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Bergson et la politique

Publié le 10/01/2004

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Le souvenir du fruit défendu est ce qu'il y a de plus ancien dans la mémoire de chacun de nous, comme dans celle de l'humanité. Nous nous en apercevrions si ce souvenir n'était recouvert par d'autres, auxquels nous préférons nous reporter. Que n'eût pas été notre enfance si l'on nous avait laissé faire ! Nous aurions volé de plaisirs en plaisirs. Mais voici qu'un obstacle surgissait, ni visible ni tangible : une interdiction. Pourquoi obéissons-nous ? La question ne se posait guère ; nous avions pris l'habitude d'écouter nos parents et nos maîtres. Toutefois nous sentions bien que c'était parce qu'ils étaient nos parents, parce qu'ils étaient nos maîtres. Donc, à nos yeux, leur autorité leur venait moins d'eux-mêmes que de leur situation par rapport à nous. Ils occupaient une certaine place : c'est de là que partait, avec une force de pénétration qu'il n'aurait pas eue s'il avait été lancé d'ailleurs, le commandement. En d'autres termes, parents et maîtres semblaient agir par délégation. Nous ne nous en rendions pas nettement compte, mais derrière nos parents et nos maîtres nous devinions quelque chose d'énorme ou plutôt d'indéfini, qui pesait sur nous de toute sa masse par leur intermédiaire. Nous dirions plus tard que c'est la société.

Ce texte met en perspective les notions d'autorité et d'obéissance dans les relations sociales. Il pose la question de la légitimité du pouvoir légal.    Il apparaît qu'un pouvoir central fondateur de la société est délégué à différentes personnes non naturellement autoritaires mais dont le rôle social les met en situation de commander.    Ainsi nous devons nous demander pourquoi nous obéissons et pourquoi nous désobéissons ?

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« B - L'autorité et l'obéissance Notre enfance semble néanmoins semée de fruits défendus.

Nous avons très vite pris l'habitude d'obéir auxcommandements de nos parents et maîtres, non qu'ils aient un caractère autoritaire mais parce que leur rôle socialles met dans la position de celui qui commande.

Le rôle de l'enfant étant socialement celui de l'obéissant, du soumis. C - La société Mais qui a défini ces rôles et les comportements sociaux qui leur sont liés ? "Quelque chose d'énorme qui pèse surnous de toute sa masse : la société". Les différents foyers de pouvoir n'ont qu'une autorité déléguée par un pouvoir central, fondateur et gérant detoutes les relations sociales, assignant à chaque membre de la société un rôle de commandant ou de commandé. Chaque citoyen prenant conscience de son appartenance à la société se conforme à son rôle. 2 - Intérêt philosophique Le pouvoir ordonnant les relations sociales est-il légitime ? A-t-on le droit de désobéir ? A - Légitimité du contrat social Nous obéissons parce que, nous dit BERGSON, nous en avons l'habitude.

Le souvenir de l'interdit originel est présentau sein de la mémoire collective.

C'est le commandement fondateur de la société. Nous pouvons remettre en cause le fonctionnement des relations sociales si nous considérons que le contrat socialest une usurpation.

Ce sont les plus riches, propose ROUSSEAU dans le Discours sur l'inégalité , qui ont, par la ruse,transformé leur force en droit et la soumission des plus faibles en devoir.Ainsi l'autorité née du pacte est toujours illégitime. B - Désobéir C'est pourquoi en suivant MARX il est de notre devoir d'homme de la mettre en cause par un renversementdialectique des forces sociales. V - CONNAISSANCES UTILES POUR LE SUJET TOCQUEVILLE, De la démocratie en AmériqueL'autorité la plus efficace est invisible.

C'est celle utilisée par l'Etat dans les démocraties. ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes , 2ème partie.Illégitimité du contrat social né de la ruse de certains et de la naïveté de la majorité. MARX - ENGELS, Le Manifeste du Parti CommunisteLégitimité d'une révolution prolétarienne pour renverser le capitalisme bourgeois. VI - LES FAUSSES PISTES Ne pas fonder l'idée principale sur la notion de souvenir. Ne pas insister sur la théorie bergsonienne de la mémoire. Ne pas tenir des propos littéraires, moralisants, ou de l'ordre du vécu personnel, sur l'obéissance infantile auxparents. Ne pas envisager la seule question explicite du texte : "Pourquoi obéissons-nous ?" VII - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR La difficulté du texte consiste dans le fait que l'idée principale n'est pas explicite. Plusieurs thèmes sont liés (société, droit, morale). On passe du plan individuel (relations entre deux êtres) au plan universel.. »

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