deux seulement nous sont connus : l'étendue etla pensée.

Les choses finies sont des modes de ces attributs ; l'âme est un mode de la pensée et le corps un modede l'étendue.

Le libre-arbitre humain consiste dans l'ignorance des causes qui déterminent l'homme.

En acquérant unpouvoir sur ses passions, l'homme crée sa vraie liberté et parvient à aimer Dieu.

« Cet amour envers Dieu doitoccuper l'esprit au plus haut degré.

» La suprême vertu de l'esprit, c'est de connaître Dieu, qui « s'aime lui-mêmed'un amour intellectuel infini ».. »

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