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Bergson. Le Rire: « nous ne voyons pas les choses mêmes»

Publié le 06/02/2011

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bergson

C'est autour du thème du langage dans son aspect universel et donc formel que la réflexion de Bergson se  déploie dans cet extrait de: le Rire * (NB soulignez le titre* dans une copie manuscrite).  L'auteur défend fa thèse que le langage accentue le caractère superficiel de notre relation aux choses  extérieures(objets du monde et autrui) comme intérieures (sentiments, pensées profondes). Ainsi sommes  nous prisonniers de concepts qui nous empêchent de saisir l'essence même des êtres.  Le texte pose le problème de l'adéquation des mots et des choses. Il semble répondre à la question  suivante: quel est le rôle du langage dans notre perception des choses?  L'argumentation du philosophe se développe en trois moments distincts. Tout d'abord, Bergson met en  évidence le problème que pose le langage dans on utilisation commune (l. 1 à 7), mais insiste sur une  utilisation plus spécifique: exprimer nos sentiments (l. 7 à 12). il ne peut que conclure à l'impossibilité  pour nous d'atteindre les choses dans leurs individualité même (l. 16 à 18).

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« En effet les passions comme « l'amour, ( ...) la haine », la joie la tristesse, sont des émotions que noussentons monter en nous~ et pourtant est-ce vraiment de nous ou à nous? Le philosophe montre que nouscourrons le risque de mal identifier notre ressenti profond car nous qualifions trop rapidement telle chosed'amour ou de haine, avec ces termes généraux véhiculés par la culture et transmis par J'éducationnotamment.

Or nous ne sommes pas tous semblables et il est possible de penser que l'amour n'est pas uneseule et même réalité polir tous et en toutes circonstances.

On n'aime pas de la même manière sa mère,son chien ou son frère, ou encore son fiancé, et pourtant on emploie le même terme.b) Profondeur du ressenti humain bafoué par le langage qui demeure univoque (l.

9 à 11)Ainsi les « mille nuances fugitives,» 1.

9, continuent à nous échapper, et à être falsifiées par la rigidité dulangage qui n'a pas assez d'amplitude pour traduire ou transcrire correctement ce qui fait la profondeur du .coeur de l'homme, et sa personnalité se trouve ainsi mise de coté, voire complètement ignorée, car elledemeure inaccessible.

Cela revêt un caractère quasi dramatique, car l'on vit alors sans atteindre ce quenous sommes et sans atteindre ce que sont les êtres aimés que nous côtoyons au quotidien.

« quelquechose absolument notre» 1.10-11, il Y a là effectivement un absolu, qui demeure voilé.c) Si le langage était transparent à ce que nous sommes vraiment l'art serait à la portée de tous (l.

11 à 12)Pourtant, il existe des possibilités qui nécessitent un talent particulier, celui des artistes (( poètes,romanciers, musiciens », l.

11-12).

Selon Bergson rare sont les génies qui parviennent à se servir d'unelangue si pauvre pour exprimer ne serait-ce qu'un peu ce qui fait la grandeur de l'homme.

Seul l'artisteparvient à faire passer quelque chose, de par l'utilisation métaphorique qu'il peut faire des termes, qui sontd'ordinaire utilisés de manière pragmatique et dans leur acception première.

S'il en était autrement ça sesaurait, et on serait tous artistes! 3) Impossibilité de saisir les choses dans leur individualité (l.

12 à 18) a) Nous nous percevons de l'extérieur, nous sommes en définitive étranger à nous-même (l.

12 à 13)le langage contribue à cette désappropriation ...• En réalité, la plus part du temps, « le plus souvent» 1.12, il en va autrement, nous sommes commeextérieur à nous même jusque dans notre propre ressenti: en effet nous nous éprouvons de l'extérieur,nous n'atteignons ce que nous sommes par les mots qui sont en fait impropres à qualifier l'essence deschoses.

Ainsi « nous n'apercevons de notre état d'âme que sont déploiement extérieur» 1.12-13.

Ceconstat est pessimiste, et semble quasi désespéré, car alors comment faire? b) Le langage est général et univoque ( 1.

13 à 16 )• C'est l'aspect « impersonnel »qui domine, et qui nous domine, nous sommes comme réduit à n'être qu'unechose à nos propre yeux.

Le langage chosifie ce qui est et ce que nous sommes, car il est Je même pourtous, c'est son caractère univoque qui est fortement souligné par le philosophe.

L'insistance est exprimée..par les termes « même» et « tous, toutes» qui reviennent deux fois dans une phrase 1.15- 16, de plus celaest irrévocable et définitif: « une fois pour toutes» 1.14-15 .

C'est donc Je langage qui fige les choses etles être dans des moules (( étiquettes »), et étouffe la vie même comme dans un sarcophage. c) Ainsi il nous est impossible de saisir les choses dans leur individualité (l.

16 à 18)La conséquence est cruelle, « nous nous mouvons parmi des généralités et des symboles », qui donnel'impression d'un monde fantôme, ou toute vie aurait disparue, pour laissé place à des concepts vides desens, car trop peu proches de la vie de chacun.

Ainsi notre propre spécificité nous est comme dérobée:nous ne pouvons être qui nous sommes, car nos sentiments nous échappent et sont incommunicables ...

lacause est claire: Je langage est trop formel et ne peut que réduire l'existence à des notion générales voicila thèse que Bergson a démontré tout au long de ce texte.Conclusion: Le langage est général, de plus nous en faisons un usage souvent utilitariste, ainsi les choses ne nousintéresses que dans la mesure où elles nous sont nécessaires, nous 1imitons notre vision du monde.

De plus notrevécu intérieur nous échappe dans sa singularité, car nous ne pouvons l'exprimer et même le penser que par desnotions universelles, comme l'amour ou la haine, ainsi notre propre ressenti en est perverti.

Ainsi nous nouspercevons comme de l'extérieure, notre être nous échappe et autrui nous échappe encore davantage, car lacommunication est basée sur le langage.

Néanmoins l'art peut permettre d'inverser les choses et d'atteindre~ l'indicible au-delà de l'univocité de la langue.',,-: Donc il convient d'affirmer que le langage modifie notre perception des choses, il est un obstacle à la saisi deceque nous sommes vraiment, nous restons dans la superficialité. Sujet désiré en échange : Nietzsche la science, croyance métaphasique. »

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