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Calvin

Publié le 22/02/2012

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Né a Noyon, fils d'un secrétaire de l'évêché, Jean Cauvin, dit Calvin, est tonsuré dès l'âge de onze ans, pour pouvoir entrer en possession d'un bénéfice ecclésiastique, auquel il renoncera d'ailleurs en 1534. En 1523, à Paris, plus tard à Orléans puis à Bourges, il se distinguera par de brillants succès scolaires. Déjà, à cette époque, il est initié au luthéranisme par Melchior Volmar, son frère Charles se convertit à la nouvelle doctrine, son père meurt excommunié, et Calvin revient à Paris où il se lie avec Lefèvre et avec Budé. C'est Calvin qui est l'auteur du discours, résumé des idées nouvelles, que le recteur de l'Université, Nicolas Cop, prononce à son cours. Dès lors, commencent pour Calvin ses pérégrinations de prédicateur, qui le conduisent en Saintonge, à Angoulême et, à Nérac, dans la petite cour protestante de Marguerite de Navarre. Rentré à Paris en 1534, au moment de " l'affaire des Placards ", il fait la persécution et se réfugie à Bale, où il publie son important ouvrage, L'institution de la Religion chrétienne qu'il dédie à François Ier, et où, déjà, l'appui de l'État est jugé indispensable à l'Église. Un court séjour à Ferrare, auprès de la duchesse Renée de France, précède son arrivée à Genève, où il est appelé par Farel. Au bout de deux courtes années, l'austérité de sa doctrine mal accueillie par les libertins, l'oblige à accepter l'invitation que de Strasbourg lui adresse Bucer ; dans cette ville, il épouse Idelette de Bure, veuve d'un anabaptiste, et pose les fondements d'une Église française.


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« renom qui lui découvrirent un monde nouveau, en lui communiquant leur passion pour les auteurs de l'Antiquité.Pendant cinq ou six ans, il se maintient dans le sillage d'Erasme et de Budé ; il lit aussi des écrits de Lefèvre, deLuther et de Mélanchthon, mais sans y prendre goût.

Le rétablissement des bonnes lettres lui paraît alors plusurgent que la réforme de l'Église.

En 1529, son père l'oblige soudain à abandonner la théologie pour le droit.

A lafaculté d'Orléans, il se met à l'école de Pierre de l'Estoile, tout en apprenant le grec.

Quelques mois plus tard, il està Bourges pour entendre l'Italien Alciat expliquer les Pandectes dans le plus pur esprit humaniste.

Sans relâche, il litet travaille, au point d'y gâter sa santé.

Du moins gardera-t-il toujours, de ses études juridiques, ce besoin duterme propre et de la définition précise que l'on retrouve dans tout ce qu'il écrira.

Car le voici à pied d'oeuvre et,après un nouveau séjour à Paris qui le mit en contact avec l'helléniste Danès et l'hébraïsant Vatable il se sent enfinde force à publier son premier ouvrage, un commentaire du De Clementia de Sénèque (1532).

Il s'y montre commeun humaniste de bonne venue, érudit à souhait, avec tout juste cette pointe de pédantisme qu'exigeait son époque. Il avait l'étoffe d'un Cujas ou d'un Bodin.

Sa conversion à la Réforme en décida autrement.

Comme tout ce qu'ilentreprenait, il se donna de tout son être à l'Évangile retrouvé.

Dès lors, tout le reste de sa vie ne sera qu'une luttepassionnée pour introduire cet Évangile en France.

Il eut vite fait de comprendre que cette oeuvre ne pouvait êtremenée à bonne fin que du dehors.

Obligé de fuir Paris au lendemain de l'affaire des Placards (octobre 1534), il se fixaà Bâle où il savait pouvoir écrire en toute liberté.

En mars 1536, il y fit paraître un petit volume de quelque cinqcents pages, sous le titre de : Christianoe religionis institutio.

Il n'avait pas vingt-sept ans ; mais l'âge n'y faisaitrien, et le temps pressait.

Il avait conçu son livre d'abord comme un simple exposé des doctrines protestantes etune apologie à l'adresse de leurs initiateurs.

Dès la seconde édition (1539), il en fit un véritable manuel dedogmatique destiné à guider le lecteur dans l'étude des Écritures, et à lui montrer comment y trouver le Christ dontla communion est pour Calvin le fondement de toute religion.

D'édition en édition, l'Institution connut un succèscroissant et finit par s'imposer, sous la forme définitive qu'elle reçut en 1559-1560, après maints remaniements etsurtout après sa traduction en français (1541), comme l'exposé dogmatique le plus original de la Réforme de languefrançaise.

Elle compte parmi les trois ou quatre livres les plus répandus au XVIe siècle et parmi ceux dont l'influencefut le plus durable.

Les idées théologiques exposées par Calvin ne suffisent pas à expliquer pareil rayonnement.

Sansdoute se distinguaient-elles par leur clarté, leur précision, un sens de la mesure qui ne pouvait laisser insensible unlecteur français.

Puisant amplement dans saint Augustin, Luther et Bucer, Calvin avait su n'en retenir que ce quiétait conforme à son esprit et lui paraissait en accord avec sa conception de l'Écriture.

D'où une unité qui n'est pascelle d'une logique rigide mais qui procède de la personnalité même de l'auteur.

A cela s'ajoutent les qualitéslittéraires de l'ouvrage auxquelles les adversaires eux-mêmes n'ont pu se dérober.

Le latin de Calvin est d'unecorrection, d'une concision, d'une élégance qui surprennent, même quand on le compare à la langue des meilleurshumanistes.

En français, il sait garder la même brièveté un peu hautaine qui n'exclut ni la vivacité ni l'ampleur.

Ilconnaît toutes les ressources de la langue et n'hésite pas à rompre, quand il le faut, sa gravité habituelle par destraits pittoresques ou mordants et par des comparaisons souvent heureuses.

Avec Rabelais et Montaigne, Calvin estl'un des créateurs de la prose française moderne.

L'âge pèse peu sur ses écrits qui restent à la portée immédiate dulecteur contemporain. L'Institution de 1536 ne fut qu'un début dans la voie nouvelle ; désormais se succèdent, d'année en année, lescommentaires bibliques, les écrits de polémique, les mémoires, les sermons, sans compter une correspondance àlaquelle le réformateur consacre une partie de ses nuits.

Les cinquante-huit volumes des oeuvres complètesattestent, mieux que tout commentaire, l'énormité de ce labeur incessant. Au retour d'un ultime voyage à Paris, Calvin voulut regagner Bâle par Genève.

Il y trouva Farel qui l'obligea à resterauprès de lui pour l'aider à organiser la nouvelle Église genevoise.

Les soucis de l'action concrète s'ajoutent dès lorspour Calvin aux travaux intellectuels.

Les premières tentatives sont du reste vouées à l'échec.

Chassé de Genève,Calvin répond à l'appel de Bucer qui le place à la tête de l'Église française de Strasbourg.

De 1538 à 1541, il écrit,prêche, fait des cours à l'école de Sturm, voyage à travers l'Allemagne pour assister aux colloques destinés à refairel'unité de l'Église.

Surtout, il approfondit ses connaissances théologiques au contact de Bucer. Bientôt il va reprendre, en regimbant, le chemin de Genève, où Magistrat et population le rappellent avec insistance.Dès son retour, il donne sa charte à l'Église genevoise et en fixe la doctrine (1541-1542).

Mais les rapports avec leMagistrat restent tendus pendant de longues années.

En même temps, le réformateur conseille et organise lesÉglises qui, peu à peu, se constituent dans les diverses provinces de France ; au besoin, il intervient avec tout lepoids d'une autorité que prouve le succès de ses écrits répandus par une nuée de propagandistes et de colporteurs.On vient à lui d'ailleurs aussi, d'Italie, de Hongrie, d'Écosse et des Pays-Bas.

Lorsqu'il meurt, le 27 mai 1564, ildispose d'une puissance spirituelle telle que peu d'hommes en ont connue.

Modeste sous des dehors autoritaires, ilne veut, jusqu'au bout, connaître d'autre gloire que celle de ce Dieu à qui il n'avait cessé de rapporter l'ensemble deson oeuvre.. »

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