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Bien gouverner, est-ce répondre à la volonté du peuple ?

Publié le 27/04/2012

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- Introduction :
Déjà en 1863, le célèbre Président américain Abraham Lincoln disait que « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple « ne devait pas disparaître de la surface de la Terre. Le peuple apparait donc comme l'instigateur de ce gouvernement. Cette phrase, restée célèbre dans les annales d'histoire et dans les mémoires de ceux qui se sont intéressés un jour à la philosophie politique, n'est qu'une reprise de la pensée des Lumières élaborée quelques siècles auparavant en Europe. De nos jours, les médias traitent du concept de « bonne gouvernance « et de « démocratie « de façon quotidienne. Ce dernier terme désigne, après traduction littérale du grec « dêmos « et « cràtes «, la souveraineté du peuple. Bien gouverner, est-ce répondre à la volonté du peuple ? A première vue, on pourrait dire que Oui c'est le cas. Le peuple étant cet ensemble de personnes, totalement différentes les unes des autres, mais soumises au même système politique, sous la tutelle du même gouvernement, peut-on alors parler de l'existence d'une volonté du peuple ? La fin de l'Etat doit-elle être la satisfaction des individus ?
Il s'agira d'abord de cerner ce concept de volonté du peuple, pour voir ensuite à quel moment peut-on dire que le peuple est satisfait de la gouvernance, en d'autres termes à partir de quel moment le peuple considère-t-il une gouvernance comme bonne, pour ensuite finir sur un aspect crucial qui rehausse l'écart entre la volonté du peuple et le fait de bien gouverner.

« sociale.

B) La démocratie trouve une partie de son essence et une de ses limites dans l'égoïsme et l'individualisme :L'individu est individualiste par nature, ou du moins c'est la société qui le rend ainsi.

L'individualisme pousse le citoyen às'isoler de la masse, abandonnant ainsi la société à son sort, tandis que l'égoïsme est un amour exagéré pour soi qui nouspousse à se préférer à tout (définitions de Tocqueville).

C'est ce qui nous pousse à avoir une autorité au-dessus pour régulerle tout.

On tendra alors vers le « monopole de la violence » par l'Etat, prôné par T.

Hobbes dans le Léviathan.

Or il se peut quecette tendance devienne devise courante aussi au sein-même de l'instance qui gouverne, ce qui tendrait probablement versla tyrannie, et qui contredirait donc l'argument essentiel à la naissance de cette autorité élevée.Quand on est individualiste (ou égoïste) dans un monde d'individualistes (ou d'égoïstes), la situation logique qui en découleest le conflit d'intérêts (vision de Rousseau en disant que l'intérêt général est le point de rencontre de tous les intérêtsparticuliers).

C) Faisons l'expérience de donner le pouvoir au peuple (expérience de pensée) :Ce à quoi aspire le peuple peut être divisé en deux catégories : les revendications basiques et les revendications réservées àune certaine élite.La vision plébéienne consiste à répondre tout d'abord aux premières nécessités de la vie : manger, avoir un logement décent,augmenter le pouvoir d'achat par exemple en allant même jusqu'à mettre en péril l'avenir des générations futures (exempledes « Années Folles » suivies de la crise de 1929) ; quant à elle, la vision d'une certaine élite consiste en l'acquisition d'unecertaine liberté politique par exemple.

D'où l'argument, souvent évoqué, qui consiste à dire que certains peuples ne sont pasmatures pour acquérir la liberté politique : argument facilement réfutable.« Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur », Rousseau.

Ceci pose un problème : celui qui gouverne, c'est le même quecelui qui est gouverné : logiquement, on aura une tendance à privilégier l'immédiat.

Transition : Dire que l'on a bien gouverné ou pas est du ressort du peuple, c'est un jugement assez relatif et subjectif que luiseul détient.

D'ailleurs, ce lien étroit entre gouvernement et peuple apparait aussi dans le fait que le rôle principal del'institution dirigeante est de veiller à la préservation d'une certaine prospérité, concept qui découle assez naturellement dela satisfaction des attentes que peut avoir un peuple.

II - On sait que l'on gouverne bien quand le peuple est satisfait… A) Le peuple a plusieurs moyens d'exprimer sa satisfaction, mais elle n'est pas unanime :Dans les démocraties, le peuple s'exprime à travers les urnes.Il parait légitime de contenter la volonté de la population d'un pays car l'élément décisif qui fait la nature de l'Etat n'est autreque son pouvoir décisionnel qui le distingue du reste des individus, de la masse.

Le peuple ne peut quasiment rien face àl'Etat et ses institutions normalement.

Des gens du peuple accèdent bien souvent au pouvoir justement dans l'esprit depouvoir porter leurs convictions au sommet de la hiérarchie et donc les faire appliquer car ce sont celles qu'ils jugent les plusutiles.Par ailleurs, un désintéressement des dirigeants par rapport à leurs concitoyens provoque la plupart du temps un sentimentde frustration populaire qui peut dégénérer en émeutes, révoltes ou même révolution (exemples des Révolutions Arabes de2011).La réussite ou pas d'un gouvernement se mesure à l'aune de ses résultats concrets.

Ces derniers sont souvent visibles.

B) La question de la légitimité par la majorité et les différends modèles de suffrage universel :Est-ce qu'une majorité est toujours légitime ? Est-ce que parce qu'on est majoritaire numériquement que notre voix est laplus censée ? Quel est le meilleur système électoral : le suffrage universel direct ou le suffrage universel indirect ? Le modèlefrançais ou le modèle américain ? En France, pour avoir un maximum de voix, on a souvent tendance à stigmatiser lesminorités, pour attirer justement les votes de la majorité, ce qui n'est pas vraiment démocratique dans le sens morale en soi.Aux Etats-Unis, c'est un autre système : on a un certain nombre de petites contrées avec de grands électeurs douésd'expérience, et on n'assiste donc pas à une stigmatisation alors que les Américains sont le peuple le plus raciste au monde.Il faut donc trouver un système qui nous puisse faire éviter les dérives.

C) Ce qui pose le problème de la démagogie dans les systèmes démocratiques :Dans une campagne électorale, l'assouvissement des espérances populaires est important.

Les représentants que le peupleélit sont considérés comme les projections de sa volonté, d'où l'importance de la place que tiennent le discours politique etla démagogie.

L'intérêt principal d'un homme politique est sa réputation et l'image que le peuple a de lui.

Ainsi, notredémocratie moderne rend les citoyens spectateurs de la scène politique.

Les hommes politiques modernes semblentdélibérément se situer dans le paraître, cette idée n'est pas sans rappeler celle de Machiavel qui dit que le Prince doit s'ysituer également.

Mais dans tous les cas, parce qu'il s'adresse à l' « animal politique », au citoyen, le discours politique luiprésente un choix de société auquel il pourra parfois participer directement, par son vote.

C'est pourquoi le locuteur avance. »

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