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Bergson: observer (passivement) et généraliser (= induire)

Publié le 13/09/2018

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bergson

Trop souvent nous nous représentons encore l’expérience comme destinée à nous apporter des faits bruts : l’intelligence, s’emparant de ces faits, les rapprochant les uns des autres, s’élèverait ainsi à des lois de plus en plus hautes. Généraliser serait donc une fonction, observer en serait une autre. Rien de plus faux que cette conception du travail de synthèse, rien de plus dangereux pour la science et pour la philosophie. Elle a conduit à croire qu’il y avait un intérêt scientifique à rassembler des faits potr rien, pour le plaisir, à les noter paresseusement et même passivement en attendant la venue d’un esprit capable de les dominer et de les soumettre à des lois. Comme si une observation scientifique n’était pas toujours la réponse à une question, précise ou confuse ! Comme si des observations notées passivement à la suite les unes des autres étaient autre chose que des réponses décousues à des questions posées au hasard ! Comme si le travail de généralisation consistait à venir, après coup, trouver un sens plausible à ce discours incohérent.

 

Bergson

■ Analyse du sujet

 

— Texte dont le thème n’est pas d’un repérage très facile, en raison notamment du vocabulaire peu technique qu’utilise ici Bergson.

 

— Mais on peut comprendre que Bergson distingue deux attitudes : l’une, préscientifique, qui sépare observer (passivement) et généraliser (= induire) l’autre, scientifique, qui comprend l’observation comme réponse à une question posée par l’intelligence à la nature.

 

— À partir de cette distinction, on peut expliciter le texte, en précisant l’origine de la première attitude (en gros : la tradition aristotélicienne) ; en étayant l’idée qu’il est capital de poser une question avant d’observer, par référence à Kant ; et en soulignant l’activité de l’esprit scientifique dans le raisonnement expérimental.

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« • Pièg es à éviter - Ne pas tenter de plaquer sur cet extrait ce que vous pouvez savoir des théories de Bergson en général (en particulier : ne pas dériver vers sa « critique » de 1' intelligence sous prétexte que le mot figure dans le texte).

- Ne pas immédiatement le transposer dans le schéma classique du raisonnement expérimental : la majeure partie du texte est critique, et c'e st cet aspect qu'il fa ut aussi commenter - Attention aux faux-sens possibles sur «généraliser » et « générali­ sation ».

• Plan Introduction 1.

L'obse rvation passive II.

L'activité de l'esprit III.

Le « travail de généralisation » Conclusion CORRIGÉ [I ntrod uction] La connaissance scientifique, ou exprimentale, ne s'est pas constituée dès l'éveil de l'intelligence humaine, loin de là.

On constate qu'elle ne commence à apparaître sérieusement qu 'au début du XVII' siècle, avec Galilée -et que sa constitution suppose une sorte de révolution intellec­ tuelle, ou du moins de« réforme de l'entendement ».

C'est cette transfor­ mation qu'évoque ici Bergson, en soulignant surtout les insuffisances de l' attitude qui l'a précédée.

Pendant des siècles, sinon des millénaires, l'es­ prit humain s'est contenté de recueillir passivement des «faits bruts », pour tenter ensuite de les organiser.

Or, il n'y a là, selon Bergson, qu'une collection « incohérente » et, pour que l'observation soit vraiment scienti­ fique, il faut d'abord qu'elle réponde à une question posée par l'esprit lui­ même à la nature.

[1.

L'observation passive] Dès la première phrase du texte, Bergson nous avertit que la conception commune de l'expérience est encore trop souvent insuffisante.

Elle cor­ respondrait en effet à un état ancien du savoir, bien antérieur à la mise au point de 1' expérience authentiquement scientifique.

Que prétend cette conception encore si fréquente ? Que 1' expérience est un processus au terme duquel l'esprit recueille des« faits bruts », à partir. »

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