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Bergson: Observer et généraliser

Publié le 20/04/2004

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bergson
Trop souvent nous nous représentons encore l'expérience comme destinée à nous apporter des faits bruts : l'intelligence, s'emparant de ces faits, les rapprochant les uns des autres, s'élèverait ainsi à des lois de plus en plus hautes. Généraliser serait donc une fonction, observer en serait une autre. Rien de plus faux que cette conception du travail de synthèse, rien de plus dangereux pour la science et pour la philosophie. Elle a conduit à croire qu'il y avait un intérêt scientifique à assembler des faits pour rien, pour le plaisir, à les noter paresseusement et même passivement, en attendant la venue d'un esprit capable de les dominer et de les soumettre à des lois. Comme si une observation scientifique n'était pas toujours la réponse à une question, précise ou confuse! Comme si des observations notées passivement à la suite les unes des autres étaient autre chose que des réponses décousues à des questions posées au hasard ! Comme si le travail de généralisation consistait à venir, après coup, trouver un sens plausible à ce discours incohérent. Bergson

Dès les premières phrases, on comprend qu'il ne s'agit pas ici d'une notion mais du rapport entre deux notions : l'observation (l'expérience) et l'intelligence (la théorie). Le texte est de style polémique et entend réfuter une vision courante mais erronée de ce rapport, selon laquelle l'observation serait passive en attendant l'activité synthétique de l'intelligence. On pourra donc réfléchir sur la façon dont la théorie peut précéder ou du moins guider l'observation et l'expérience.

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