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Commenter et apprécier cette pensée de Bergson . La vraie connaissance a moins de rapports avec une information superficiellement ency¬clopédique qu'avec une ignorance consciente d'elle-même et accompagnée de la résolution de savoir.

Publié le 16/09/2014

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bergson

Et d'abord, que. faut-il entendre par « la vraie connaissance « ? Il est à peine besoin de le dire, ce n'est pas seulement une connaissance vraie, c'est-à-dire correspondant à la réalité et exempte d'erreur. C'est une con­naissance qui mérite ce nom parce qu'elle fait pénétrer en quelque sorte dans l'intimité de l'objet connu, parce qu'elle en donne l'intelligence : une vraie connaissance est celle qui fait comprendre. A qui me demanderait ai je connais le téléphone automatique, je répondrais par la négative. Sans doute, je n'ignore pas l'existence de cet appareil; je sais m'en servir et je pourrais en donner une définition convenable. Mais je me reconnais incapable d'en faire la théorie, de vous expliquer son mécanisme en vous montrant ce qui se passe au central lorsque je forme le numéro d'appel. Ce que je sais du téléphone automatique ne constitue pas une « vraie con­naissance «. Au contraire, c'est une « vraie connaissance « que j'ai du moteur à quatre temps : en quelques minutes, je pourrais faire compren‑

bergson

« LA NATl'HE DE LA SCIENCE 211 dre au premier venu le fonctionnement de cette machine.

Aussi, lorsque ma voilure s'arrête, je n'ai ordinairement pas besoin de recourir à un spécialiste, comme je dois le faire lorsque mon appareil téléphonique ne fonctionne plus : le plus souvent, je me dépanne moi-même.

Tâchons maintenant de préciser comment la connaissance passe du niveau de la constatation, qui constitue la pseudo-connaissance, au niveau de la compréhension, sans laquelle il n'est pas de « vraie connaissance ».

BACO'.'!, qui avait principalement en vue les sciences de la nature, a défini la vraie connaissance d'un mot célèbre : vere scire, per causas scire, le vrai savoir est un savoir par les causes.

Mais notre définition doit con­ venir à toutes les sciences, aussi bien aux mathématiques et aux sciences morales qu'à celles qui se rapportent à la matière brute.

C'est pourquoi il faut modifier la formule de BACON et définir la vraie connaissance comme une connaissance par les raisons.

En effet, le mot raison convient spécia­ lement aux considérations par lesquelles le mathématicien démontre les pro·positions qu'il a avancées, mais on appelle aussi raisons les causes qui rendent compte des faits du monde matériel et les motifs· ou les fins qui expliquent la conduite de l'homme.

Ainsi, la pseudo-connaissance dont se contente ,le vulgaire s'arrête au fait constatable : au vulgaire, il suffit de savoir ce qui est.

La vraie connaisrnnce remonte jusqu'à la raison de ce fait :·le savant veut découvrir le pourquoi de ce qui est; il aspire même à voir, non seulement dans le domaine des mathématiques, mais encore dans celui de tout le savoir, que, les données de départ étant posées, les choses ne peuvent pas être autrement qu'elles ne sont.

Illustrons ces remarques par quelques exemples.

Le carré de l'hypo­ ténuse est égal à la somme des carrés construits sur les deux autres côtés : voilà un fait que nous pouvons constater expérimentalement, en parti· enlier en utilisant, ainsi que le faisaient les g!Somètres avant PYTHAGORE, de petit:;; carreaux de même dimension.

Mais pour avoir une. »

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