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Bergson: la connaissance d'autrui par analogie

Publié le 18/04/2009

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bergson
«Pour savoir de science certaine qu'un être est conscient, il faudrait pénétrer en lui. Je vous défie de prouver, par expérience ou par raisonnement, que moi, qui vous parle en ce moment, je sois un être conscient. Je pourrais être un automate ingénieusement construit par la nature, allant, venant, discourant; les paroles mêmes par lesquelles je me déclare conscient pourraient être déclarées inconsciemment. Toutefois, si la chose n'est pas impossible, vous m'avouerez qu'elle n'est guère probable. Entre vous et moi, il y a une ressemblance extérieure évidente; et de cette ressemblance extérieure, vous concluez, par analogie, à une similitude interne. Le raisonnement par analogie ne donne jamais, je le veux bien, qu'une probabilité; mais il y a une foule de cas où cette probabilité est assez haute pour équivaloir pratiquement à une certitude.» Bergson, L'Energie spirituelle

Bergson développe dans son argumentation une thèse intéressante sur la conscience, en tant qu’intériorité. Nous sommes donc ici devant une position spiritualiste de la conscience : c'est-à-dire que Bergson distingue le cérébral (fonctionnement du cerveau : matière) du mental (force spirituelle et psychique, incluant la conscience : esprit). Les spiritualistes affirment l’existence en l’intérieur de l’homme de la pensée, de la conscience, indépendamment de la matière. La conscience ne serait donc pas une conséquence directe de l’activité cérébrale, mais plutôt une faculté de l’esprit, à laquelle on peut attribuer une indépendance par rapport au cerveau.  Chez Bergson, la conscience effectue un travail de synthèse entre la mémoire et la perception présente, au nom d’une utilité future. La conscience est une conscience non pas de quelque chose, mais plutôt pour faire quelque chose. Il est alors une question que l’on peut se poser : l’amnésique, qui par définition, possède une mémoire vide de tout souvenir, peut-il, selon Bergson, encore agir, sa conscience n’étant alors plus capable de se référer à sa mémoire ? Où doit-il se reconstituer une mémoire, comme un nouveau né, avant de pouvoir agir consciemment ? Bergson fait donc partie de ces philosophes qui distinguent l’esprit de la matière, et attribuent à la conscience une indépendance, et non pas un état de conséquence de notre rapport au monde, de notre expérience.  

bergson

« (fonctionnement du cerveau : matière) du mental (force spirituelle et psychique, incluant la conscience : esprit).Les spiritualistes affirment l'existence en l'intérieur de l'homme de la pensée, de la conscience, indépendamment dela matière.

La conscience ne serait donc pas une conséquence directe de l'activité cérébrale, mais plutôt unefaculté de l'esprit, à laquelle on peut attribuer une indépendance par rapport au cerveau.Chez Bergson, la conscience effectue un travail de synthèse entre la mémoire et la perception présente, au nomd'une utilité future.

La conscience est une conscience non pas de quelque chose, mais plutôt pour faire quelquechose.

Il est alors une question que l'on peut se poser : l'amnésique, qui par définition, possède une mémoire videde tout souvenir, peut-il, selon Bergson, encore agir, sa conscience n'étant alors plus capable de se référer à samémoire ? Où doit-il se reconstituer une mémoire, comme un nouveau né, avant de pouvoir agir consciemment ?Bergson fait donc partie de ces philosophes qui distinguent l'esprit de la matière, et attribuent à la conscience uneindépendance, et non pas un état de conséquence de notre rapport au monde, de notre expérience.Affirmer l'existence de la conscience est un problème auquel réfléchit également Descartes, avec une théorie un peudifférente de celle Bergson. Effectivement, Descartes érige la conscience comme fondement de toute certitude.

Il part du principe que tout estfaux, et cherche la première affirmation dans son contraire : le doute.

C'est en affirmant que l'action de douternécessite celle de penser, que Descartes en déduit qu'on ne peut douter de l'existence de la conscience au momentmême où j'exerce le doute.

Ce dernier attesterait donc l'existence de la conscience, car c'est en doutant quel'esprit effectue un jugement.

On peut donc placer le doute comme une action de l'esprit, et donc déclarer l'espritcomme indépendant.

Descartes affirme alors que la conscience (qui peut être la force de jugement) est uneévidence.

Son existence ne reposerait alors ni sur la raison, ni sur l'expérience : la conscience serait irréductible aumonde extérieur, au monde des choses physiques et matérielles, et peut donc exister sans ce monde.

C'est ledualisme : on sépare l'intériorité pure et l'extériorité.

C'est pourquoi, lorsque je pense un objet, il y a une distanceentre l'objet tel que je le pense, et l'objet tel qu'il est en lui-même.

Le doute est présent alors que lorsque je pensemes propres pensées, lorsque je pense ma conscience, je pense tout simplement.

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L'esprit serait alors une choseréelle mais fondamentalement différente de la chose matérielle.

Cette théorie cartésienne inclue alors qu'il peut yavoir une pensée sans objet.

Puis-je alors avoir une conscience si je suis seul sujet, que je vis sans objets ? Selonles théories cartésiennes, oui car la conscience est indépendante du monde extérieur, mais selon les matérialistes,tel que Nietzsche, la conscience étant la conséquence de notre rapport au monde (dénuée alors de subjectivité),elle ne peut pas se développer ou exister seule, sans objet. L'existence de la conscience, selon Bergson, ne peut être démontrée par la raison où l'expérience car elle est uneintériorité, propre à l'esprit, et indépendante du fonctionnement cérébral.

C'est donc par analogie que nous pouvonsconclure, selon Bergson, à la forte probabilité, donc à une quasi certitude, sur l'existence de la conscience en tantqu'intériorité.

Cependant, même si l'existence de la conscience est affirmée, que ce soit par les spiritualistes, telsque Bergson, les matérialites, tels que Nietzsche, ou les cartésiens, tel que Descartes, son caractère varie selon lesthéories : est-elle une faculté de l'esprit ? Est-elle une conséquence de l'expérience ?Bergson affirmait également que le moment où le sujet est le plus conscient est le moment où il anticipe un choix : ilpèse et juge, il est en phase de doute.

Selon lui, le paroxysme de la conscience serait atteint dans des moments d'« hésitations ».

Cette affirmation nous amenerait alors à la question suivante : la conscience peut elle varier enintensité ? Si oui, cette intensité serait-elle d'autant plus forte que le nombre de choix que nous ayons en tantqu'être conscient serait élevé ?. »

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